Les augures météorologiques nous avaient prédit de la pluie et donc un répit en cette journée dominicale, eh bien que nenni, et c’est donc chargés de parapluies, d’imperméables et de ponchos de pluie inutiles (et sans crème solaire, voire sans eau) que nous nous mîmes en chemin pour rejoindre la cathédrale Hellfestienne. Surprise ! À part quelques gouttes d’eau venues d’averses éparses, la journée fut presque aussi chaude que les deux précédentes, pour un programme encore chargé en décibels, en interventions des secouristes et en arrosage du public.
En ce jour du Seigneur on ne s’était peut-être pas levés suffisamment tôt pour aller à la messe, mais pile à la bonne heure pour honorer les dieux du Heavy Psychedelic Rock et se prendre une interminable claque avec le set insatiable d’Ecstatic Vision, groupe américain de Rock “troglodyte”, Stoner, fuzz, Doom de l’espace. Les mecs arrivent à être à la fois si nonchalants et si carrés, leur son est parfait, le chanteur et guitariste Douglas Sabolik avec sa moustache à la Magnum et sa chemise digne de Woodstock grimpe sur les amplis, se marre, finit par se rouler par terre, une vraie foire mais dans le meilleur sens du terme. Un des musiciens est un vrai homme-orchestre, passant allègrement de la guitare à la flûte traversière puis au saxophone, le temps est passé à une vitesse faramineuse grâce à ce groupe qui a vraiment tout donné et mis des étoiles dans les yeux aux personnes qui avaient réussi à être suffisamment ponctuelles pour prendre place face à la Valley ce matin.
“Une scène, une claque” semble être le mot d’ordre de ce dimanche matin puisque le groupe Deadly Apples, première formation à fouler le sol de la Mainstage 1 ce jour, a rassemblé un public impressionnant vu l’heure, et semble avoir mis tout le monde d’accord. Et pour de bonnes raisons : il s’agissait de la toute première date du groupe Indus canadien sur le sol français, et même européen ! Et ce après avoir fait les premières parties de groupes tels que Rammstein, Marilyn Manson, Rob Zombie ou Deftones. Autant dire qu’une fanbase éclairée devait attendre Alex Martel et Antoine Lamothe (accompagnés de musiciens de session sur ce set) de pied ferme. La première prise de parole du chanteur après un premier titre ultra carré, viscéral, déchirant fut très drôle : l’exclamation “Bon matin, on est Deadly Apples, on vient d’Montréal” avec un accent québécois à couper au couteau est toujours porteur d’un gros capital sympathie. Pendant tout le concert le chanteur comme le claviériste ne se sont pas économisés, bondissant partout, effectuant des figures de breakdance, se renversant des litres d’eau sur la tête au milieu de fumée colorée… Un super représentant de la scène Indus peu représentée pour le moment pour cette édition du Hellfest. À la fin du set le chanteur partit slammer sur le public, le claviériste attrapa le drapeau québécois d’un spectateur et courut partout dans le pit photo avec, et pour finir Alex Martel mit un point d’honneur à serrer les mains de tous les spectateurs du premier rang, avec l’air franchement ému de cette première scène française. C’est réciproque.
Deliverance ne doit pas être confondu avec Deliverance, Deliverance ou Deliverance. Sérieusement ? Bon, blague à part la seule formation française de ce paquet d’homonymes a fait un très bon démarrage de journée à la Temple dont le son continue d’être impeccable. Deliverance propose une mise en scène un peu déséquilibrée puisque seul le chanteur arbore un maquillage et le reste du groupe fait plutôt sage mais les compositions sont puissantes et l’ambiance est très prenante.
Nous fîmes un passage express devant le concert de Tempt depuis le public, sur le chemin d’un concert à un autre, pour jeter un œil à leur rock somme toute classique et propret, mais plutôt agréable dans un genre pas révolutionnaire. Les musiciens jouent bien et ont des tenues un peu old school, façon bal de promo, ce qui leur donne un petit style, c’est peut-être un peu sage pour se démarquer vraiment mais c’est bien exécuté.
