On est tous tellement rincé le quatrième jour qu’on en est à se poser la question de pourquoi pas trois jours l’année prochaine ! Et c’est sous la pluie que la journée démarre nous faisant rater quelques groupes. Heureusement, ça ne dure pas trop et on peut enfin sortir de sous les deux tentes de l’extrême. Cette journée est sous le signe du Metal bien hargneux avec Pantera et Slipknot mais aussi Hatebreed, Amon Amarth et Electric Callboy sur les Mainstages. Tenacious D sera la bouffée d’oxygène, il aurait pu être aidé par Incubus qui a malheureusement annulé sa participation à cause d’un membre malade. C’est Crisix qui va venir les remplacer au pied levé.
SKYND par Pierre-Luc (Photos Shatenewton)
Venue de l’autre bout du monde, SKYND vient nous présenter sa True Crimes Music. À 3 sur scène, la Mainstage paraît immense pour entamer cette dernière journée de fest. Si le pit est clairsemé pour débuter la journée, la technique vocale impressionnante de cette mystérieuse chanteuse (qui semble être Marina Ortega) ramène les curieux. Ça switch entre sa voix naturelle, mature de base, et des sonorités naturelles au rendu s’approchant d’une voix tantôt sous hélium tantôt sous protoxyde d’azote. L’accompagnement Électro suppléé par une basse bien métallique et une batterie bien arrondie forme un tout très cohérent.
BEYOND THE STYX par Pierre-Luc (Photos Shatenewton)
On retrouve les presque locaux de Beyond the Styx et leur Hardcore frenchie. Émile est toujours autant énervé, que ce soit sur scène intérieure, sur festoch local ou sur la Warzone. Cette dernière est déjà bien remplie en cette fin de matinée. Ses messages passionnés et engagés entre-coupent des titres bien lourds comme à l’accoutumée avant de le retrouver fatalement en train de slammer.
THE OLD DEAD TREE par Pierre-Luc (Photos Shatenewton et V.Photographie)
Groupe de Metal Gothique s’approchant du Death-Prog, on retrouve sous la Temple, au sec, les Parisiens de The Old Dead Tree. Météo oblige, les tentes sont prises d’assaut. À noter que le groupe était déjà à notre programme de base et au vu du retour public, pas mal ne sont pas là par hasard non plus. En laissant traîner une oreille, un semblant de chauvinisme semble également faciliter la pilule. Côté son, c’est du tout bon. Le scream/clair se discerne bien d’un corps instrumental intense sans trop de violence.
EVIL INVADERS par Pierre-Luc (Photos Shatenewton et V.Photographie)
La pluie chamboule le programme et nous amène donc à découvrir le Heavy/Thrash Metal sous amphétamines de nos voisins belges d’Evil Invaders. Sans surprise, c’est fait de chevelus, de cuir et de clous et ça va vite, très vite. Cependant, on est avec des mecs qui savent bien faire le show, les photographes en sont reconnaissants. Ajoutez à cela des solos à très haute vitesse et une voix qui, en dehors des évidentes envolées interminables, propose un résultat Thrash qui se marie bien avec le fond musical. Un très bon moment pour les fans du genre comme pour les perdus qui ont apprécié cette dose one shot.
TREPONEM PAL par Pierre-Luc (Photos Shatenewton)
Retour au programme initial en restant sous les tentes pour le Metal Industriel des Parisiens de Treponem Pal. Parmi les pionniers du genre en France, ils tournent presque sans discontinuité (on ferme les yeux pour les années 2001/2006) depuis 1986. Et pour le coup, il en est passé du monde en plus de 30 ans d’activité, le line-up démontrant bien la diversité d’âge. Encore une fois, la foule n’est pas forcément là pour le groupe, mais le lancement du set semble rassembler. Si musicalement les instrus et la voix ne se marchent pas l’un sur l’autre, c’est côté scénographie que le bât blesse. Pour autant, le public semble se prendre au jeu. Espérons que cela tienne jusqu’à la fin.
HATEBREED par Pierre-Luc (Photos Shatenewton et V.Photographie)
Fin du caprice de la météo, on pointe le nez dehors pour du gros, très gros Hardcore avec Hatebreed. Sans conteste dans le top 3 mondial du genre, ils pourraient bien être tout en haut en réalité. Ils fêteront leurs 30 ans d’existence l’année prochaine avec un line-up d’origine encore présent à plus de 50%. Le peuple répond présent prêt à sécher dans un pit qui s’annonce chaud. Le démarrage semble faussement tranquille, mais Destroy Everything lance clairement les hostilités. Les slams sont lancés et les circles-pit s’enchaînent sous les coups d’assommoir. En ce dimanche de fêtes des pères, il fallait être à Clisson pour apprécier ce qui se fait de mieux en Hardcore.
