Démarrage matinal ce samedi pour être présent tout simplement sur l’intégralité du programme. Si les 2 premières journées affichaient des groupes à la progression fulgurante, aujourd’hui ce sont les tauliers qui prennent le pouvoir avec leurs paquets de décennies. C’est simple, on dépasse les 150 ans d’existences juste avec les 3 têtes d’affiches des Mains, sans parler des carrières solos du duo Satch’Vai ou encore des historiques de Savatage ou ADX.

ADX [Photos : Vassago]
Bien que placés très tôt ce samedi, les gars d’ADX n’en sont pas à leurs premiers balbutiements. Mélange de Speed, Thrash, Power et Heavy, quoi de mieux pour ouvrir les Mains vu la suite de la programmation du jour. Avec 13 albums au compteur, il est possible d’observer un mélange de puissance et de mélodie qui transpire même jusqu’à leur nom (pour les néophytes, ADX = Acier Doux). De plus l’originalité des textes portant sur l’histoire de France et sa littérature pourrait surprendre les courageux mal réveillés.
L’heure matinale n’effraie pas les fans et ils sont déjà nombreux pour ouvrir cette journée. La prestation est digne de ce que représente le groupe pour le genre en France et le son fait déjà bien vibrer nos oreilles de 3ème jour de fest.

LUCIE SUE [Photos : Vassago]
Poursuite du démarrage des Mains avec le tout jeune projet solo (surtout en ce jour des anciens) Lucie Sue. Après son 1er album To Sing in French, autoproduit grâce au crowdfunding, elle s’entoure pour le live et la suite de son projet. Un 2nd album, Battlestation, est prévu pour la fin de l’été.
Cette fois, bien que la proposition musicale soit efficace sans être révolutionnaire, c’est l’ambiance sur scène et les interactions artiste/public qui sont à l’honneur. Légèreté et humour accompagneront tout le set.

SYK [Photos : Shatenewton]
Formé en 2013, on découvre Syk, groupe de Death Metal Prog. En plus de 10 ans de vie, le line-up change et leur son évolue en conséquence. Les 3 premiers albums se basant sur la voix de Dalila Kayros, c’est ensuite Stefano Ferrian (dernier membre fondateur) qui reprend le chant pour le 4ème et dernier enregistrement à ce jour. Ces différentes phases s’accompagnent de nuances musicales telles que le Grindcore, l’Industriel ou encore des éléments Avant-Gardistes.
Premier passage sous les tentes pour cette 3ème journée. Une petite foule déjà intéressante pour l’heure. Le son est assez homogène tout en étant intense pour les fans de Prog “classique”. La sobriété vestimentaire des gars propre au genre tranche avec l’habit de lumière de Dalila (ex-chanteuse du groupe présente pour l’occasion) qui n’est pas là pour enfiler des perles pour autant.

MAJESTICA
Héritage d’un projet solo de Tommy Johansson (connu également en tant que guitariste et chœur de Sabaton de 2016 à 2024) nommé ReinXeed, Majestica prend vie en 2019 accompagné de leur première production. 2 autres suivront, toujours dans cette veine du Power Metal Symphonique Suédois.
Les sédentaires de la Main sont déjà en place. Le pit bouge déjà bien, il faut dire que le ciel est presque clément ce matin. Nos amis Suédois, de leur côté, profitent de ce court moment pour se montrer avec panache et … majesté.

AUDREY HORNE [Photos : Vassago]
Retour sur les Mains avec le Hard Rock Mélodique d’Audrey Horne. 2 anecdotes rapides et sans intérêt peut être, le nom du groupe fait référence à un personnage de la série Twin Peaks et il s’agit à nouveau d’un groupe Norvégien qui vient de Bergen… encore un, et en plus qui ne fait pas de Black. Passés les banalités, ici ça compose à tour de bras. 7 albums studio en 2 décennies.
Le public est déjà bien amassé sur les Mains pour assister à une prestation très animée. Ça bouge dans tous les sens et de manière vraiment utile au vu de la grandeur de ces scènes. L’expérience de la scène est évidente chez ces gars.

