Ils furent nombreux devant la scène du Seguin Sounds. Le 22 et 23 avril 2023 se tenait la deuxième édition du Metal Inseine sur l’île Seguin. L’occasion pour un public plus que bouillant pour 2 jours de programmation Hard Rock et Metal de se retrouver dans la bière, le burger et la bonne humeur.
Le line-up proposé était varié sur ses deux jours : le fest s’ouvrait le samedi à 15h30 avec le tribute band 22 Acacia Avenue en hommage aux grands Iron Maiden, puis se poursuivait avec des groupes tels que les Adaryn (groupe de Death Metal aux accents folks et mélodiques), les power-métalleux du sud King Crown, les lyriques et puissants Orkhys emmenés par la céleste Laurene, et les expérimentés Demon Tool pour le premier jour.
Le deuxième jour fut ouvert par la tri-force Erocis, puis se poursuivit avec Cécile Delpoïo qui proposait son nouveau projet Tuolla sur lequel nous reviendrons, vinrent les thrasheux Rankken, les impactants Chabtan et le festival se conclut sur le power-metal symphonique des Elfika.
22 Acacia Avenue
L’ouverture du festival par le tribute band fut l’une des nombreuses bonnes idées de ce jeune festival. Le public s’échauffe et finit par brûler pour cette formation emmenée par Charlène Morgan, qui offre une maîtrise vocale impressionnante.
Les deux guitaristes s’échangent au cours du set parties rythmiques et mélodiques et aucun d’eux ne dénotent. La basse et la batterie sont bien évidemment tout aussi bonnes. Le public connaît les titres joués, chante, s’époumone, et les nombreuses mains cornues viennent bien souvent s’inviter sur le capteur de mon appareil photo. A bientôt 22 Acacia Avenue !
Setlist :
The wicker man
2 minutes to midnight
Moonchild
Powerslave
Flash of the blade
Fear of the dark
The evil that men do
22 Acacia Avenue
The number of the beast
Hallowed be thy name
Adaryn
Arrivent les Adaryn et leurs riffs mêlant un metal bien lourd et musiques celtiques notamment grâce à leur violoniste survoltée. Leurs musiques évoquent majoritairement l’Histoire comme Huyamos Tenichtitlan qui lève le voile sur la Noche Triste, mais ils sont bien décidés à écrire la leur. Fracassant sont les riffs rythmiques, enivrantes sont les mélodies d’un autre temps, et profond est le grunt. A bientôt Adaryn !
Setlist :
Warpath (intro)
Azincourt
Rising from the underground
Ignite this earth
Birds of prey
Two in my grave
Huyamos Tenichtitlan ( morceau sur la Noche triste)
King Crown
Les solaires King Crown montent sur scène. Et la voix puissante de leur chanteur Jo Amore s’aventure à des altitudes où seuls les plus doués et aguerris osent s’aventurer. Les rois ne manquent pas de folie, et leurs sujets sont fous de King Crown. L’énergie et sulfureuse, les musiciens prennent du plaisir sur scène et sont déterminés à le communiquer. Le public est plus que réceptif à leur musique et ils bouillonnent pour Story of Mankind, A new dawn ou encore City lights.
Quand les esprits s’échauffent sur l’autoroute du Metal Inseine, King Crown sait rappeler de manière bienveillante que l’amour de la musique et de la scène sont seuls maîtres à bord. Arrive la surprise, une reprise de I’m still standing de Sir Elton John. Ils se parent d’écharpes à plumes et prennent leur envol !
Orkhys
Les Orkhys arrivent sur scène au son du doux A way et du plus violent Brave new world. Ils annoncent d’emblée la couleur, ce sera un voyage aux accents épiques, mélodiques, cinématiques et lyriques. La voix puissante de Laurène TelennAria, chanteuse et harpiste de la formation, nous emporte dans des mondes imaginaires dont la bande-son motive nos pas à chaque pulsation.
Le reste du groupe n’est pas en reste, les guitares et la basse nous offrent des riffs rythmiques impactants, tout en laissant de l’espace à la harpe. La batterie se chargera de nous donner les coups les plus violents. Mais il en reste sous le pied à cette formation qui a déjà su nourrir nos feux intérieurs longtemps éteints. Rest of the braves et son introduction fracassante entame un virage plus belliqueux.