ELECTRIC CALLBOY par Pierre-Luc (Photos Shatenewton et V.Photographie)
Déjà phénomène sous le nom d’Eskimo Callboy, Electric Callboy est clairement entré dans la sphère des têtes d’affiches malgré leur jeune existence et un avis qui peut diviser la sphère Metal. Le public est sans nul doute présent pour leur performance, mais une partie semble toujours hermétique à l’approche du groupe. Qu’à cela ne tienne, même les plus réfractaires sont fatalement pris en flagrant délit de headbang. Il est vrai que ça bouge violemment tout ça. Même le passage par la Techno allemande des années 90′ marche. C’est une réussite jusqu’au dernier son.
MUTOID MAN par Vassago (Photos V.Photographie)
On retrouve un power trio New Yorkais à la Valley. Le groupe à la difficile tâche de jouer pendant Amon Amarth et la Valley n’est pas pleine, mais le score n’est pas ridicule pour autant et l’accueil réservé au groupe est plutôt bon. C’est d’autant plus méritant que le groupe n’est pas des plus connus en France. Musicalement, le groupe évolue dans un mélange de gros Metal avec quelques accent Punk et de Math Rock voire même un peu de Rock Progressif. Bref, le truc n’est pas simple à vendre mais ce n’est pas désagréable. Mutoid Man est un groupe intéressant à découvrir.
AMON AMARTH par Pierre-Luc (Photos Shatenewton)
Il est l’heure d’accueillir les rois Death Metal viking en la présence d’Amon Amarth. La scène mise en place démontre une petite folie des grandeurs avec notamment un socle de batterie sous la forme d’un casque de bataille viking entouré de 2 statues frôlant la quinzaine de mètres. L’ouverture sur Guardian of Asgard lance les premiers slams instantanément. Ils auront le plaisir de se faire rôtir par une pyrotechnie assez osée, orientée vers le public. Les vagues humaines, qu’elles soient sur 2 pieds ou sur le dos, s’enchaînent à grande vitesse. Les gros titres s’enchaînent sur fond de combat et descente de corne de bière, avant le tant attendu Twilight of the Thunder God et son lancement au Mjolnir. Asgard peut dormir tranquille, leurs gardiens sont toujours en forme.
THE AMITY AFFLICTION par Pierre-Luc (Photos Shatenewton)
Retour sur le champ de bataille de la Warzone qui n’aura jamais aussi bien porté son nom que cette année. L’origine du bordel en cours, les australiens de The Amity Affliction et leur Metalcore Post-Hardcore. Si c’est bien fait, ce combo à l’avantage d’être là recette magique qui marche à coup sûr. On est bien dans ce cas-là, les instrus ont de l’épaisseur côté rythmique et une précision non négligeable pour les riffs/solos. Côté voix, le clair est vraiment bien rendu pendant que le scream a ce je-ne-sais-quoi de sale qui le rend au final bien propre à l’écoute. Le pit, quant à lui, fait son job et les quelques extraits de la caméra live diffusés montrent bien qu’il faut se battre pour mériter sa place.
TENACIOUS D par Pierre-Luc (Photos Shatenewton et V.Photographie)
Qui n’a jamais entendu parler de Tenacious D et de leur Rock satirique (aussi appelé Mock Rock) ? Après tout, c’est « le meilleur groupe du monde ». Dans tous les cas, le Hellfest les attend de pied ferme. On est sur la plus belle fosse en journée, ce qui permet de bien voir l’affluence et leur influence. Du monde de droite à gauche, des barrières aux limites de l’Altar. En se déplaçant dans la foule, on se rend vite compte que tous connaissent la plupart des paroles. Couplé aux musiques sur base d’instru acoustique, une union sacrée se crée, tout particulièrement sur les passages les plus connus, forcément ponctués par un arrêt de son. Le pit photo, de son côté, sera bondé, quantité de photographes oblige.
LORD OF THE LOST par Sartemys (Photos Sartemys)
Groupe phare de la scène Metal Gothique allemande et bien plus encore, Lord Of The Lost était présent pour ce dernier jour de l’édition 2023 du Hellfest Open Air Festival. En y mêlant des tenues davantage extravagantes, c’est une arrivée en grande pompe que le groupe nous fit avec un jeu de lumière ressemblant à celui des scènes Électro. Ainsi, et mélangeant de nombreux instruments pour un rendu particulier, à la confluence des sonorités Rock, Pop, Indus, le quintet happa l’ensemble du public, principalement composé de connaisseurs. Cela faisait plaisir de les voir sur la terre clissonnaise après leur performance à l’Eurovision de cette année ; un groupe donc qui n’a peur de rien et ose, passant par des titres comme Blood & Glitter et Drag Me To Hell ou Under The Sun sans aucune panne d’énergie !