WITCH CLUB SATAN [Photos : Shatenewton]
Bien présentes la veille, les dames de Witch Club Satan seront seules défenseuses des formations uniquement féminines ce samedi, qui plus est dans le domaine presque gynophobe qu’est le Black Metal. Pure produit de l’école norvégienne musicalement parlant, c’est dans leur visuel provocateur qu’elles se démarquent de leurs homologues brûleurs d’églises.
Comme prévu, on retrouve notre trio dans une esthétique atypique proche de l’impudeur, mais qui ravira les amateurs de formes féminines. Pour les connaisseurs de MTG, leurs têtes pourraient illustrer une version blanche de Sheoldred. Côté musical, on est quand même là pour ça, les dames sont énervées. Entre rite et messe noire, les sons qu’elles produisent ne semblent pas sortir d’un corps humain pieux. Un changement de “tenue” plus sanglante avec une coiffure à la The Ring terminera le set.

ROSS THE BOSS [Photos : Vassago]
Connu comme co-fondateur du mythique groupe Manowar, Ross The Boss (Ross Friedman dans le civil) part de son côté à la fin des années 80. Il est tout même de la partie sur 6 des 12 albums du groupe. Toujours dans le Heavy, il prône une version bien plus épurée et sans artifice du genre. Ses setlists sont d’ailleurs quasi exclusivement composées de titres de Manowar auxquels il a participés.
Le public est pour le coup bien plus présent que les gars sur scène pour cette ensemble de reprises. Ross reste en arrière plan et Marc Lopes (Metal Chuch) est bien sage pour l’heure du repas. Au final c’est Dirk Schlächter également membre du groupe Gamma Ray, qui s’extirpe le plus de l’ensemble.

URNE [Photos : Shatenewton]
On poursuit cette journée dédiée au Prog sur l’Altar avec la vision d’Urne, groupe britannique en pleine explosion avec déjà de belles tournées à leur actifs comme Avatar en 2024 (report ici) ou à venir avec Orange Goblin au sein de leur tournée d’adieu. Leur 2nd et dernier album, A Feast On Sorrow (et chronique là) est également l’occasion de voir un son plus lourd de la formation, ajoutant un peu de Post-Hardcore ou encore de Sludge à leur panel.
Leur voisine d’un jour ayant fait sensation, les gars de Urne ont la possibilité de faire une presta devant une Altar quasi comble avant même le début de l’après-midi. Tout de suite plus mélodique et rythmiquement recherché, nous sommes définitivement entrés dans cette journée spéciale Prog.

TRYGLAV [Photos : Shatenewton]
Changement de côté pour Tryglav et son Black Metal Mélodique. Projet solo de Boris Behara, il s’entoure depuis peu d’artistes live pour concrétiser son travail depuis 2018 et ses 2 albums studio. Unique représentant Croate de cette édition, il s’agit de son premier passage en France.
Visuellement, c’est du Black qui se veut minimaliste. Du noir sur le visage, un peu de grimage sur le corps et ça suffit. Le son quant à lui est assez propre, permettant de bien appréhender l’aspect Mélodique. Le Boris est également assez loquace pour le genre.

VULTURE INDUSTRIES [Photos : Shatenewton]
Bien que provenant de la mecque du Black Metal Norvégien, Bergen, c’est bien pour imposer leur Metal Progressif que Vulture Industries se tient ici cet après-midi. Nés des cendres du groupe Gothique Dead Rose Garden, ils conservent tout de même une approche théâtrale dans leur performance.
Tout ce petit monde se met en place avec un Bjørnar en dandy gothique. Il se donne dans la gestuelle pendant que ses acolytes assurent une instru efficace. Le piano clair apporte ce petit truc lugubre bienvenu dans l’ambiance. Côté chant, on est sur du clair exclusif, chose notable pour du Prog.

FREAK KITCHEN [Photos : Vassago]
Première dose de Metal Progressif (et Alternatif) des Mains avec Freak Kitchen. Mené par un véritable Guitare Hero de l’ombre, Mathias est pourtant très respecté par les amoureux de la technique. La capacité du groupe à fusionner son genre de base avec des sons éloignés comme le Jazz, la Pop ou encore des musiques Indienne rendent l’écoute de leur 10 albums très mouvementée.
Le public est bien présent pour soutenir ce 1er virtuose de la journée et ce dernier le rendra avec humour dans son français à lui. Mention spéciale à Christer Örtefors qui fait ce qu’il faut également pour ne pas être relégué au 2nd plan. Si certains pouvaient s’attendre à des solos sans fin, c’est plutôt le choix de la quantité de morceaux qui est retenue par le groupe, mais les puristes de la guitare sauront apprécier les envolées techniques.