Set List :
Burn Me Down
Living Dangerous
Camouflage
Roses
Golden Tongue
We Will Rock You (Queen cover)
Si l’on veut être certain d’être plongé dans les premières secondes dans un univers total et cohérent dès les premiers instants devant la scène, il faut aller voir Pénitence Onirique. Dignes ambassadeurs de la Temple, les Français nous balancent un black metal à la fois brutal, complexe, sombre et intransigeant. Tout de noir vêtus, le visage caché derrière des masques dorés sophistiqués, les musiciens ne sont plus que des silhouettes sombres émanant d’une lumière éblouissante, non identifiés et au service d’une musique complexe, sauvage et brutale. Un chaos sonore riche et dense, pas forcément des plus accessibles évidemment, mais une pépite pour les fans de black metal élaboré.
C’est sans attentes particulières que nous sommes revenus vers les mainstages pour jeter un œil au show de Kontrust, un groupe autrichien décrit comme un groupe “crossover”, mais rapidement l’ambiance et le dynamisme des musiciens nous saisissent pour ne plus nous lâcher ! Pourtant ce n’était pas forcément gagné, une troupe de joyeux lurons habillés en tenues traditionnelles bavaroises, ce n’est pas forcément suffisant pour emballer les foules, mais là entre l’énergie de la chanteuse Julia Ivanova qui remplace Agata partie vers d’autres horizons, les gesticulations des musiciens, tout concorde en fait. C’est frais, les mélanges d’anglais, d’allemand et de langues slaves fonctionnent bien, les refrains sont imparables, bref c’est super fun ! Kontrust détonne mais positivement, ce n’est pas qu’un groupe là pour amuser la galerie car en dépit de leur imagerie folklorique surprenante, leurs chansons sont de vrais tubes.
Set List :
Dance
1K1
The Butterfly Defect
Just Propaganda
Dancer in the Sun
Hey DJ!
Bomba
Les ambassadeurs du heavy français Sortilège prennent place sur la Mainstage 2 devant un public plutôt fourni, et la tranche horaire 12h50-13h30 ainsi que le soleil toujours aussi implacable leur vont bien, avec leur style à la fois flamboyant mais sans chichis. Puis pour “chasser le dragon”, il faut être prêt à approcher quelques flammes non ? Ce n’est pas forcément un exercice facile que d’embarquer les foules et de convaincre en chantant des paroles épiques en français, mais les textes bien écrits et le chant articulé de Sortilège font mouche sur les mélodies heavy, et l’énergie de “Zouille” et de tous les musiciens, la bonne humeur contagieuse fait le reste.
Set List :
Amazone
D’ailleurs
Progéniture destructrice
Marchand d’hommes
Messager
Délire d’un fou
Civilisation perdue
Chasse le dragon
Sortilège
La prestation du groupe Suisse a la particularité d’être à la fois très agréable et décevante. Si on ne peut nier la qualité et la force de l’exécution de la moitié Black Metal, on est vraiment en reste au niveau des instrumentations folk qui sont samplées. Au final l’énergie qui se dégage de la scène est complètement différente des aspects entrainants des compositions. Une impression mitigée donc mais le public de Can Bardd semble tout de même profiter d’un des rares moments folks du weekend.
C’est un petit moment nostalgie qui se profile avec le Metal Gothique de Lacuna Coil, évoquant des souvenirs de collège ou de lycée, et ce même si le line up du groupe italien a pas mal changé depuis les albums “In a Reverie” ou “Unleashed Memories”. Cristina Scabbia et Andrea Ferro se partagent le chant dans un bel accord de voix, et sont accompagnés par des musiciens qui dénotent un peu visuellement et ne semblent pas totalement faire partie de la même formation : le maquillage noir et blanc très marqué du guitariste, du bassiste et du batteur donne l’impression que les trois musiciens font partie d’un groupe d’Indus, et ils sont un peu inexpressifs par rapport au chanteur et à la chanteuse, qui assurent le show de façon beaucoup plus incarnée. On a eu l’impression que beaucoup de monde était venu voir le concert en partie pour voir ce que Lacuna Coil était devenu, mais ce qui est sûr c’est que le groupe bénéficie toujours d’un très bon capital sympathie.