Les guerriers s’invitent au paradis pour festoyer avec les dieux, grâce à une route pavée des notes célestes de leur chanteuse. Ces premiers morceaux ne faisaient office que d’entrées, le plat principal est livré : Banshee, puis l’intrigant et éprouvant Blood Ties (dont la version studio ne dure pas moins de 10 min 15), la batterie haletante de The end of lies, les sonorités des highlands de Annwvyn…
Pour clôturer cette aventure, Orkhys nous ramène dans des contrées plus familières avec le titre Home avant de nous rendre au prochain groupe, transformés par cette expédition et la découverte de ces vaillants bardes.
Setlist : A way
Brand new world
Guardians
D&I
Bae an anaon
Rest of the braves
Banshee
Blood ties
End of the lies
Annwvyn
Home
Demon Tool
La formation propose un heavy thrash metal en français, un choix audacieux que ce groupe assumera jusqu’à la fin de son set en commençant par le lugubre mais fun Immortel. S’enchaînent ensuite les titres Médaillé, Une vie éternelle et le mordant Vampires. La première vraie claque de ce set sera Reine de beauté et son riff de guitare endiablé ainsi que son solo délirant.
Après l’intrigant Fléau à la structure alambiquée, l’explosif Soleil rouge et le fédérateur Sorcier au riff de basse effréné et au refrain simple mais efficace excitent un public toujours prêt à en découdre. Tout comme King crown avant eux, les Demon Tool ne manquent pas de surprises et entament une reprise du célèbre titre de l’orchestre du Splendid La salsa du démon.
Les Demon Tool sont joueurs, ils sont aussi gladiateurs avec le titre éponyme qui viendra conclure leur set en beauté. Les guerriers entrent au panthéon du Metal Inseine.
Setlist :
Immortel
Médaillé
Une vie éternelle
Vampires
La demeure du diable
La naissance du mal
Reine de beauté
Le fléau
Soleil rouge
Sorcier
La salsa du démon
Gladiateur
Erocis
Le trio Erocis ( guitare rythmique, guitare lead et basse) offre un metal symphonique épique au scream puissant. La formation ouvre son set avec The awakening in the stary night », Follow the stars et le puissant et dansant The aerial guardian qui offre un riff de guitare entêtant et un solo à la fois impressionnant et lisible.
Le morceau suivant, The reign of Ingoth, confirme une chose, les Erocis savent écrire des solos efficaces, fournis mais dont on en retient toujours globalement les phrases. Les morceaux s’enchaînent avec plus ou moins la même énergie jusqu’à la conclusion sur le plus doux New era qu’on adorera chantonner à leurs prochaines dates. La formation gagnerait tout de même à trouver un batteur pour ses prochains passages sur scène. Erocis reste malgré tout une belle découverte et on a hâte d’en entendre davantage de leur part. Malheureusement, tous les morceaux joués ne sont pas encore présents sur les plateformes et nous vous invitons donc à rester vigilants quant à leurs prochaines sorties.
Setlist :
The awakening in the stary night
Follow the stars
The aerial guardian
The reign of Ingoth
Leprechaun’s song
Under the lake
Through the dark forest
Passage to the sunken land
Areus, king of snakes
Beyond cold and darkness
New era
Cécile Delpoïo connue comme la chanteuse de Remember the light profite du Metal Inseine pour présenter son nouveau projet Tuolla, une odyssée dans un monde onirique contée en tuollien.
Elle le présente sur scène comme le voyage d’Aödrena, être vivant dans un monde parfait où il ne se passe pas grand-chose et qui a des envies d’ailleurs. A sa décharge, la chanteuse accompagnée de ses camarades de Remember the light était malade ce jour-là. Le problème n’est pas sa voix qui paraissait plutôt juste malgré sa condition. On sent une ambition de raconter une histoire, mais tout comme un bon livre ou un bon film offre une dynamique dans l’action, son projet devrait être un peu plus varié.
Le peu de musiciens sur scène ( qui ne jouent pas toujours) et l’abondance de séquences offrent une énergie malheureusement trop en demi-teinte. La présence de Laurène TelennAria de Orkhys sur The serpent’s venom et The ungrateful daughter fut déjà un vrai plus par exemple. Mais une première représentation est l’occasion d’écouter les avis et d’ajuster ce qui a besoin de l’être. Nous ne doutons pas de la capacité de Cécile de nous proposer re-vamp plus solide pour ses prochaines représentations.