D-A-D [Photos : Vassago]
Formé au début des années 80 sous le nom Disney After Dark (qui deviendra D-A-D pour des raisons évidentes), le groupe Suédois propose une musique Hard Rock avec des origines Glam Metal dont il reste notamment l’humour acide et satyrique.
Et cette humour sera bien la pièce centrale de leur passage avec zéro prise de tête tout en assurant le show. Le public est bien à l’écoute sans trop de débordement pour autant.

AGRICULTURE [Photos : Shatenewton]
A contre courant du Black Metal classique, Agriculture met sa brutalité au service d’une vision positive et joyeuse de la vie. Désignant leur musique comme du “black metal extatique”, ils sortent un album éponyme en 2023 pour rassembler tout cet optimisme énervé.
Retour d’un soleil qui se promet une nouvelle fois agressif, du coup les tentes sont prises d’assaut et permettent à notre groupe de transmettre sa positivité au plus grand nombre. L’utilisation des aiguës sur un rythme Black rend d’une certaine manière le résultat enthousiasmant. Mêmes les screams n’ont pas le même effet.

VISIONS OF ATLANTIS [Photos : Shatenewton]
Retour sur les Mains avec Vision Of Atlantis. Sur le papier groupe autrichien de Metal Symphonique, il est en réalité bien plus cosmopolite avec leur duo de voix en la personne de Clémentine Delauney (Française) et Michele Guaitoli (Italien). Cette paire vocale, bien que tout à fait évidente à l’oreille, reste une anomalie dans le paysage Symphonique de même que leurs choix esthétiques et d’écritures pour la piraterie et les mythes entourant l’Atlantide.
Ça se densifie gentiment sur les grandes scènes. Entre les changements de programmation et l’heure de passage, tous ne savent pas forcément pourquoi ils sont là mais restent. Clémentine mène bien sa barque pendant le set, le public ne s’attendait pas à une frontwoman française dans un tel groupe de Mélo.

PERSEFONE
Poursuite du Prog sur l’Altar avec Persefone et sa vision Death Technique du genre. Bien évidemment qu’on va parler du fait qu’ils sont d’Andorre, mais l’info s’arrête là parce qu’être le plus gros groupe de Metal d’un pays à peine plus grand que le Hellfest, n’est pas forcément leur rendre honneur. Malgré leurs 6 albums déjà sortis à ce jour, leur EP de l’année dernière, Lingua Ignota: Part I, est à connaître en particulier parce qu’il s’agit de leurs premiers enregistrements depuis la passe d’arme entre Marc Martins (chanteur d’origine) et Daniel R. Lys (arrivé en 2023).
A nouveau des tentes bondées, mais cette fois des 2 côtés. Si tous les pays fournissaient proportionnellement autant de bons groupes, nous ne saurions plus où donner de la tête et des oreilles. Les instrus sont bien équilibrées dans leur son comme dans leur mise en avant. Daniel quant à lui présente un éventail de voix super intéressant et maîtrisé.

MYLES KENNEDY [Photos : Vassago]
Retour sur les Mains avec un peu de calme sous la coupe de Myles Kennedy. Connu notamment comme frontman du groupe de Hard Rock Alter Bridge, il est question cette fois d’un son bien plus bluesy. Il aborde des sujets plus lourds et personnels dans ses paroles. Bien que son projet soit encore récent (lancé en 2018), les 3 albums qui sont sortis à ce jour explorent des ambiances et intensités assez variées. Sa tournée en cours pour The Art Of Letting Go (chronique ici) le faisait passer à Paris (report là) juste avant le Hellfest.
Le set est dans la lignée du passage cité précédemment, les nouveaux titres sont toujours bien gérés en live. Le gars sait proposer des concerts sans basculer dans le too much. Instant bien agréable.

