Quand on a appris que Courtney Cox faisait partie de la tournée comme guitariste de session live, on s’est tout de suite dit qu’il fallait qu’on y soit. Dans le Heavy Metal, elle est principalement connue pour avoir joué avec Nita Strauss dans The Irons Maidens (un groupe de reprises pointues d’Iron Maiden et comme son nom le laisse supposer, exclusivement féminin). Et quand en plus on sait qu’elle remplace la très moyenne Larissa, c’était un doublé gagnant.
GOMORRA
En attendant le début du gig, on apprend en laissant traîner une oreille que le guitariste de Gomorra n’est autre que le petit ami d’une des Witches. Voilà qui expliquerait en partie leur présence en première partie sur cette tournée. D’autant plus que ce petit ami est également le manager des deux groupes. Cette omniprésence en coulisse se retrouve un peu aussi sur scène, le mec est partout, très présent, très vivant et très poseur. C’est amusant et accessoirement ça permet de prendre des photos sympas. Musicalement, Gomorra pratique un Power Metal (Heavy Metal plus couillu pour les néophytes) assez classique et pas très original. Le set reste globalement pénible avec une musique convenue où tous les titres se ressemblent et un son trop fort (106 db constant sur le limiteur avec des crêtes à 127 ! Vive les protections auditives). Ce n’est pourtant pas faute d’essayer de nous convaincre avec une exécution parfaite et un jeu de scène très correct pour le lieu. Le batteur est très appliqué, mais scéniquement on a l’impression qu’il passe le concert à regarder sa ride. On saluera l’effort du chanteur qui s’adresse le plus souvent possible au public en français alors qu’il ne s’agit clairement pas de sa langue d’origine. Il est très à l’aise pour lancer les morceaux. On aimera moins le fait qu’il sorte de scène systématiquement durant les passages instrumentaux. Ça donne un peu l’impression d’un « fonctionnaire » qui compte son temps. C’est dommage, mais ça permet au reste du groupe d’avoir plus de place. Le public accueille plutôt bien les Suisses, la salle est à demi pleine mais ça continue d’arriver.
BURNING WITCHES
Lorsque Burning Witches débarque après une introduction interminable, le public monte d’un cran sur l’échelle de l’effervescence. Beaucoup d’hommes dans une salle qui ne sera pas pleine mais pas loin et la tenue particulièrement sexy de Laura n’est sûrement pas étrangère à cet engouement soudain. On découvre totalement le Heavy Metal des sorcières ce soir et il faut reconnaître que le groupe fait le job. Laura va chercher le public durant les morceaux, cependant on ne la sent pas encore complètement à l’aise entre les titres. Elle ne sait pas toujours comment réagir aux interventions isolées dans le public (pas un seul mot sexiste ce soir, c’est à noter tellement c’est rare lorsqu’un groupe de filles se produit en France, bravo messieurs, on s’améliore). Elle ira jusqu’à venir chanter dans la fosse pour le plus grand bonheur des fans. Les morceaux s’enchaînent, la musique fait dans le plus pur style Metal 80’s, le chant est irréprochable. A la batterie, on a la cousine Machine, cheveux en mode « gautiste », qui tape en place sans en faire des caisses, côté basse la base est également solide (le cou aussi, ça headbang sévère tout le long du set). Concernant les guitaristes si Courtney est, comme prévu, irréprochable, on ne peut pas en dire autant de Ramona. Sa guitare sonne faux (elle est peut-être mal accordée, mais dans ce cas pourquoi ne pas lui donner un petit coup de réglage entre deux titres ? Ou peut-être que Ramona appuie trop sur les cordes ce qui provoque des notes fausses, le plus inquiétant restant qu’elle ne semble pas s’en rendre compte), le jeu est mécanique et sans trop de feeling, on s’en rend compte surtout sur les quelques solos qu’elle prend ou sur les intros où elle joue seule. Comme c’est la première fois qu’on les voit live on va laisser le bénéfice du doute, mais si ce jeu convenait sûrement avec Larissa qui n’avait pas un feeling de dingue non plus sur les vidéos qu’on a vu, avec une Courtney Cox en face, la comparaison ne pardonne rien.
En conclusion, c’est une soirée mi-figue, mi-raisin avec des groupes globalement à leur place mais pour lesquels il est possible de faire mieux. Et on ne parle pas que de musique. L’intro trop longue avec une coupure pas trop prévue au milieu et un silence gênant, un pied de micro qui traîne au milieu de la scène et qui ne sera jamais utilisé (sauf une fois pas Courtney qui lors d’un changement de place essaye de faire les chœurs dedans mais se rend compte qu’aucun son ne sort du micro) et aurait dû dégager lors du changement de plateau pour libérer un peu de place sur une scène déjà pas bien grande, un décor un poil trop grand pour le lieu. Beaucoup de détails qui peuvent paraître accessoire à première vue mais qui font la différence entre un groupe amateur en devenir et un groupe expérimenté. On a quand même hâte de retrouver Burning Witches sur scène avec pourquoi pas un peu plus d’espace car pour leur premier concert en France, les sorcières auront quoi qu’il arrive marqué les esprits.
Melolive tient à remercier Garmonbozia sans qui cet article n’aurait pas pu exister.