Première partie : The Poor
Le set a commencé à 20h tapantes et l’ambiance est déjà au top quand j’arrive dans la salle pour découvrir les quatre musiciens du premier groupe de cette soirée 100% australienne, soit un chanteur guitariste, un bassiste, un guitariste et un batteur, dans les 40-50 ans, au look de bikers, du genre remuants et expressifs. C’est parti pour 30 minutes de show bien sympathique dans un style rock old school voire hard rock qui tache et qui va bien avec l’ambiance pour le moins torride (voire étouffante, osons le dire) qui règne dans la salle : fosse bondée, pas de clim, petits nuages de vapeur, plancher qui bouge quand les gens dansent, l’immersion est totale, ça présage d’un beau bazar pour la suite… Le chanteur, au bout de quelques titres, gagné par la température tropicale, tombe la veste, dévoilant un tatouage abdominal « Mothafucka » pas piqué des hannetons, et se déhanche et tourbillonne avec prestance. Il alpague le public, part même se balader sur les décors de la Cigale en escaladant au passage des spectateurs dans l’escalier (dont un monsieur qui s’est retrouvé par surprise avec une paire de jambes autour du cou pour un face-à-face pas banal). Les autres musiciens ne sont pas en reste mais il est plus difficile d’apprécier leur jeu de scène car la foule est dense dans la fosse et ils ne sont presque pas éclairés donc on devine plus qu’on ne voit vraiment leurs mimiques et interactions. La voix rauque du chanteur, le rythme rapide des compositions, les paroles virulentes et amusantes de leurs chansons telles que « Payback’s a Bitch » ou « More Wine Waiter Please » forment un combo gagnant pour une excellente première partie de rock énergique et sans chichis.
21h Rose Tattoo
Quelques minutes avant l’heure dite le public commence à s’impatienter, il faut dire qu’il fait rudement chaud donc rester debout en tenant bon pour garder une bonne place face à la scène peut sembler long ça crie « Alleeeez », deux-trois « À poooiiiil » se font entendre, et le groupe australien tant attendu Rose Tattoo finit par arriver, d’abord tout tranquillement dans le noir, puis la scène s’allume et alors là c’est le délire. Le groupe se compose de 5 membres ; un chanteur, 2 guitaristes, un bassiste et un batteur. Les cadors du rock australien ont amené la chaleur du bush avec eux, et la chaleur humaine également : cela faisait longtemps que je n’avais pas vu un frontman aussi jovial, Angry Anderson a les yeux rieurs, il se marre en renversant la tête, fait des checks à tous les poings qui se tendent vers lui. Le son est excellent, les différents instruments se détachent bien les uns des autres, la voix du chanteur, rocailleuse à souhait mais chaude, ronronne comme un moteur. Il crache par terre, va régulièrement s’hydrater dans sa bouteille de green ginger wine Stones (ça m’intrigue, il faudrait que je goûte)… puis enchaîne avec une Red Bull, le tout en disant après chaque chanson « Slow down, slow down », alors que c’est lui qui fait preuve d’une énergie à toute épreuve, et qui emmène dans son sillage le public qui fait rebondir le parquet de la salle.
Des gestes des guitaristes laissent deviner qu’il y a des petits soucis techniques et que le son des guitares ne s’entend pas suffisamment, mais ça ne nuit pas au rendu global rock et bluesy, et les spectateurs ne boudent pas leur plaisir au cours d’une setlist qui a mis à l’honneur les albums « Blood Brothers » et « Rose Tattoo » mais a parcouru allègrement toute la discographie du groupe.
Ce concert fut un vrai bon moment de convivialité et de rock’n’roll old school, authentique et remuant, brut de décoffrage et talentueux. Dans la grande famille du rock australien si beaucoup ne jurent que par AC/DC ou Airbourne, j’ai personnellement choisi mon camp avec Rose Tattoo qui se démarque par sa simplicité, son intensité joviale, son aisance, donnant l’impression que presque aucun effort n’est nécessaire pour jouer et chanter aussi bien et divertir ainsi une salle.
Merci Rose Tattoo pour cette tranche de rock brûlant mené de mains de maîtres, et merci à Veryshow et à la Cigale pour l’accréditation.
Setlist :
1) Rock’n Roll Outlaw 2) Rock’n Roll is King 3) Out of this place 4) Creeper 5) Black Eyed Bruiser 6) Sidewalk Sally 7) Nothing to lose 8) Once in a Lifetime 9) Man about Town 10) Juice on the Loose 11) It’s gonna work itself out 12) Sweet Love 13) All for one 14) Bad Boy for Love 15) Scarred for Life
Rappel :
16) The Butcher and Fast Eddy 17) Nice Boys