SPECTRAL WOUND [Photos : Shatenewton]
On enchaîne avec les Canadiens de Spectral Wound et leur Black Metal épuré. Sans révolutionner le style, ils s’affranchissent de tout mysticisme propre au genre pour une approche profane et cru tout en étant mélodique. Petit détail auquel chacun accordera sa propre importance, le groupe se désolidarise totalement du mouvement NSBM.
Comme prévu, visu léger. Fausse intro Black’n’Roll avant d’envoyer la purée. Les mecs ont sorti leur poignée pour râpe à fromage. Ça ne faiblit qu’à de rares phases plus Rock instrumentalement parlant. Jonah, lui, ne sait pas s’exprimer gentiment je crois.

BEYOND THE BLACK [Photos : Vassago]
Une petite dernière dose de Metal Sympho aujourd’hui ? Voici donc Beyond The Black, groupe allemand combinant orchestrations puissantes, riffs de guitare énergiques et bien évidemment la voix caméléon de la chanteuse Jennifer Haben. Cette première participation au Hellfest, qui plus est dans le haut de l’affiche sur les Mainstage, prouve l’ascension vertigineuse du groupe, s’imposant notamment parmi les groupes de la dernière vague du genre.
Prestation bien dans le moule du Sympho, y compris la présence écrasante de Jennifer, au détriment bien sûr de ses camarades derrières leur instrument. Manque d’ambition peut être pour un passage à cette heure-ci sur les mainstage.

WHEEL [Photos : Shatenewton]
Toujours plus de Prog aujourd’hui avec cette fois Wheel, tout droit venu de Finlande. Formé il y a tout juste 10 ans, on les découvrait chez Mélolive en 2023 pour leur énorme tournée avec Apocalyptica et Epica (report ici). Avec 3 albums à leur actif, ils dépeignent une musique complexe rythmiquement (ça reste du Prog hein !?) tout en étant puissante entre 2 syncopes et dans une atmosphère sombre assumée.
Dedans, dehors, les tentes qui sont devenues des étuves ont perdu de leur intérêt non musical, ne laissant que les fans un minimum concernés. Une fois le set commencé, le public reste sage et attentif. Spécificité du Prog sans doute, c’est plus notre tête qui se bat pour suivre et anticiper le rythme que les épaules pour se défendre.

BLACK COUNTRY COMMUNION [Photos : Vassago]
On arrive gentiment aux grands nom de la journée. Bien que ce supergroupe n’ait « que » 16 ans d’historique, ses membres n’en son bien sûr plus à leur coup d’essai. Glenn Hughes au chant et à la basse (Ex-Deep Purple, Ex-Black Sabbath), Joe Bonamassa en seconde voix et bien évidement à la guitare, Jason Bonham à la batterie (Ex-Foreigner et fils du légendaire John Bonham) et Derek Sherinian au clavier (Ex-Dream Theater).  Ce mariage d’immenses expériences rappelle forcément les sons de leurs groupes d’origines mais à chaque fois avec une nouvelle couleur.
Au delà de la prestation de haut niveau qui a bien eu lieu avec ce line-up, le but secondaire du show tournait autour de la capacité à sourire de Bonamassa, spoiler alerte, ça n’a pas eu lieu, au contraire des solos qui ont fait mouche.

GRIMA [Photos : Shatenewton]
Premier passage à Clisson pour Grima, ex-projet studio-only porté par les jumeaux Vilhelm et Morbius. Sortant rapidement 3 albums dans leurs 5 premières années, ils s’entourent pour du live avant de sortir encore autant de galettes dans leur 2nde moitié de décennie d’existence. Russes sur le papier, ils sont avant tout attachés à leur Sibérie natale à l’origine de leur visuel désormais iconique et bien sûr de cette approche Black Onirique Pagan.
Changement de tente mais même constat, surtout qu’une sorte de transition existe vers ce moment atmosphérique. Nous sommes nombreux pour cette prestation, peut-être pour des raisons diverses, mais ils ont ce mérite de rassembler. Le rythme est acceptable pour les non initiés, le visuel avec leurs masques d’écorce est photogénique, le scream est bien dosé et les blast de la batterie laissent juste ce qu’il faut à des instru bien discernables les uns des autres. Belle prestation des sibériens.

