Nous sommes le 1er février, et comment mieux commencer le mois qu’avec le retour de PVRIS à la capitale ? Après deux ans sans que le groupe n’ait foulé de salle parisienne, c’est à l’Alhambra que Lynn Gun et son équipe nous reviennent pour un concert complet.
Cette soirée commence avec un duo français, Cloud, qu’on associe très facilement à ce que PVRIS a pu proposer à l’époque de leur album « White Noise » sans pour autant tomber dans la copie en y ajoutant des influences Hyperpop, échangeant la rage de la tête d’affiche pour des émotions plus posées ainsi que quelques timides paroles françaises sur le morceau « Live, Live, Die ! ». Ainsi, le groupe ouvre le bal, tel une porte d’entrée vers le style électro pop-rock aussi accessible pour l’auditeur curieux de découvrir, que pour le spectateur présent dans la salle grâce à la voix claire et émotive, tantôt puissante, tantôt douce de la chanteuse Lou apprêtée d’un bonnet de lapin rose ; ainsi que les nappes de basses électroniques et le jeu atmosphérique du musicien l’accompagnant. Avec leur set donnant à la fois envie de s’intéresser à leurs projets studios et à leurs autres titres, que nostalgique pour les fans de la première heure de la tête d’affiche, Cloud a pavé la route pour la suite de cette soirée, laissant place à Charlotte Sands.
Artiste qui n’a plus à faire ses preuves, Charlotte Sands s’accapare la scène avec aisance et une confiance en elle communicative, soutenue par les musiciens qui s’affirment à leur tour présents et jouent avec le public, ce dernier jusqu’alors chaleureux mais pas encore conquit s’enflamme et les gens se mettent à sauter, danser et chanter. D’une nature plus rock que le groupe précédent, Charlotte Sands transforme l’énergie de la salle qui devient enivrante pour le public comme pour les artistes. Ainsi, avec d’un côté les chants puissants et rageurs de la chanteuse à la crinière bleue, accompagnés par des instrumentations qui ne sont pas sans rappeler la célèbre pop-rock américaine des années 2000-2010 dont on aurait boosté la férocité grâce à des musiciens survoltés, et de l’autre la réceptivité particulièrement bonne du public, toute la salle passe un moment inoubliable, quelques chanceux auront même le droit à des vidéos prises par la chanteuse elle-même avec leurs téléphones.
Pour ma part, la découverte du groupe en live m’a donné envie de suivre les actualités du groupe afin de profiter d’un peu plus que 30 minutes de leur énergie, je vous laisse ainsi découvrir « Bad Day » et « Lost » qui ont conquis la salle ainsi que l’une de mes playlists. Avec un final assuré par le morceau « Dress », le ton est donné pour quiconque a été charmé : il faudra revenir pour en voir plus, et le public sera sans aucun doute au rendez-vous.
Loin de ces deux derniers titres, le concert se concentre sur une ambiance électronique plus modérée, gardant l’ambiance doucement dévoilée de « Goddess », mêlée aux morceaux de l’album précédent : « Use Me ». Malgré une sélection de morceaux alléchante pour débuter, le set a du mal à démarrer et à prendre de l’élan face à un public qui a été gonflé à bloc quelques instants plus tôt. En effet, la voix de la chanteuse n’est pas tout de suite mise en valeur, noyée dans l’instrumentation et le noir de la scène à peine éclairée. Mais après deux titres réveillant progressivement le public et réglant la présence sonore de Lynn Gunn, cette dernière s’engage pour la première fois avec le public, qui répond immédiatement présent et saute sur l’occasion pour l’accompagner pour tout le reste du concert, et particulièrement sur « You And I » qui fait l’unanimité.
La fin du set s’approche inexorablement mais la salle n’en a pas encore terminé, et après une demande de rappel faisant grimper les décibels, le groupe revient pour interpréter le morceau éponyme de l’album ainsi que « My House » qui nous prouvent que le groupe n’a pas chômé pendant ces deux dernières années en terme de création ainsi qu’en interprétation.
Seuls le peu de lumière soulignant à peine la chanteuse américaine et oubliant les musiciens au fond de la scène, ainsi que le manque d’échange du groupe avec le public sont à déplorer, mais ce n’est qu’un faible poids dans la balance, quand la prestation vocale de Lynn Gunn ainsi que la maîtrise des instrumentistes nous ont offert une soirée mémorable. Alors pour ça, un grand merci à l’Alhambra pour l’organisation ainsi qu’à Opus Live pour l’invitation qui m’a mené à pouvoir photographier un de mes groupes préférés !