PANTERA par Vassago (photos par V.Photographie)
La question de la reformation de Pantera pose question et soulève beaucoup de débats. Il y a les pour et les contre. Finalement, seul le résultat va compter, savoir si cette reformation n’existe que pour l’argent ou simplement par envie ou répondre à une demande n’est pas le plus important, le plus important c’est que ce ne soit pas une reformation au rabais. Ce soir, le groupe va enchaîner les titres les plus connus du répertoire, musicalement il n’y a rien à dire, Zaak Wilde maîtrise parfaitement sont Dimebag sur le bout des doigts et le batteur planqué derrière ses futs semble bien avoir appris la partition. Scéniquement, pour qui a pu voir Pantera dans les 90’s, on n’est pas sûr qu’ils s’y retrouvent complètement. Déjà, il manque la personnalité des frère Abboth et même si Zakk est un guitariste plutôt charismatique, il fait du Wilde (et il a bien raison de ne pas chercher à singer Dimbag). De plus, le fait de ne pas voir le batteur n’est pas gênant mais Vinnie était quand même un élément scénique important du groupe et il manque forcément au tableau. Rex a toujours été l’élément le plus discret du groupe et pour le coup, il n’a pas trop changé. Il tient sa place comme un roc, exactement comme il le faisait il y a plus de 30 ans. Quant a Phil Anselmo, c’est sûrement celui qui a le plus changé d’attitude. Il est là, il en impose par sa carrure, mais il n’a plus l’énergie d’antan. Vocalement en revanche, il est étonnant de maîtrise. Le résultat final donne un concert plaisant en compagnie de la fine fleur, pour ne pas dire les meilleurs, qu’il était possible d’avoir pour reprendre du Pantera. Les fans sont contents de se replonger dans leur passé, ceux qui ne les avaient jamais vu son heureux de pouvoir le faire même si ce n’est plus tout à fait comme avant et le plus important, la musique est toujours d’une rare efficacité. A partir de ce soir beaucoup pourront enfin dire : « J’ai vu Pantera » mais justement ont-ils vu Pantera ?
PARADISE LOST par Vassago (Photos Shatenewton et V.Photographie)
Vu un peu plus tôt dans l’année au Trabendo à Paris, Paradise Lost c’est un peu notre phare dans la nuit depuis des années. On dirait que le temps n’a pas énormément de prise sur ce groupe. D’un côté c’est bien parce que le fan retrouve ses marques et d’un autre, il reste tout de même étonnant de ne jamais évoluer. Du coup, comme d’habitude, on est dans le noir genre bien dark, les gratteux se bougent pas mal et Nick Holmes fait toujours la gueule. Chacun semble jouer dans son coin sans trop s’occuper des autres ou du public. C’est froid, c’est sombre et ça fait plus de 30 ans que ça dure. Bref, un bon concert du genre.
SLIPKNOT par Vassago (Pas de photos)
On se souvient qu’à l’époque de leur arrivée dans le paysage métallique, Slipknot divisait pas mal. Principalement à cause de leur attitude agressive avec leur public, c’était un peu nouveau à l’époque et puis aussi parce que les vieux fans de Heavy Metal ne voulaient pas du Neo Metal dans la famille. Quelques années plus tard, ils sont une fois de plus en tête d’affiche du Hellfest. Et qu’on soit de ceux qui ne les aiment pas où des autres, une chose est sûre, plus personne ne leur dispute leur légitimité. Et pour cause, la machine de guerre Slipknot prend tout son sens sur scène. Visuellement, c’est un déluge de son et de lumière avec des attitudes très travaillées, un show qui se renouvelle souvent avec des masques qui changent d’une tournée à l’autre, et une présence sur scène que peu de groupes peuvent prétendre avoir. Ce dernier soir, ils ont littéralement retourné le Hellfest. Nous n’avons malheureusement pas eu la chance de pouvoir les shooter pour Melolive, mais vous pourrez retrouver quelques photos sur l’Instagram et le Facebook de V.Photographie.
THE GHOST INSIDE par Pierre-Luc (Photos Shatenewton)
Clôturons cette belle édition 2023 avec The Ghost Inside. On termine avec du Hardcore Mélodique prôné par un bon nombre de festivaliers rencontrés dans la journée. En dehors de sa musique, le groupe se veut porteur d’une parole positive sur le dépassement de soi en lien direct avec leur terrible accident de 2015. La zone se remplit doucement à l’approche de ce dernier lancement de set. Belle performance de rassembler autant de monde avec Slipknot à côté, sachant que Hardcore et Neo Metal séduisent souvent le même public. Le set commence sur l’installation d’Andrew Tkaczyk posant sa prothèse. Grosse performance d’Hardcore dont l’apport d’une voix claire ajoute une certaine sensibilité au tout, sans oublier des gros breakdowns à nous enfoncer sous terre.
C’est fatiguée mais totalement épanouie que l’équipe de Melolive s’en retourne passer une dernière nuit chez l’habitant (super accueil, un énorme merci à Sylvie et à son mari qui ont été aux petits soins avec nous, gardez-nous la place au chaud pour l’année prochaine !!! ). Devant nous, la perspective du dérushage, de longues nuits de travail pour produire ces quatre reports mais qui, on l’espère, vous auront permis de revivre ce festival en notre compagnie. On se donne rendez-vous l’année prochaine pour un nouveau marathon métallique !
Rédaction par Pierre-Luc Perrin, Sartemys et Vassago
Photos par Shatenewton, Sartemys et V.Photographie