SAVATAGE [Photos : Vassago]
On poursuit dans les grands de ce monde avec Savatage. Formé à la fin des années 70 par les frères Oliva, le groupe propose à ses début un Heavy bien ancré dans le NWOBHM. Entre les différents changement de line-up, les pauses et bien sûr leur énorme discographie, le style évolue avec le temps vers un Metal Progressif, certes moins puissant, mais avec une technique et une mélodie bien plus léchées. Un nouvel album, Curtain Call, serait en préparation pour 2026, 25 ans après le dernier.
Les gars sont visiblement très attendus, peut être même trop par rapport à l’engouement dont le public fait preuve. Un passage plus tard ainsi qu’une gestion de la scène à la hauteur de l’évènement auraient parachevé ce 1er passage très réussi à Clisson.

THE OCEAN [Photos : Shatenewton]
Là on passe un cape dans l’intellect musical avec The Ocean. Collectif allemand créé à l’initiative de Robin Staps, ils proposent un savant mélange de Metal Prog, Post Metal, Sludge ou encore Hardcore. Leur début se voulait purement instrumental, avant l’arrivée du chant en 2010, permettant de pousser le conceptuel de leur musique à un autre niveau. Au menu des thèmes tels que la géologie, la philosophie ou encore la critique religieuse, poussant à une réflexion auditive rare.
Le public se sert déjà avant même la fin du set d’à côté. Il va y avoir des déçus, mais peut-être pas par le manque de place. Si l’ambiance et le public au sens large sont conquis, les aficionados pleurent une prestation indigne de leur groupe de cœur… Après l’annonce du départ d’une partie des membres quelques jours avant le fest, on sent qu’une partie du groupe est absente de la prestation, ou du moins bien à côté. À commencer par le chanteur où l’on ne peut que amèrement constater les problèmes de justesse, de rythme et de précision. Heureusement les passages de scream rattrapent un peu le tout et les musiciens balancent ce qu’ils peuvent.

TERROR
Place forte du Hardcore de l’ouest américain, Terror refuse tout compromis dans leur conception musicale, assumant une intensité brutale et épurée. Côté présence scénique, même combat, pas de fioriture, des titres courts et impactant et des intermèdes fédérateurs (exemple ici).
Notre premier passage ici en journée du fest. Les années et journées se répètent mais la zone porte parfaitement son nom. Si la violence musicale sous les tentes est un fait indéniable. Le public le plus violent reste également la propriété du lieu. Les mosh pit sont multiples et même le public assis à des relents de moulinette. Terror étant une mèche de 1er choix pour exploser tout ce petit monde. Côté photo, malgré un combat certain pour atteindre le pit photographe tout en protégeant le matos, les portes resteront closes.

DEAFHEAVEN [Photos : Shatenewton]
Souvent rejeté des communautés Black Metal et Shoegaze, Deafheaven en est pourtant, en réalité, un savoureux mélange. Ces choix audacieux sont plus ou moins marqués au gré de leurs albums. Le dernier en date, People With Power, sorti en mars dernier pousse le curseur de l’agressivité plus loin qu’à l’accoutumé, s’appuyant sur des screams plus présents que jamais, des blast beats réguliers et des guitares tranchantes à souhait.
Du monde du monde du monde. Il est vrai que sur scène difficile d’identifier l’essence même du truc, mais ça marche et ça plaît. Pas de fioritures liées au Black mais en même tant pas d’ambiance trop soutenue proche du Shoegaze. Puis on change de phase avec une rythmique « appréhendable », mais toujours avec scream dans les aiguës bien cadrés.

SATCH’VAI BAND [Photos : Vassago]
Joe Satriani et Steve Vai, deux des plus grands guitaristes virtuoses que notre bonne vieille terre ait connue, s’allient enfin dans un projet de groupe à part entière sous le nom de Satch’Vai. Souvent observés ensemble au sein du G3, ils enregistrent leur premier titre, The Sea of Emotion, Pt. 1, en 2024 avant de se lancer dans la tournée européenne « Surfing With The Hydra ».
La présence des guitar hero aujourd’hui n’est pas forcément gage de grande ambiance, mais force est de constater que le public du Hellfest sait apprécier la musique instrumentale démonstrative. Chacun y va de ses titres et tous deux semblent y trouver leur compte, y compris sur les rares compos communes. Il y a également du beau monde autour de ces 2 monstres, Marco Mendoza se la joue discret et Pete Thorn en 3ème guitare de luxe n’aurait choqué personne à prendre un peu plus de lumière, malgré la pression d’être aux côtés de ces artistes.

