On attaque gentiment cette seconde journée en début d’après-midi, mais le rythme sera élevé et intense pour nos petits petons. Comme à l’accoutumée, nous célèbrerons cette journée dédiée au Folk sans modération. Les grands noms du Metal Symphonique seront également de sortie en haut de l’affiche et bien sûr, le set de Muse sera scruté à la loupe par tous ses détracteurs.

SKILTRON [Texte : Pierre-Luc – Photos : Shatenewton]
Démarrage sous les tentes pour embarquer dans l’univers Folk Celtique de Skiltron. Petite particularité ici parce que nous retrouvons des sud-américains derrière des cornemuses, violons et autre whistle qui ne vous évoquent pas tout de suite cette contrée. Pour autant, ils savent transmettre l’ambiance adéquate avec la grinta qui va avec.
On débarque sous des tentes bondées, entre chaleur et fans de Folk. Une belle audience dès le début d’après-midi. La cornemuse a ce quelque chose d’apaisant qui nous fait oublier un instant que l’on cuit.

LAST TRAIN [Texte : Pierre-Luc – Photos : Vassago]
Formé en 2007 en Alsace dans le moule du Rock Alternatif, Last Train s’approprie également des éléments de Post-Rock ou encore de Stoner au fil de leur album, notamment le dernier en date, III, sorti cette année (Un p’tit papier là-dessus). Leurs performances scéniques leur valent également un sacré réputation dans l’Hexagone, étant souvent comparé à la légende Noir Désir (Petit aperçu ici).
Le rendu sur scène est la hauteur de l’engouement sur la toile. Les mecs dégagent vraiment quelque chose et le public se fait rapidement embarquer. Le passage laisse un gout de trop peu et aurait sans doute mérité un créneau plus tardif.

FUTURE PALACE [Texte : Pierre-Luc – Photos : Vassago]
Toujours sur les mains, on retrouve maintenant le groupe Future Palace et leur Post-Hardcore puissant. On peut y déceler également des notes de Metalcore et de Rock Alternatif agrémentées de sonorités plus électro des années 80.
Le trio fait le taf sur scène, malgré une basse 100% numérique rendant peut être la scène un peu vaste. Le public est à nouveau très réceptif à l’énergie mise dans la prestation et la fosse se mue tel un seul homme enivré par cette musique.

BURNING WITCHES [Texte : Pierre-Luc – Photos : Shatenewton]
On retourne sous les tentes pour les sorcières de Burning Witches, rare groupe 100% féminin sur cette édition. Ces dernières savent attirer les regards sur scène, la preuve ici. Au travers de leur 10 ans de carrière et 5 albums s’est développé un Heavy Metal sauce Power / Speed efficace.
L’Altar est bien remplie en ce début d’après-midi, pour la chaleur ? la musique ? se rincer l’œil ? Difficile de réellement juger. Côté scène, le boulot est fait. C’est du solide tout en restant dans de la presta basique. Les fans d’Heavy vitaminé ne se plaignent pas en tout cas.

LUC ARBOGAST [Texte : Pierre-Luc – Photos : Shatenewton]
Instant d’apaisement avec le Folk Medieval de Luc Arbogast. Véritable saltimbanque catapulté à notre époque moderne, ce contre-ténor sans queue de pie nous présente sa panoplie vocale et instrumentale d’un autre temps. Il se pourrait même que vous ayez déjà eu un aperçu de son art dans un certain télécrochet en 2013 où sa performance a fait pas mal de bruit.
La panoplie d’instruments est déjà bien imposante. A nouveau, les cornemuses raisonnent. M. Arbogast fait rapidement étal de sa tessiture élargie. Une partie du set se fera en la présence de Necura chanteur de Bliss of Flesh.

THE WARNING [Texte : Pierre-Luc – Photos : Vassago]
On ressort pour prendre une petit claque à nouveau avec les sœurs Villarreal de The Warning. Formées en 2013, elles se font connaitre sur la toile à un niveau international grâce à leur reprise d’Enter Sandman. Aujourd’hui étiquetées comme un mélange de Hard Rock, Post-Grunge et Rock Alternatif, on peut observer leur évolution au travers de 4 albums bien distincts les uns des autres, que ce soit musicalement bien sûr, mais aussi dans leur génèse et moyen de production.
Portées par le succès planétaire de Hell You Call A Dream, elles sont accueillies avec ferveur par un public composé en partie de curieux qui réalisent rapidement qu’ils n’ont pas fait le voyage pour rien. Le rendez-vous est un véritable succès, qu’il soit musical ou pour l’ambiance.