Set List :
Blood, Tears, Dust
Trip the Darkness
Reckless
Apocalypse
Layers of Time
Heaven’s a Lie
Veneficium
Our Truth
Nothing Stands in Our Way
Place à un peu de power metal avec les Finlandais de Battle Beast, toujours d’une efficacité redoutable pour mettre l’ambiance à chaque concert. La chanteuse Noora Louhimo déboule sur scène en mode méchante de Disney avec des cornes, un haut découpé noir et un corset tarabiscoté en vinyle noir et vert citron (et toute personne qui a été enfant le sait, chez Disney le vert citron est officiellement la couleur des personnages maléfiques et sournois). Le groupe parvient très bien à instaurer une ambiance à la fois épique et joyeuse, à grands renforts de poses badass, de sourires et de headbangs pleins de cheveux soyeux, et une setlist mêlant titres provenant du dernier album “Circus of Doom” et tubes qui ont fait leurs preuves depuis maintes tournées tels que “Straight to the Heart” ou “King for a Day”.
Set List :
Circus of Doom
Straight to the Heart
Eye of the Storm
Where Angels Fear to Fly
Wings of Light
Eden
Master of Illusion
King for a Day
On passe sans transition de la lumière à l’ombre avec le style post-black complexe et intense de Regarde les Hommes Tomber sur la Temple. Une alternance de pénombre et de lumières aveuglantes et de la fumée dense habillent la performance brutale et majestueuse des Nantais, qui allient talent et charisme. Le chanteur ne s’économise pas, il s’époumone, gesticule, esquisse des mouvements dansés du plus bel effet dans la fumée, envoie valser son pied de micro sur son passage… Il y a quelque chose de presque douloureux et nécessaire qui se dégage de la musique dramatique de Regarde les Hommes Tomber, de cathartique. Dommage de ne pas pouvoir rester plus longtemps, mais il faut déjà aller se placer pour couvrir le concert suivant, retour à la lumière du jour, en laissant les spectateurs de la Temple dans leur transe.
Vous connaissez l’histoire du groupe dont le chanteur n’était pas là parce que son avion n’avait pas décollé ? Nous oui malheureusement… Le groupe américain Car Bomb a pris l’initiative couillue mais risquée de jouer quand même, sans chanteur, mais on a eu beaucoup de mal à se faire une idée du style mathcore que joue habituellement le groupe, car en version instrumentale on a juste eu l’impression de se manger un concert de grosse caisse pleine poire pendant très, très longtemps. Cela donnait l’impression de se trouver dans une machine à laver et de se faire essorer très bruyamment pendant un morceau sans fin. Le simple fait d’avoir assuré le concert quand même est à saluer, pour le résultat c’est quand même un rendez-vous manqué pour nous, on se fera une idée plus objective de la musique de Car Bomb sur album ultérieurement…
Ce dimanche est décidément la journée hard rock / heavy / old school, avec à présent sur la Mainstage 2 l’égérie allemande du metal, l’ancienne chanteuse de Warlock, la “metal queen” Doro Pesch ! Sa voix n’a pas perdu en puissance depuis son concert parisien il y a une dizaine d’années, et elle ne peine absolument pas à emporter tout le public avec elle pour chanter de nombreuses reprises de Warlock, guerrières, énergiques, et paradoxalement toujours très positives. Certains musiciens l’accompagnent depuis des années, d’autres ont rejoint la formation très récemment, mais ils donnent tous l’impression de passer un bon moment ensemble, et l’ambiance qui règne sur le fest est vraiment très agréable, entre chants et slams.
Set List :
I Rule the Ruins (Warlock cover)
Burning the Witches (Warlock cover)
Fight for Rock (Warlock cover)
East Meets West (Warlock cover)
Hellbound (Warlock cover)
Raise Your Fist in the Air (partly sung in French)
Revenge
All We Are (Warlock cover)
All for Metal
DEVIN TOWNSEND CONFERENCE DE PRESSE
Avant de se muer en bête de scène à la voix de démon et aux mimiques inimitables, Devin Townsend donne une conférence de presse à laquelle on a pu assister. Il nous parle de façon ouverte et décalée de son rapport à la création, des prises de conscience qu’il doit à la pandémie, des sièges de toilette chauffants et de son enfance, et on vous raconte tout ça en détail ici : Devin Townsend – conf de press – Hellfest 2022
Une grande claque bien sombre, avec Gaahls Wyrd ça ne rate jamais. L’équipe écume les scènes sans relâche et ça se sent : la performance est impeccablement bien rôdée. Mais pour autant ça n’est pas mécanique et il y a même quelque chose de chaleureux sous le chapiteau débordant de la Temple (en plus de la météo) Un concert de Gaahls Wyrd c’est une excellente expérience à vivre et dont la programmation en même temps que Jinjer a déchiré beaucoup de festivaliers.
