C’est pour un concert événement que je me suis rendue à La Défense Arena mercredi 16 mars, et même pour un double événement : la première date parisienne sur deux de « The Last Domino ? Tour » de Genesis, tournée débutée en septembre 2021 à Birmingham et marquant à la fois les retrouvailles scéniques de Phil Collins, Mike Rutherford à la basse et Tony Banks au clavier depuis leur dernière tournée « Turn it on again » il y a 14 ans, en 2007, et les adieux de Phil Collins au live.
Souffrant beaucoup du dos, ce dernier a dû se résoudre à ne plus jouer de batterie, passant le relais à son jeune fils Nicholas, et il se produit désormais assis, entouré de ses comparses debout. J’avais lu que Phil Collins était vraiment diminué, que sa voix déraillait souvent, qu’il faisait peine à voir… Ce n’est absolument pas ce qu’il m’a inspiré, certes il était vêtu d’un jean et d’une veste de jogging, certes il n’était pas venu faire des acrobaties, et il fait son âge, et après ? Même habillé confortablement et sur une chaise Phil Collins dégageait beaucoup de présence et de charisme, je l’ai trouvé expressif dans ses mimiques et gestes, il interagissait avec le public, faisant des petites blagues so British, des grimaces pas piquées des hannetons sur « Mama », incitant le public à huer et siffler Vladimir Poutine (« he’s a fucking idiot ») pour introduire « Land of Confusion » tristement remise au goût du jour… Sa voix a un petit peu changé mais rien de choquant, elle a juste été un petit peu atténuée par les années mais elle est toujours puissante et juste. Collins, Rutherford et Banks étaient efficaces et sobres à la fois, le fiston Collins à la batterie était énergique et un digne héritier musical de son père, Daryl Struemer à la guitare et deux choristes, Patrick Smyth et Daniel Pearce, venaient compléter le tableau.
Si l’interprétation et le jeu étaient sensibles mais sans fioritures, comme des valeurs sûres, Genesis n’a pas lésiné sur les effets visuels pour tirer parti des atouts de l’infrastructure de l’Arena, les lumières étant de plus en plus prononcées, sophistiquées er psychédéliques au fil du concert, entre faisceaux par dizaines, formes géométriques mouvantes, nappes de fumée colorée, et des écrans géants diffusant tantôt des vues des musiciens, tantôt des images clipesques, des fresques pleines de motifs, des rêveries pour occuper le public à chaque instant.
La setlist fut variée, pendant les 2h30 de show avec 23 titres parcourant la discographie de Genesis et traversant les époques, en faisant toutefois la part belle aux albums « Invisible Touch » avec 5 morceaux, ainsi que « Genesis » et « Selling England by the Pound » avec 4 morceaux. Une petite session acoustique de trois titres vers le milieu du concert fut bien accueillie.
Ce moment passé avec Genesis fut assurément touchant, et restera mémorable comme la première et dernière fois où j’aurai eu l’occasion de voir Phil Collins sur scène. Une unique fois un peu aigre-douce, comme la sauce Worcestershire. So British décidément.
Un grand merci à Bleu Citron et Le Rat des Villes de m’avoir permis d’assister à cette belle soirée.
Setlist :
Intro – Dead Already
1) Behind the Lines / Duke’s End
2) Turn it on again
3) Mama
4) Land of Confusion
5) Home by the Sea
6) Second Home by the Sea
7) Fading Lights
8) The Cinema Show
9) Afterglow
10) That’s all (acoustic)
11) The Lamb lies down on Broadway (acoustic)
12) Follow you Follow me (acoustic)
13) Duchess
14) No Son of Mine
15) Firth of the Fifth
16) I know what I like (in your wardrobe)
17) Domino
18) Throwing it all away
19) Tonight, Tonight, Tonight
20) Invisible Touch
Rappel :
21) I can’t dance
22) Dancing with the Moonlit Knight
23) The Carpet Crawlers