KITTIE [Texte : Pierre-Luc – Photos : Shatenewton]
On retrouve un nouveau combo 100% nana sur la Mainstage, mais cette fois pour du Nu-Metal. Formé à la fin des années 90, en plein boom du genre, Kittie arrive à sortir du lot par une approche puissante et énervée. Si l’histoire du groupe ne s’est pas écrite sans larme, nécessitant plusieurs années de pause, elles se présentent avec un 2nd souffle depuis 2022 et Fire, sorti l’année dernière, en est la matérialisation.
Les mains restent praticables à cette heure, avec les changements de genre pas forcément compatibles. Nos charmantes demoiselles semble toutes très attendues, surtout vu leur activités passées. On est sur de la prestation efficace sans surplus de mouvement, mais l’aspect musical est au rendez-vous.

NERVOSA [Texte : Pierre-Luc – Photos : Shatenewton]
On continue de plaider la cause féminine avec les brésiliennes de Nervosa et leur Thrash Metal. Fondé par Prika Amaral en 2010, bon nombre de têtes passeront derrière les instrus, les autres membres actuels n’excédant pas les 4 ans d’ancienneté. Les 2 derniers albums sont enregistrés avec le line-up actuel, Prika reprenant le poste au chant, marquant ainsi on l’espère une phase de stabilité pour le groupe.
Changement de scène tout en transitant au travers du même continent, dans un climat correspondant un peu plus aux brésiliennes. Elles continuent  de profiter d’ailleurs de cette chaleur pour avoir un auditoire facile mais impliqué. L’énergie dont elles font preuve est d’autant plus remarquable dans ces conditions.

ROYAL REPUBLIC [Texte : Pierre-Luc – Photos : Vassago]
On retrouve les suédois de Royal Republic et leur de « Rock’n’Roll Textbook ». Mélange de Hard Rock, Garage Rock, mais également de Disco ou de Funk, ils  abordent la scène avec énergie et humour y compris dans le textes.
Les mecs paraissent bien moins frais en fin de set comparé à la conférence de presse. Après, vu ce qu’il vient de se passer sur scène, c’est compréhensible. Mais bon dieu pourquoi la veste en cuir … La séquence acoustique leur apportera un peu de paix, mais bien sûr la fin de passage se fera avec tout ce qu’ils leur restera.

MÅNEGARM [Texte : Pierre-Luc – Photos : Shatenewton]
Retour dans les ambiances Folk avec les suédois de Manegarm. Désormais parmi les tôliers de genre, ils ont su conserver leur esprit nordique au travers de leur musique Folk empruntant des éléments de Black et de Viking Metal, incorporant les sonorités et instruments adéquates, le tout sur des paroles dans leur langue natale, renforçant encore un peu plus l’atmosphère épique que l’on attend aujourd’hui sur la Temple. Leur 8ème album, Edsvuren, est attendu pour la fin de l’été.
Surprenante intro sur All for the Love of Rock & Roll de Kiss pour du Folk. On rentre ensuite direct dans le sujet. S’ils arrivent à conserver des phases bien Folk, il est vrai que ça envoie un peu plus que ça. De plus, les passages à trois voix raisonnent vraiment comme des chants de guerre pour nous, fiers soldats surchauffés.

SPIRITBOX [Texte : Pierre-Luc – Photos : Shatenewton]
De retour à Clisson après un passage remarqué en 2022, les canadiens de Spiritbox et leur Metalcore claquant et dynamique. L’évolution de leur placement dans la programmation de la mainstage n’est que le résultat de leur explosion sur la scène internationale. Leur 2 albums explorant de manière assez différente le Metal moderne, leur performance devrait fédérer beaucoup monde.
C’est bon, on se marche dessus quelque soit la scène, avec supplément d’UV sur les mains. Le combo du créneau étant assez fédérateur, beaucoup s’amassent sur les bons spots. L’arrivée tout en sobriété colle bien avec l’ambiance dense et maîtrisée de début de set. La suite est un peu plus musclée tout en gardant 2 ambiances bien distinctes entre couplet et refrain.

3 INCHES OF BLOOD [Texte : Pierre-Luc – Photos : Shatenewton]
On reste chez les cousins du grand nord mais cette fois pour le Heavy sous stéroïde de 3 Inches Of Blood. Mêlant au genre originel, du Speed, Thrash ou encore du Power, on peut apprécier ces différentes facettes au gré de leurs 7 albums sortis avant leur séparation de 2015. Leur réunion restant récente, il serait dommage de louper cette occasion de les voir.
Finalement les années passent mais le talent et l’énergie restent. Les courageux soutenant ce rythme sont encore nombreux et en redemandent presque. La magie du Metal et de ses têtes brûlées.