Avec Jinjer c’est un peu l’Ukraine et le drame qui s’y déroule actuellement qui s’invite au Hellfest. Bien entendu la chanteuse nous parlera de son pays, des drapeaux ukrainiens seront arborés par certains dans le public. Mais la musique reprend rapidement le pouvoir parce qu’on est surtout là pour ça ! Jinjer c’est assurément le show qu’il ne fallait pas manquer, car on serait passé à côté de la meilleure chanteuse de cette édition du Hellfest (les deux parties comprises). Quelle maîtrise, quelle assurance ! Le groupe aura été impérial devant un public énorme massé devant la Mainstage 1 ! Sans exagération, il devait y avoir quasiment autant de monde devant Jinjer que devant Korn ! Seule ombre au tableau, quelques soucis avec l’affichage des écrans qui permettent aux plus éloignés de suivre le concert quand même. Quasiment le seul incident important à déplorer de cette édition du Hellfest !
Set List :
Call Me a Symbol
On the Top
Disclosure!
Perennial
Teacher, Teacher!
Home Back
Pisces
Vortex
Colossus
Encore du heavy et hard rock avec Michael Schenker Group, le projet éponyme du guitariste culte, ancien membre d’UFO et Scorpions. Il est amusant de constater que même sous 35 degrés il ne se dépare pas de sa toque de fourrure – on a des vêtements signatures ou on n’en a pas. Le guitariste vedette est très souriant, Ronnie Romero au chant est très bon, et on peut saluer un son excellent pour ce concert, néanmoins les différents membres de la formation forment un tout un peu disparate et donnent parfois l’impression de faire le show chacun de son côté. Cela ne nuit pas au rendu global quoi qu’il en soit, qui reste fort agréable à regarder et surtout à écouter.
Set List :
Into the Arena
Doctor Doctor (UFO cover)
Looking for Love
?
?
Lights Out (UFO cover)
Armed and Ready
A King Has Gone
Rock Bottom (UFO cover)
Autre scène, autre atmosphère, avec le black metal de Borknagar sur la Temple. Leur musique, sur le fil entre Black, Folk, Metal Progressif et moments mélodiques, produit une impression de force et de pureté entremêlées, et évoque la nature, le paganisme, le cosmos et la philosophie. L’atmosphère est assez statique et recueillie, solennelle, le temps est suspendu, et il règne une sorte de gravité sous la tente enfumée. La force tranquille de Borknagar appelle autant l’enthousiasme que le repos, et leurs compositions sont des petits bijoux, avec des mélodies qui s’enrichissent et s’amplifient progressivement.
Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu la bande de Phil Anselmo en France. Il mène toujours Down dans son voyage post Pantera. Sur scène on a un gros Rock Stoner sudiste lourd et puissant. Les musiciens ne font pas dans la démonstration, Phil mache nonchalamment un chewing-gum (ou une chique, on n’est pas sure en fait) entre deux phrases de chant, il s’adresse de temps en temps au public, il a le port hautain du sudiste ricain moyen. On ne peut pas parler de la prestation de l’année, on est plutôt dans le service minimum. Néanmoins le public semble passer un moment agréable, il se masse devant la scène comme d’habitude et accueil la formation chaleureusement. Comme quoi parfois, pas la peine d’en faire des tonnes…
Set List :
Lysergik Funeral Procession
Hail the Leaf
Lifer
The Seed
Ghosts Along the Mississippi
Losing All
Pillars of Eternity
Swan Song
Eyes of the South
Stone the Crow
Bury Me In Smoke
Lorsque Korn débarque sur scène, on sent tout de suite qu’il s’agit d’une tête d’affiche importante de ce festival. Le public est en effervescence dès les premières notes. Le groupe produira un set impeccable d’un point de vue musical et le public sera très actif sur bon nombre de titres phares, ça pogote un peu, mais surtout ça sautille sur place, ça jette sa bière, bref, c’est la grosse fiesta. Sur scène par contre le groupe est un peu terne. Les musiciens sont quasiment immobile tout le temps, c’est un peu déprimeland. Alors pour autant, si on apprécie la musique ça peut ne pas être un problème, autant un non fan pourrait s’ennuyer devant le manque de visuel du groupe. Sobre et efficace si on devait résumer en deux mots. Grosse mention spéciale à la qualité du son tout au long du set ! Là-dessus le groupe et son staff sont irréprochables !
