Le Printemps de Bourges, c’est aussi des rencontres et des découvertes. Mélolive est donc parti à la rencontre de Nassim (dit « Saan »), jeune artiste français bercé entre la culture française et marocaine .Auteur, compositeur et interprète, Saan est autodidacte et addict des tutos Youtube qui lui ont permis d’apprendre à être un artiste multifonctions. Son dernier EP s’appelle Haza et est sorti le 24/03/2023 et nous vous invitons vivement à découvrir ce projet et cet artiste prometteur.
Bonjour Saan, comment vas-tu ?
Super et toi ?
Super !
Pourrais-tu te présenter (d’où viens-tu, quel âge as-tu…) ?
Moi c’est Saan, Nassim pour les intimes. Je suis auteur, compositeur, interprète et également ingé son. J’habite à Paris en ce moment mais je viens de Tours.
Tu as commencé la musique assez jeune grâce à ton père qui t’as offert ta première guitare, est-ce qu’à ce moment là, tu t’es dit que tu en ferais un jour ton métier ou tu avais d’autres projets?
Non, à l’âge que j’avais à cette époque je pensais juste que c’était les corvées du mercredi. Il fallait faire de la guitare tous les mercredis après-midi parce que tous les enfants devaient avoir un petit instrument et au début je détestais ça si tu veux tout savoir. Mais je crois que c’est en grandissant que ça a commencé à devenir nécessaire parce que y’a, à un moment donné, quand tu grandis, tu ne vois plus de monde de la même manière et tu as besoin de t’exprimer d’une manière différente. C’est là où j’ai retrouvé la passion de la guitare. Mais au début je n’étais pas très fan de cet instrument.
Le 24 mars 2023 tu sort ton premier EP HAZA (partie 1) , de quoi parle-t-il?
Haza survole un peu ce que je suis de manière très abstraite, il ne va pas en profondeur, c’est comme si c’était une couleur de ce que j’étais, c’est pour ça qu’il est assez orangé, assez chaleureux .Il parle de plein de facette de ma vie et de ma personnalité, il parle d’amour, de rêve, de déception. C’est très général et en même temps très intime. C’est vraiment une carte d’identité de ce que je suis. C’est un projet honnête qui vient du cœur.
Ton clip Upsidedown et certains de tes réels Instagram sont sous-titrés en français mais aussi en arabe, c’est important pour toi que ta musique soit comprise et accessible dans ces deux langues ?
Oui c’est important pour moi. Ça va te faire rire mais ma famille est marocaine du coup mes deux parents sont nés au Maroc et aujourd’hui j’habite en France. Mais faut savoir que mes grands-parents sont au Maroc et au début j’ai toujours été inspiré par ma culture française et marocaine en même temps et j’avais toujours voulu mettre en avant cette culture-là, chose que je ne faisais pas avant mais sur ce projet (Leila) je voulais mettre mes origines en avant. Je me suis dis que si, en plus, je sous-titrais en arabe, ma grand-mère allais pouvoir enfin comprendre les paroles. Comme ça la communauté arabe peut comprendre mes chansons mais surtout ma grand-mère peut lire et comprendre mes chansons.
Tu as été Inouïs au Printemps de Bourges, qu’est ce que cette expérience t’a apporté?
Pleins de choses ! Elle m’a apporté une remise en question extrême sur la manière d’appréhender le live. Je me souviens très bien des Inouïs par ce que je n’étais pas du tout content de ma prestation, j’ai eu plein de soucis sur cette prestation et ça m’a donné la rage de faire mieux et de vraiment préparer un meilleur show avec une meilleure organisation. Ça m’a vraiment appris à mieux gérer la scène et c’est hyper important pour moi.
Quels sont tes rêves/ objectifs pour les années à suivre ?
Sortir mon prochain projet ! Ce serait cool mais également sortir un album, ce serait encore plus cool et de continuer à bosser pour moi mais aussi d’autres artistes que je kiffe, pour les artistes avec qui j’aime composer. Continuer à réaliser des albums pour les autres, c’est vraiment un truc que j’aime faire, comme dernièrement pour Kikesa où j’ai énormément bossé sur son dernier album, où j’ai adoré le processus créatif et continuer à faire ce genre de choses.
Avec quel artiste rêverais-tu de faire un feat ?
J’aimerais beaucoup bosser avec Luidji, que ce soit en flat ou à la prod ce serait super. Mais en vrai il y en a plein que je respecte musicalement qui sont trop chauds, la liste serait tellement longue mais oui Luidji pour n’en citer qu’un.
Quel message voudrais-tu faire passer pour les jeunes artistes de demain qui aimeraient se lancer dans la musique ?
Ça va être bateau mais c’est comme quand Orelsan dit « Si tu veux faire des films, t’as juste besoin d’un truc qui filme » et bien pour la musique c’est pareil. Je trouve qu’il faut juste prendre son ordinateur et s’entourer de gens de confiance avec qui tu aimes faire de la musique et se lancer. Je pense qu’il n’y a pas de bonnes manières de faire, tout le monde fait différemment. Moi j’ai toujours adoré composer du coup j’ai eu la chance de pouvoir créer mes propres musiques en plus de pouvoir chanter par-dessus. Toutes les manières sont bonnes, faut juste s’accrocher et que la musique c’est autant beau qu’ingrat et faut s’y préparer et après le reste c’est que du bonheur.
Si tu avais un super pouvoir pendant 24h, quel pouvoir choisirais-tu et pourquoi?
Remonter dans le temps ! Comme ça je remonte dans le temps, je sors une chanson des Beatles avant les Beatles et après je reviens et je vois ce que ça fait.
Pour finir, quelle question, qu’on ne t’a jamais posé, aimerais-tu que l’on te pose ?
Je ne sais pas, on parle beaucoup en surface de ce que je chante ou des prod après de comment j’ai appris tout ça, à faire de la musique, on ne me pose souvent la question. On me demande régulièrement d’où ça vient, pourquoi et autres…Mais comment j’ai appris à faire de la musique, on ne me pose pas souvent cette question. Et si tu veux savoir c’est Youtube, Youtube et encore Youtube. Pour moi Youtube c’est vraiment l’école de la vie et je ne le répéterai jamais assez.
Merci Saan !
Merci à toi.
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Photo couverture : Hélène Marie Pambrun
Photo portrait: @Ojoz
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