THE CULT [Texte : Pierre-Luc – Photos : Vassago]
On poursuit l’alternance tentes/mains avec des historiques, The Cult et leur Post-Punk Gothique / Rock Psychédélique sur fond de mysticisme amérindien, grande passion du frontman et fondateur Ian Astbury. Ils sont actuellement en plein tournée anniversaire pour leur 40 ans d’histoire, qui n’aura au final peut être pas eu le prestige qu’ils méritent.
On est sur un show format valeur sûre, à l’ancienne. Si le public n’est peut être pas aussi dense qu’il devrait pour l’heure avancée, les présents ne boudent pas leur plaisir d’être présents à une de leur très rares apparitions françaises. Le set se terminera sur une prière amérindienne plus ou moins comprise par l’assistance.

SOWULO [Texte : Pierre-Luc – Photos : Shatenewton]
De retour sous les tentes avec le projet solo Sowulo, promesse de Folk et Pagan. Multi instrumentiste, Folk comme moderne, Faber Horbach mène son drakkar de bout en bout depuis 2012 et bientôt 5 albums, Yule étant attendu pour le 2nd semestre. Il est accompagné d’un équipage d’artistes live permettant de donner vie à son univers viking.
Une fois encore, pléthore d’instruments trônent sur scène avant le démarrage. Leur simple vue est, à l’instar des précédents groupes de la Temple, est source d’un certain étrange réconfort. D’ailleurs, aucune trace d’instrument à corde “classique” et même le duo de percussions est adapté. Côté voix, que du clair, de différentes altitudes et un growl matérialisé par un ensemble de cor et instruments à vent de toutes tailles.

EPICA [Texte : Pierre-Luc – Photos : Shatenewton]
On entre dans le dur de la journée avec le Metal Symphonique d’Epica. Place forte du genre, leur passage est toujours un évènement dans nos contrées (Ici et là). Côté actu, Aspiral, leur 9ème album, vient de sortir (La chronique ici ), l’occasion pour eux de partir à l’assaut de l’Amérique Latine en septembre prochain et de l’Europe début 2026.
A défaut d’avoir pu les questionner en conf de presse (trop chaud et je confirme), on arrive à se placer à distance raisonnable une bonne demie heure avant le show. Intro très courte, Simone se dévoilant dans les 15 premières secondes. La pyrotechnie est forcément de mise et je plains les 1ers rangs pour avoir été à leur place… Le public est conquis et il y a de quoi. En plus, ça s’éclate bien sur scène, Coen Janssen se pointe sur la main 1 et se jette dans le public, piano compris.

THE HU [Texte : Pierre-Luc – Photos : Shatenewton]
Un des très grand moment de l’édition 2023 , la Temple semblait même bien trop juste pour l’engouement généré par The Hu (on vous laisse juger en fin d’article). Leur Hunnu Rock mélange le Metal au sens large et leur musique traditionnelle sur des rythmiques à la fois tribales et puissantes le tout avec la présence désormais iconique de chant diphonique.
Le transit entre les mains devient un vrai chemin de croix. En voyant tout ce petit monde, on comprend la frustration de leur précédent passage sur la Temple en 2023. Le public s’excite sur un simple test de grosse caisse du roadie . L’acclimatation du public vécue inside est impressionnante. La pyro est toujours de mise pendant le set. Chacun des membres du groupe est vraiment en avant, pas de poste de l’ombre chez The Hu. Le set terminé, on se demande même si cette année encore leur place dans la programmation n’a pas été sous-estimée. Quel engouement.

TROLLFEST [Texte : Pierre-Luc – Photos : Shatenewton]
On garde l’esprit léger de l’Altar et on l’applique cette fois au Folk Metal de l’autre côté avec ces norvégiens au nom plus qu’évocateur, Trollfest. Les sujets évoqués restent globalement les mêmes avec ces gens tout aussi sympathiques que précédemment, même si globalement, ils sont bien les seuls à parler leur Trollspråk.
Difficile de rejoindre la petite sauterie de la Temple avec ces mains qui dégueulent, mais rien que visuellement on est content d’avoir fait ce chemin. Tous de flamant rose vêtue, ils mettent une gentille pagaille et la fosse s’enjaille sans remords. Trollmannen tente des choses en faisant sauter la moitié de l’audience en alternance. Cela marchera réellement 1 ou 2 fois… compliqué visiblement à cette heure de la journée.

WITHIN TEMPTATION [Texte : Pierre-Luc – Photos : Shatenewton]
Retour sur les mains avec l’autre grand nom du Symphonique Hollandais avec Within Temptation. (Non on n’oublie pas Delain, mais bon ils ne sont pas là hein… ). Leur actualité est un peu plus calme que leurs compatriotes, mais à défaut de nouvel enregistrement depuis Bleed Out (Un p’tit avis par là quand même), ils s’offrent un été de festival bien dense à travers l’Europe.
La foule en place au démarrage souffre sans doute du précédent passage. Les derniers départs massifs bloquant l’accès aux fans. Sharon apparaît avec un drapeau aux couleurs de notre belle France directement dans le corset, joli clin d’œil. On le savait déjà mais le public ici est dédié à la cause du Sympho cet après-midi.