Set List :
Here to Stay
Got the Life
Falling Away From Me
Start the Healing
Cold
Shoots and Ladders
Y’All Want a Single
Somebody Someone
Worst Is on Its Way
Coming Undone
Freak on a Leash
It’s On! / Trash / Did My Time
Twist
A.D.I.D.A.S.
Blind
Après avoir montré sa face sensible, absurde, désabusée et réaliste lors d’une conférence de presse quelques heures plus tôt, Devin Townsend est maintenant prêt à endosser sa facette survoltée, habitée (par de nombreuses personnalités) et grimaçante sur la scène Altar. Et comme le chanteur et musicien canadien aime se lancer des défis, il a rajouté un concept à son concert : un show “by request”, avec 10 titres choisis par des internautes, sur une sélection de 40 ! Le florilège inclut des chansons de Devin Townsend mais aussi de Devin Townsend Project, ainsi que deux chansons de son ancien groupe Strapping Young Lad ; autant dire que la setlist fut variée, et capable de satisfaire des fans de toutes les époques et de toutes les inspirations du prolifique Devin. À l’approche des 22h et après 3 jours de concerts il devenait ceci dit de plus en plus difficile d’apprécier l’omniprésence de la musique et du bruit, la saturation commençant à se faire sentir, et de profiter au mieux du show, malgré sa qualité tant scénique que sonore.
Set List :
Failure (Devin Townsend Project song)
Kingdom
By Your Command
Aftermath (Strapping Young Lad song)
Regulator
Deadhead (The Devin Townsend Band song)
Deep Peace
March of the Poozers
Love? (Strapping Young Lad song)
Judas fête ses 50 ans de carrière (si on ne compte pas les années COVID qui ont tout décalé) avec cette tournée qui passe par Clisson cette année. L’ambiance est toujours métallique avec un décor fleurant bon l’industrie automobile. On est donc dans un spectacle à l’ancienne comme seul les groupes de cette époque savent encore le faire. La setlist fait la part belle aux tubes du combo, dans les moments fort on notera l’arrivée de Rob sur sa Harley sur le titre Hell Bent for Leather ou encore le public reprenant en chœur Painkiller.
Le groupe n’est plus tout jeune et parfois on notera quelques légères faiblesses dans la voix de Rob Halford, ce dernier ne court plus partout, mais il faut tout de même reconnaître que parmi les groupes de cette époque le Priest s’en sort avec les honneurs ! Et le public ne s’y trompe pas en profitant presque religieusement de ce set old school fort bien servi.
Set List :
One Shot at Glory
Lightning Strike
You’ve Got Another Thing Comin’
Freewheel Burning
Turbo Lover
Hell Patrol
The Sentinel
The Green Manalishi (With the Two Prong Crown) (Fleetwood Mac cover)
Diamonds & Rust(Joan Baez cover)
Painkiller
Rappel :
The Hellion
Electric Eye
Hell Bent for Leather
Breaking the Law
Living After Midnight
Comment dire… Walls Of Jericho c’est un peu la quintessence de l’énergie entièrement rassemblée dans sa chanteuse. Candace est partout, elle arpente la scène de long en large, elle saute à des hauteurs que même tigrou n’atteindrait jamais, elle se contorsionne comme une diablesse, on est lessivé rien qu’en la regardant. Et c’est contagieux, le public réagit plus qu’activement avec du circle pit et des pogos quasiment non-stop ! Pour être au calme il ne faisait pas bon d’être en Warzone à ce moment de la journée ! Assurément l’un des shows de la journée qu’il ne fallait pas rater.