JUDAS PRIEST [Photos : Vassago]
Monument du Heavy Metal traditionnel, Judas Priest ouvre le temps des têtes d’affiche en ce samedi de festival. À ce stade là, on ne parle pas d’un genre qui peut les définir mais plutôt d’un genre dont eux-mêmes ont défini les contours. Passés également par des phases plus Heavy Rock , Speed ou Power Metal, ils retournent à leur essence avec le retour de Rob dans les années 2000. En plus d’un demi siècle d’existence, ils pondront la bagatelle de 19 albums dont le dernier, Invincible Shield, est à l’origine de leur tournée toujours en cours. Cette année est également l’occasion pour eux de fêter les 35 ans de Painkiller, véritable artefact du Metal.
Les fans du groupe sont dithyrambiques sur la prestation du soir, c’est tout simplement l’un de leurs meilleurs concerts de ces dernière années. Rob fait preuve d’une présence scénique et vocale d’une intensité rare. Même si le show est moins abouti que leur précédent passage en 2022, leur petite rétrogradation côté affiche à la faveur des bêtes sacrées à suivre n’est que temporaire au vu de l’ambiance du set.

ABBATH “DOOM OCCULTA” [Photos : Shatenewton]
Figure emblématique du Black Metal norvégien des années 90, Abbath Doom Occulta, de son vrai nom Olve Eikemo, est à l’origine du non moins iconique groupe Immortal, référence Black Metal. Parti en 2015, il crée ce groupe éponyme pour faire évoluer son concept de Black Metal, le mélangeant avec des influences de Thrash et de Heavy.
On arrive gentiment au paroxysme du Black de cette année et même les géants des Mains n’y peuvent plus rien. Le mélange promis sur le papier fait mouche. La voix reste dans le registre de base, mais les variations de sonorités donnent un peu de “couleur” et de nuances au Black. Le public qui ne semble pas fait que de fans du genre historique semblent y trouver son compte également.

SCORPIONS [Photos : Vassago]
Grands habitués du Hellfest, les tauliers de Scorpions sont les seuls avec Kiss (excusez du peu) a être passés 4 fois en tête d’affiche en autant de venues à Clisson. Autre fait notable, c’est également les 60 ans des prémices du groupe et des premières ambitions de Rudolf Schenker alors âgé de 17 ans. Depuis, 19 albums, de multiples titres plus légendaires les uns que les autres, des tournées mondiales quasi annuelles (dont leur passage à l’Accor Arena le 24 juin dernier à lire ici !) et les genres du Hard Rock et du Heavy marqués à jamais de leur empreinte. Voilà ce que représente aujourd’hui “The Heroes of Heavy Metal”.
Place au roi de la soirée sur un intro gratos Hells Bells suivi du petit film rétrospective qui va bien sûr traverser leurs 60 années de carrière avec séquence d’archive et tout ce qui faut pour euphoriser le public. Ce dernier, sans surprise, occupe presque tout le site jusqu’aux soins de premier secours (pour ceux qui connaissent). Puis le set commence très très timidement avec un Klaus qui cherche ses notes et s’échauffe le genoux gauche pendant que le reste de l’équipe fait distraction. Restons respectueux tout de même, c’est un morceau d’histoire face à nous qui écrit sans doute ses dernières lignes.

LEPROUS [Photos : Shatenewton]
Clap de fin sur l’Altar pour cette intense journée de Metal cérébral avec le groupe majeur Leprous. Leur choix d’ajouter des éléments Expérimentaux et d’Art Rock (également un mix de Rock et de son Avant-Gardiste) permettent aux norvégiens d’aborder des sons uniques. Nous les croisions en janvier dernier ici. Chaque phase de leur discographie abordant des directions artistiques bien distinctes à chaque sortie. Leur passage aux Hellfest fait partie intégrante de leur tournée 2025 pour défendre Melodies of Atonement signant leur retour aux sons puissant sans orchestration.
L’Altar tire sa révérence ce soir, bien débordante de partout. Un petit “check 1 2, check 1 2” émoustille tout de suite le peuple. L’intro du set sur Silently Walking Alone marque immédiatement les esprits. Les titres s’enchaînent, toujours plus torturés rythmiquement les uns des autres. On sort de là en ayant un doute d’une simple mesure 4/4.