WIND ROSE [Texte : Pierre-Luc – Photos : Shatenewton]
Encore une première sur le fest avec les Nains italiens de Wind Rose et leur Dwarven Metal. Dans les faits, on est sur une représentation du Folk / Power Metal à dimension Epique et au visuel Tolkienesque. En un peu plus de 15 ans, ils ont su se faire une place dans le Folk, les amenant ici ce soir, dans le money time de la Temple, en ce jour saint pour le Folk/Pagan.
Nous sommes nombreux à représenter ou soutenir la cause naine ce soir. Les grandes perches nous gâchent encore et toujours la vie à se mettre devant. A quand une limitation verticale ! Ca gueule de la chaussette à tout va, annonce du Slam à la pelle. D’ailleurs, les pioches sont également de sortie dans le pit. Une note, du slam, des bières qui volent et ça part en sucette.

MUSE [Texte : Pierre-Luc – Photos : Vassago]
Peut-être un des moments les plus clivant de cette année. En effet, la présence de Muse en tête d’affiche de cette édition à déjà fait couler un peu d’encre, les plus élitistes du milieu n’ayant pas forcément l’ouverture d’esprit d’accepter des genres “Mainstream”. Cependant, ce n’est que la logique des chose, comme Rikoo l’indiquait en interview en marge du WarmUp (article ici) « Nous n’avons pas pour vocation à faire Iron Maiden et Scorpions tous les ans ! ». Bref, ces messieurs auront peut être fort à faire ce soir scène mais à nous également, amoureux du bon son, d’apprécier la présence de groupe de cette ampleur en France.
Disons le tout de suite, il n’y a pas place au débat. Les britanniques ont mis le feu au Hellfest ce soir. On est loin des titres polissés pour la radio que tout le monde décrit et les quelques grands classiques que tous connaissent captent ce petit truc de l’expérience live. Leur donnant une dimension énervée et intense.

SACRED REICH [Texte : Pierre-Luc – Photos : Shatenewton]
Autre ancien gros nom du Thrash, on termine la journée de l’Altar avec un peu plus de groove que d’accoutumé dans le milieu avec Sacred Reich. Après 40 ans de carrière et des albums mythiques comme Ignorance (souvent cité dans les albums Thrash à écouter) ou encore The American Way (potentiel précurseur du Groove Metal), ils pourraient même faire partie des influences de groupe  comme Panthera ou Sepultura tout en étant un pierre angulaire du Thrash mondial.
Malheureusement, le précédent concert aura sans doute eu raison des migrateurs sous tente. Cependant, cette écrémage à le mérite de conserver que l’essence des fans de Thrash. Intro sur The Boys Are Back In Town qui se fait littéralement guillotiner par un larsen. Les anciens non pas (plus ?) besoin de s’échauffer. Les mains droites ne seront sans doute que floues sur les photos à ce rythme. Belle intensité pour nous souhaiter bonne nuit.

SEX PISTOLS & FRANK CARTER [Texte : Pierre-Luc – Photos : Shatenewton]
Événement de ce Hellfest avec la prestation au bout de cette nuit de Warzone des légendaires Sex Pistols accompagnés au chant d’un Frank Carter figure de prou la nouvelle vague Punk. L’unique et iconique album du groupe, Never Mind the Bollocks, Here’s the Sex Pistols, sera bien évidemment au centre de ce concert coincé entre 2 espace-temps. Rares sont les groupes à avoir autant marqué leur temps et leur genre, surtout avec une carrière aussi courte et si peu de titres enregistrés.
Si la Warzone semblait partie pour une fin de journée en petit comité, c’est sans compter sur la vague de changements de main. Nos tauliers sont bien présents au rdv. La rythmique est au doigt levé, mais c’est un peu ça que tout le monde attend. Du son de l’époque. De plus, notre jeune énervé de Frank arrive à conserver l’identité d’origine sans tomber dans le copier-coller. Le mariage est vraiment réussi.

Une deuxième journée s’achève avec son lot de Folk en tout genre. Le fait du jour, forcément le passage MUSE réussi et qui devrait clore le débat des genres. The Hu a une nouvelle fois rassemblé trop de monde par rapport à son créneau. Wind Rose à également amassé une mer de Nains turbulents. Enfin les Sex Pistols et Frank Carter ont figé le temps et les foules sur Warzone qui porte toujours aussi bien son nom.