Après 2 reports successifs, la tournée The Epic Apocalypse arrive enfin et s’arrête ce soir au Zénith de Paris pour une des rares dates françaises programmées.
WHEEL
Du haut de leurs 8 ans d’existence, les gars de Wheel s’offrent leur 1ère tournée européenne de grande ampleur en support de ces groupes mythiques. Avec déjà 2 albums de référence sortis en 2019 (Moving Backwards) et 2021 (Resident Human), la 1ère salve de Metal finlandais de la soirée propose un Metal Progressif « punchi » sans trop de fioritures.
Le Zénith est déjà bien fourni à cette heure-ci tant côté fosse que dans les gradins. Le quatuor remplit bien le bout de scène malgré l’énorme batterie en surplomb cachée en plein milieu. Le jeu de scène est minimaliste, mais le son, qui reste le plus important pour le genre, est très propre. Les guitares sont diffuses juste comme il faut, permettant d’apprécier une ligne rythmique légèrement marquée par la grosse caisse, le tout englobé d’une basse parfois vrombissante et souvent métallique. Les phases lead se laissent également bien écouter, elles s’inscrivent naturellement entre les couplets. Concernant la voix, James Lascelles alterne avec qualité entre clair et scream léger.
APOCALYPTICA
Formé en 1993 sous la forme d’un quatuor à cordes, ils reprennent des titres du répertoire de Metallica (pour ceux qui n’auraient pas forcément compris l’origine du nom…) et sortent leur 1er album, Plays Metallica by Four Cellos, en 1996. Le panel d’artistes repris s’étoffe avec le second (1998) ainsi que l’arrivée de leurs 1ers titres originaux. Perttu Kivilaakso arrive en 1999 pour remplacer Antero Manninen. Le 2nd départ (Max Lilja) n’est pas compensé et marque le début du trio de violoncelliste que l’on connaît aujourd’hui. Le poste de batteur à temps plein est pourvu pour quelques années en 2003 par Sami Kuoppamäki avant l’arrivée de Mikko Sirén en 2005. Enfin, on peut noter également l’arrivée de Franky Perez au chant qui participe à l’album Shadowmaker. Au total, leur discographie se compose de 9 albums qui affichent toutes les possibilités que propose l’utilisation du violoncelle dans le Heavy Metal et le Hard Rock.
On passe un cran dans la soirée. Pour ce groupe très particulier qu’est Apocalyptica. Le son se doit d’être précis pour obtenir ça du trio. Peut être est-ce légèrement subjectif pour le violoncelliste que je suis, mais obtenir ce genre de son d’un cello est tellement plus ardu qu’avec les instrus classiques à fret et que dire de la précision nécessaire pour obtenir la note juste (moi sous le charme… oui ). N’oublions pas tout de même le support de la batterie souvent typée Dubstep qui passe toujours bien. Les passages de Franky Perez rapprochent le groupe d’un son classique Metal, qui se fait rapidement oublié en instrumental pur. Les amoureux du Heavy aimeront cette approche du genre, les techniciens d’instrument à corde tomberont en émoi devant cette dextérité.
Setlist
1. Ashes of the Modern World
2. Grace
3. I’m Not Jesus
4. Not Strong Enough
5. I Don’t Care
6. Shadowmaker
7. Nothing Else Matters
8. Seek & Destroy
9. Farewell
10. In the Hall of the Mountain King
EPICA
Faut-il encore présenter ce géant du Metal Symphonique qu’est Epica après plus de 20 ans d’existence et ses dizaines d’albums ? Alors en pleine genèse pour la 1ère annonce du tour, Omega sortira finalement entre-temps suite à ce double report date. La moitié de la setlist en résulte en plus du single The Final Lullaby, également présent sur le tout récent EP, The Alchemy Project, entièrement composé de feat prestigieux. Côté line-up, pas beaucoup à ajouter non plus avec une team qui tourne ensemble depuis plus de 10 ans, le dernier arrivé, Rob van der Loo, rejoignant l’aventure en 2012.
Entrée épique sans surprise. Simone se dévoile dans le noir et embrase la fosse, faisant écho à la pyrotechnie qu’on leur connaît (à ce doux été 2017 sur la base de Brétigny où ils nous ont rôti avec délicatesse). La mise en scène et les décors remplissent une scène qui semblait trop grande jusque-là. À l’exception du batteur (forcément…), tout le monde vit son concert pleinement, en particulier Coen dont on connaît la bougeotte avec ses claviers mobiles. L’instru n’a plus rien à prouver sur le plan technique et l’engouement de chacun fait plaisir à voir. Simone reste tout de même le centre d’attention de tous par sa prestance et surtout sa voix qui reste un modèle du genre année après année. Le feat avec Apocalyptica sur River laisse également entrevoir une équipe de tournée qui s’éclate au quotidien.
Setlist
1. Intro Alpha – Anteludium –
2. Abyss of Time – Countdown to Singularity
3. The Essence of Silence
4. Victims of Contingency
5. Unchain Utopia
6. The Final Lullaby
7. Fools of Damnation
8. The Skeleton Key
9. Rivers (with Apocalyptica)
10. Code of Life
11. Design Your Universe
12. Cry for the Moon
13. Beyond the Matrix
14. Consign to Oblivion
Soirée prestigieuse qui se sera fait attendre depuis plus de 2 ans et qui a tenue toutes ces promesses, voire même mieux avec quelques exclusivités intégrées aux setlists. Merci au combo de Veryshow/Zénith qui permettent l’organisation de ce genre de date mythique chez nous.
Textes : Pierre-Luc Perrin
Photographies : Shatenewton (Lydie Perrin)