BLOOD FIRE DEATH [Photos : Shatenewton]
Supergroupe tribute en hommage aux modeleurs du Black Metal, Bathory, voici Blood Fire Death, nom emprunté directement à l’album éponyme. Ce dernier est considéré comme le commencement du Viking Metal en 1988, il est aussi une pièce majeure du Black Metal. Il est bien évidemment aussi question de célébrer Quorthon, figure emblématique de ces genres, malheureusement parti bien trop tôt. Et bien sûr, qui de mieux placer pour jouer ce morceau d’histoire que des pointures du Black ? Erik Danielsson (Watain) au chant, Ivar Bjørnson (Enslaved) et Blasphemer (Vltimas, ex-Mayhem) aux guitares, Apollyon (Aura Noir) à la basse et chœur et enfin Faust (Djevel, ex-Emperor) à la batterie.
La mise en place dévoile un décor en hommage à Quorthon et Bathory. Le tribute pousse l’hommage au point de faire un concert selon la vision qu’avait Quorthon pour les performances de Bathory. Côté public, entre l’heure tardive de ce 3ème jour et le public de l’Altar poursuivant le marathon Prog sur les Mains, nous serons à l’aise pour apprécier ce moment. Un drapeau arc-en-ciel sera brandi dans la fosse non sans hasard. Libre à vous d’interpréter cela comme vous le souhaitez et de dire si c’est le lieu de le faire. Dans tous les cas, les cadors sur scène font le job et le Bathory qu’ils proposent est très réussi.

TURNSTILE [Photos : Vassago]
Et si on faisait un 3/3 pour la clôture de ce samedi bien remplis ? Du coup direction la Warzone pour le Hardcore multi crossover de Trurnstile. Formés il y a déjà 15 ans, les gars de Baltimore sortent 3 albums, partant d’un Hardcore très classique, passant ensuite par des sons plus expérimentaux avant la consécration avec Glow Up et l’introduction de musicalités atypiques pour le genre comme de la Pop, du Funk ou même du Shoegaze.
Annoncé comme un des grands moments du fest en dehors des Mains, on comprend rapidement que la Warzone n’est vraiment pas une scène comme les autres. Petit bébé des fondateurs du fest (tout deux étant des enfants du Hardcore), on retrouve même un Ben Barbaud aux première loges avec les photographes pour bien apprécier son concert. D’ailleurs sur scène, ça démonte tout également. La bassiste passe plus de temps en l’air qu’au sol pendant que Brendan Yates crache tout ce qu’il peut. Le live, il n’y a que ça de vrai avec le Hardcore.

DREAM THEATER [Photos : Shatenewton]
Si l’Altar dédiait aujourd’hui son espace et son temps au Prog sous toutes ses coutures, c’est la Mainstage qui héberge les maîtres incontestés de cette philosophie musicale, Dream Theater. 40 ans après les débuts de ce projet rassemblant des virtuoses à chaque poste, ils sont à la tête de 16 albums, dont une dernière sortie en février dernier, Parasomnia, et à découvrir ici. Ils sont également en plein milieu de leur tour pour fêter ces 4 décennies avec près de 90 dates à travers le monde.
Sortie des tentes, la vue sur les Mains est terrifiante de vide pour ce qui est entrain de s’y passer. Un Dream Theater au bout de la nuit avec un public de fin de matinée. Le live est au niveau de leur 40 ans de carrière, technique irréprochable, conception des titres incroyable et un line-up inégalable. Le fait positif, un accès nickel pour les retardataires dont nous faisons partie, mais qui seront tout même bien rares. Grande déception de proposer ce public à ces grands messieurs.

C’est ainsi que s’achève notre plus grosse journée de l’édition 2025. Entre classiques intemporels à l’ancienne et musiques à la technique sophistiquée moderne voir en avance sur leur temps. De grands noms sont passés dans la ligne de mire de nos capteurs d’images, peut être pour la dernière fois. Tachons de garder ces instants intactes.