Il semblerait que les deux tiers du public de cette première partie du Hellfest soient venus pour le groupe français le plus bankable de la Terre, j’ai nommé Gojira, à voir la foule incroyable qui peuple le terrain face aux Mainstages, et ce jusqu’aux murs d’eau se situant presque à la moitié du site de la cathédrale… L’heure avance et il devient de plus en plus difficile de circuler, les bonnes places pour assister au show démesuré des titans sont très convoitées, et de nombreux spectateurs sont assis depuis des heures pour garder leur emplacement. Il faut dire que le dispositif scénique indique que l’on va en prendre plein les yeux : canons à confettis, lance-flammes, le groupe s’est donné les moyens de nous époustoufler. C’est avec un peu de retard et un frémissement perceptible dans le public que le groupe arrive, après un “Joyeux anniversaire” général entonné pour Mario, le batteur, fêtant ce dimanche soir ses 41 ans. La fumée très épaisse du début a fait place à des images oniriques variées sur les écrans géants, fort bien utilisés pour créer un fond visuel planant et impressionnant, et le concert fut rythmé par plusieurs lancers de confettis et séries d’effets pyrotechniques du plus bel effet ; un vrai son et lumière pendant une heure et demie de tempête prog. Il nous a cependant paru difficile de profiter du concert de façon optimale, en raison de la fatigue qui se faisait sentir à force de courir de scène en scène et de la foule qui était si dense qu’il était quasiment impossible de s’arrêter au milieu des gens pour espérer avoir une vue sur le show. Mais ce qui est sûr c’est que les fans qui avaient prévu leur soirée principalement autour du concert de Gojira et s’étaient placés en conséquence bien en avance ont pu se laisser transporter par un concert démesuré.
Set List :
Born for One Thing
Space Time (partial, first time since 2012)
Backbone
Stranded
Flying Whales
The Cell
Love / Remembrance
Hold On
Grind
Silvera
Another World
L’enfant sauvage
The Chant
The Gift of Guilt
New Found (Live debut)
Amazonia
Dans la Valley on se dit que rater un groupe aussi emblématique que Killing Joke c’était sacrilège et même s’il passera ensuite en Mainstage lors du second round du Hellfest, c’est justement l’occasion de les voir dans des conditions plus humaines qui à notre sens correspondent mieux à leur musique.
C’est quand même spécial à voir Killing Joke. Pour ceux qui n’en ont jamais entendu une note, on navigue entre le punk et l’indus pour faire simple. Le chant est assez monotone, les instruments très rythmés, le son est apocalyptique sous la tente de la Valley stage. En tout cas le groupe fait mouche auprès des connaisseurs. C’est à voir au moins une fois dans sa vie tant ce groupe à compter dans le paysage musical moderne de par l’influence qu’ils ont eue sur tant d’autres groupes.
Set List :
The Fall of Because
I Am the Virus
Requiem
We Have Joy
Money Is Not Our God
Love Like Blood
Bloodsport
The Death and Resurrection Show
Loose Cannon
The Wait
Pssyche
Pandemonium
Nous aurions aimé pouvoir rester apprécier plus longuement la prestation de Coroner, mais couvrir un festival nous oblige à butiner les concerts sans jamais les voir en totalité lorsqu’on prend les photos. C’est donc un très court passage qui nous amènera en Altar pour faire le point sur l’ambiance. Le groupe envoi du lourd, leur Thrash efficace paraît toujours aussi direct qu’à leur début, voilà un groupe constant.
Set List :
Golden Cashmere Sleeper, Part 1
Internal Conflicts
Son of Lilith
Divine Step (Conspectu Mortis)
Semtex Revolution
Metamorphosis
Masked Jackal
Grin (Nails Hurt)
Reborn Through Hate
Die by My Hand
C’est un groupe en forme que nous retrouverons en clôture du festival sur les mainstages. Globalement le set se déroule sans accroc, mais aussi un peu sans surprise marquante. Le public est plus clairsemé, il commence à se faire tard et les fans de Korn sont surement déjà loin. La place d’outsider sur les Mains n’est pas facile à tenir et même si Running Wild est assez proche de Judas Priest en termes de style musical, le show de Gojira a mis le public à genoux. Un bon groupe malgré tout qui ne démérite pas.
Set List :
Fistful of Dynamite
Purgatory
Rapid Foray
Riding the Storm
Branded and Exiled
The Shellback
Bad to the Bone
Crossing the Blades
Under Jolly Roger
Rappel :
Soulless
Conquistadores
Raise Your Fist
Avec Watain on n’en prend autant dans les yeux que dans les oreilles. Les décors enflammés suffiront parfois même à éclairer le groupe sans apport de lights supplémentaire. La messe est dite, Watain aura envoûté son public avec son Black Metal rageux et parfois aérien.
Set List :
Death’s Cold Dark
Malfeitor
The Howling
Leper’s Grace
Black Flames March
Reaping Death
Serimosa
Ecstasies in Night Infinite
Stellarvore
Towards the Sanctuary
The Serpent’s Chalice
Photos/report :Elise Diederich / Nicolas Chaigneau / Vassago