Depuis plus de 30 ans, les djenteurs Meshuggah ont pris l’habitude de fracasser des montagnes à coups de riffs dont ils ont le secret. De retour avec leur neuvième album Immutable, leur premier en six ans ! Ils maintiennent leur modus operandi, repoussant les limites de l’extrême en livrant un disque qui se démarque du lot. L’album porte très bien son titre, leur son est reconnaissable à 1000 km à la ronde, pas de doute sur ça. Ce qui a bougé, c’est plutôt en termes de composition, c’est subtil et c’est sans doute leur album le plus diversifié qui s’étend sur 13 titres pour un total de 66 minutes. J’admets que 66 mn de Meshuggah sur la console, ça peut être long.
Dès le début, ils frappent, le roulement lent, les pistes sonores et la voix haletante de Broken Cog dérangent, et à partir de là, ils se lancent dans The Abysmal Eye, qui possède l’un des trois meilleurs riffs de leur carrière, et il est peu probable que d’autres chansons cette année feront autant de dégâts. Le lent grondement de Ligature Marks est incroyablement lourd, avec un point culminant dans l’émotion introspectif. Le bref Black Cathedrals se fait tout en rafale de riffs guitaristiques , puis il y a They Move Below près de 10 minutes de lente évolution, et enfin un morceau plus obsédant Past Tense, qui termine l’album sur une note sombre et subtile.
Il m’est impossible de critiquer négativement le disque sauf si on le compare à Catch 33 qui reste mon album favori. Chaque piste jouant son rôle et bétonnant davantage la légende. Encore un album inscrit au burin dans l’histoire du Metal, la question que l’on peut se poser est, vont-ils pouvoir continuer à nous servir cette musique dense et plutôt dédiée à une niche. Personnellement ma réponse est oui et j’espère qu’on aura d’autres albums de cette qualité, mais pas dans 10 ans si possible…
Retrouvez Meshuggah en image lors de leur passage à l’Olympia
Titre emblématique de l’album : Broken Cog
Titre dont on aurait pu se passer : Aucun
Titre ovni : Light The Shortening Fuse
16/20
Minou