Setlist :
Aodrëna
Highest Dreams
The castle
The fall
Erimaïlma
The Serpent’s Venom- Doom Symphonic version
The Ungrateful Daughter
Dido’s Laments
Stars
Piste cachée
Rankken
Changement d’ambiance pour l’arrivée des thrasheux de Rankken sur scène. Ils nous servent d’emblée un son lourd et frénétique. La formation ouvre son show avec Scheduled end », le plus percutant et mélodieux Killing mother et le brutal The day the Earth stood still ». A l’inverse de cette Terre immobile, les têtes dodelinent et les mains cornues maintes fois apparues. Est ensuite annoncé le titre My dark side et son solo déchaîné. Arrive le plus lourd What we are dont la ligne de basse efficace, le riff de guitare et la fin pesante permettent toujours plus à Rankken de s’ancrer dans l’histoire du Metal Inseine.
Cette lourdeur revient d’emblée sur l’ouverture du prochain titre New world order qui sera suivi des toujours plus effrénés Slave to the screen et The matrix. La formation de Champagne Ardenne clôt ensuite son set par le grisant History of violence dont vous ne pourrez vous empêcher de chanter le refrain.
Setlist :
Scheduled end
Killing mother
The day the Earth stood still
My dark side
What we are
New world order
Slave to the screen
The matrix
History of violence
Chabtan
Les Chabtan entament leur set avec leur titre Leading the lost ones ». Dire qu’ils nous prennent par la main serait un euphémisme, car c’est bien une énorme claque qu’ils donnent au public. On identifie rapidement les thèmes principaux chers à cette formation : un rejet du christianisme et ses conquêtes sanglantes sur le continent américain, et une exploration de la mythologie méso-américaine et ce dès les 3 premiers morceaux dont The madman dénonçant la course à la cité d’or d’Aguirre, et Born from Vucub Caquix, l’oiseau légendaire de la mythologie maya.
Après avoir fait rugir les guitares avec Jaguars hunger et le mélodieux mais assurément sombre Valladolid, Inherited chaos dénonce les actes atroces perpétués par les conquêtes européennes sur le nouveau continent et décrit la conscience coupable des nouvelles générations actuelles.
Après le mystique Anacaona et Heart of darkness, Road of the altar offre une alternance entre voix claire et le growl avant de répandre la violence dans la salle du Seguin Sound. Le glacial et effréné The kiss of Coatlicue et son refrain enivrant redonne un souffle plus que bienvenu dans ce set qui pouvait peut-être être redondant pour un non-initié.
Après The kiss of Coatlicue, Chabtan embrasse la fin de ce voyage éprouvant avec Escaping seven death, une expédition dans l’inframonde qui galvanise la foule avant le dernier groupe.
Setlist :
Leading the lost ones
The madman
Born from Vucub Caquix
Jaguars hunger
Valladolid
Inherited chaos
Anacaona
Heart of darkness
Road to the altar
The kiss of Coatlicue
Escaping seven death
Elfika
Le groupe Elfika emmené par la vocaliste Laure Ali-Khodja et Manu Basse-killer vient clôturer ce festival de deux jours en beauté grâce à un set de metal symphonique puissant et mélodieux.
Le court solo de So human offre du miel pour les oreilles du Metal Inseine. Vient ensuite le morceau Angel, titre en deux parties d’abord plus sombre dans ses paroles contrastant avec un arrangement plus enjoué, puis offrant une catharsis sur une composition plus abrupte.
Le plus lancinant mais pas moins solide et profond Broken wings finit par donner des ailes à l’audience du Seguin Sound pour finir sur une conclusion de haut vol. Surprise, les notes de l’ Ave Maria bercent un public éprouvé par une deuxième journée de riffs et double pédales intenses. Mais cette reprise brève de l’un des morceaux les plus emblématiques de Franz Schubert est vite interrompue par les premières notes du long Dark Virgin. Ce morceau est sûrement la plus belle démonstration vocale de Laure Ali-Khodja sur ce set qui sera parfois épaulé par la voix enragée de Charlène Morgane de 22 Acacia Avenue..
Le plus qu’efficace Inferno restera en tête pour les jours qui suivront le festival, et le court solo de Jérôme Khattar ne laissera personne de marbre. Exercice qu’il réitèrera pour conclure ce set sur le solaire Starlight. Petit bémol, le chant n’était vraiment pas optimal sur ce morceau comparé au reste. Mais nous pardonnerons ce final en demi-teinte pour le reste d’un set qui fut de qualité. C’est ainsi que le Metal Inseine II se conclut.
Setlist :
So human
Angel
Broken wings
Dark Virgin
Inferno
Starlight
MeloLIVE remercie chaleureusement Gilles Bawulak pour le report et les photos !!!!