Samedi 26 février j’ai fait coup double avec ce qui était mon premier concert de l’année 2022, suite à de nombreux reports et tout autant d’annulations consécutives aux mesures sanitaires interdisant les concerts debout, et ce qui sera certainement mon dernier concert au Bus Palladium avant la regrettable fermeture de cet établissement mythique, avec comme chant du cygne les shows de Damantra et de La Nébuleuse d’Hima.

C’est donc debout, sans masque, enjouée et entourée de potes que j’ai fait connaissance avec le premier groupe de la soirée, Damantra. Les quatre Toulousains avaient l’air enchantés d’être là et leur énergie n’a pas tardé à se propager à tout le public, entre leurs sourires communicatifs et leur prestation on fire c’était un carton plein ! La chanteuse, le bassiste, le guitariste et le batteur n’auraient pas plus envoyé s’ils avaient été dix sur scène, ils ont envoyé du lourd du début à la fin de leur set avec des titres entre rock psychédélique et fuzz qui pouvaient évoquer Led Zeppelin ou Jefferson Airplane. Les quatre musiciens étaient en symbiose et alliaient à la solidité de leur talent musical une simplicité dans leurs échanges qui m’a bien amusée, notamment quand la chanteuse a annoncé le morceau suivant en disant « Là si vous voulez choper c’est sur ce morceau, profitez-en parce qu’il n’y aura pas trop d’autres occasions pendant la soirée ». Bref de quoi se sentir comme à la maison – mais si on avait tous la chance de vivre en colocation avec des musiciens faisant revivre l’esprit de Woodstock.

Setlist : 1) Jekyll and Hyde 2) Comet 3) Broken 4) Alien 5) Sacrificed 6) The Climb 7) Close your eyes 8) Rollercoaster 9) Kill culture kill mass power 10) Nightmare

Après « l’entracte » j’étais déjà refaite et bien satisfaite de ma soirée, et donc dans les meilleures conditions pour assister au deuxième concert, celui de La Nébuleuse d’Hima, heureuse hybridation du groupe de metal, hip hop, pop rock et chanson à texte LNH et de la troupe de déambulation théâtrale Nebula, autant dire que je m’attendais à une prestation décloisonnée, originale et en dehors des catégories toutes faites. Et j’ai été servie, dès que sont arrivés sur scène la chanteuse Faustine, dont je connaissais le featuring de qualité sur « L’Homme à l’éléphant blanc » avec le groupe Përl, le batteur, le guitariste, le scratcheur aux platines et une performeuse faisant partie intégrante du show et contribuant grandement à la dimension éthérée et onirique de La Nébuleuse d’Hima ; une créature à l’inquiétante étrangeté un peu extraterrestre à qui on a envie de tendre la main pour qu’elle nous emmène visiter sa planète. Après une intro toute douce sur un air de comptine les titres rythmés, brutalement poétiques ou doucement guerriers, marqués par la signature vocale unique de la chanteuse et par des variations stylistiques inventives se sont succédés rapidement, jusqu’à ce que la bondissante et électrique Faustine exprime son émotion de se trouver enfin au Bus pour refaire un concert debout, face à un public non masqué, pouvant chanter, danser – mais alors même que la salle avait annoncé sa fermeture imminente… L’émotion était partagée par tout le public, et c’est peut-être pour cela que la foule était étonnamment calme au regard de la déferlante qu’envoyait le groupe depuis la scène, je m’attendais vraiment à tout moment à ce que les spectateurs démarrent un pogo, mais ils étaient plutôt attentifs voire captifs du spectacle qui se déroulait devant eux. C’était vraiment une immersion collective dans un univers parallèle le temps d’une douzaine de morceaux.

Setlist : 1) Chut ! 2) Slingshot 3) La guerre des rois 4) Pleased to meet you, Dear 5) Despair and Die 6) Shoot the king 7) Électrochoc 8) Show me more 9) Your fists on my cheeks 10) Too kind 11) Honte sur Toi II 12) Les Âmes Crécelles

J’aurais initialement dû assister à trois concerts et non deux mais les sets ayant commencé 40 minutes en retard et la soirée ayant encore pris du retard au fil des groupes, je n’ai pas pu écouter ne serait-ce qu’un titre de 6 :33 qui n’était pas encore sur scène à 0h10, si la Cendrillon de banlieue que je suis voulait attraper son dernier RER… Dommage car le groupe m’intriguait et j’ai été un peu déçue de les louper, j’espère que j’aurai une autre occasion de les découvrir, au Kave Fest au château de Gisors début juillet par exemple ! C’était une bien jolie soirée pour dire au revoir au Bus Palladium, et qui restera mémorable, pour sûr.

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