Alors que les restrictions disparaissent et que la vie musicale reprend, nous voyons enfin les concerts que nous attendions depuis longtemps avoir des dates confirmées. Mais aux Cuizines de Chelles, je suis allé voir un concert que j’attendais depuis bien plus longtemps que le début de la pandémie : The Arsenics et Jades, les deux quatuors féminins franciliens partagent ENFIN la scène pour la première fois depuis une mémorable soirée de… 2017 !
Bien entendu les deux formations ont fait du chemin depuis et je ne m’attends pas à une simple redite.
Pas de grande scène ce soir là : c’est directement devant le bar, sur une petite estrade que l’on a pu profiter du concert. La contrepartie d’une entrée libre.
The Arsenics entament la soirée avec leur glam rock énergique dans une belle ambiance de bonne humeur. Si elles nous avaient annoncé avec humilité être un peu rouillées après tout ce temps sans jouer, on n’a rien vu de ça sur scène : Charlie au micro, explosive et déjantée comme à son habitude était encadrée avec complicité par Laure à la guitare et Mel à la basse, sans fausse note et avec une énergie qui s’est très bien transmise au petit public des Cuizines. Et bien sûr on n’oublie pas Emilie à la batterie, certes un peu cachée mais bien présente dans nos oreilles !
On ne va pas se mentir, les limites de la petite scène se sont faites ressentir : l’énergie de la musique et des musiciennes appelaient bien plus de mouvement aussi bien dans le public que sur la scène où Mel aurait sûrement aimé un peu plus de place pour ses bonds par exemple.
Mais au final le seul regret est assez commun, ça n’a pas assez duré !
Le set se termine par un message présenté au dos de la guitare et de la basse : « More women on stage »
Courte pause, le temps de profiter du bar à quelques pas de la scène, et les Jades dont leur entrée.
Le glam laisse la place à un hard rock à la fois plus incisif et plus classique. Jades nous en envoie plein les oreilles tout en contraste et en équilibre entre la virtuosité discrète de Taïphen à la guitare lead et la puissance de Cherry à la guitare rythmique, miroirs de la basse de Lyndsay qui cogne fort et de la batterie de Chloé qui équilibre le tout.
Changement d’ambiance… mais pas totalement ! Si Charlie était plus loufoque et barrée au micro, Lyndsay maintenant est plus rentre-dedans mais n’oublie pas un petit brin de rigolade dans ses interactions avec le public, qu’elle rejoint même en jouant lorsqu’elle laisse le micro à Cherry.
La setlist de Jades est solide, et si je compare avec cette fameuse soirée 5 ans plus tôt je mesure le chemin parcouru, entre maturité scénique et variété des compositions. Là aussi il nous aurait fallu plus de temps et d’espace pour profiter pleinement de ce que le quatuor a à nous offrir.
Leur morceau « I don’t care », hymne à l’indépendance féminine, ne résonne que plus fort après le « More women on stage » de The Arsenics, preuve s’il en fallait de la continuité logique de cette soirée.
Les Cuizines nous ont permis de passer un excellent moment en compagnie des deux quatuors du soir qu’évidemment je recommande fortement d’aller voir lors de leurs concerts respectifs… en attendant leur prochain concert ensemble, avec pourquoi pas un morceau ensemble cette fois ?