De passage à Paris pour l’unique date française de leur grosse tournée européenne avec August Burns Red et Bury Tomorrow, Amaël et Pierre de Novelists FR nous ont accordé une petit interview à la bonne franquette en sortie de set « négociée » directement au Merch. On est sur un échange sans prise de tête et en toute transparence avec les gars, dont les paroles ne sont pas si rependues dans les médias.
Comment définissez-vous votre musique ?
Pierre: Tu vois, par exemple ça, on était pas prêt pour ce genre question (rire).
Amaël: Il y a deux guitares, une batterie, une basse et un mec qui chante. En réalité, c’est le rock’n’roll.
Pierre: C’est surtout que ça a beaucoup évolué au sein du groupe avant que j’arrive et je n’ai même rien à voir avec le virage pris par le groupe.
Amaël: Au tout début, on est parti sur du Métalcore un peu progressif, avec beaucoup de note et maintenant on se dirige vers quelque chose de plus produit, en s’inspirant de BMTH ou Northlane.
Pierre: Entre l’Indus, le Néo métal tout en gardant des solos de guitare pour conserver l’identité du groupe.
A-t-elle évoluée en bientôt 10 d’existence ?
Tobi: Salut, ça va ? (et puis s’en va)
Amaël: Au début, on voulait faire de gros riff de guitare, assez mélodique et mélancolique. Le départ de Matéo nous a fait réfléchir à l’état de nos musiques et le fait que l’on stagnait, qu’il nous fallait évoluer. On pensait donc partir dans le Rock, mais nous nous sommes finalement orientés vers un métal plutôt moderne. Tobi nous a amené une certaine modernité en particulier avec sa voix.
Pierre: En se basant sur ce côté moderne, on aimerait bien pouvoir faire ce que l’on veut. C’est à dire, d’un côté pouvoir sortir un morceau extrêmement violent et de l’autre un putain de Rock. Là où des gars comme BMTH sont de bons éclaireurs, et c’est ce qu’on kiff, les mecs se permettent de sortir aussi bien un morceau super Rock, puis Indus ou Métal en passant par la Pop ou encore des trucs japonisants. Ça serait cool qu’avec le temps nous n’ayons plus à se demander si cela reste dans le cadre de ce que les gens attendent de Novelists FR .
Amaël: On a toujours fait ce qu’on voulait et on continue de faire ce qu’il nous plaît en gardant l’idée de se moderniser et de changer de case.
Comment avez-vous trouvé votre chanteur actuel ?
Amaël: Ça fait longtemps qu’on se connaît avec Tobi, on a pas mal tourné avec son groupe Alazka. Le hasard à fait qu’au moment du départ de Matéo, son groupe était aussi à un tournant avec le départ de leur chanteur clean. Nous avons lancé des auditions sur internet qui n’ont pas été concluantes. Et au final, c’est en sollicitant une autre personne qui était dans un projet avec le guitariste d’Alazka que nous avons appris que le groupe allait sans doute splitter et que Tobi pourrait être un bon choix. On a donc fait un essai à la maison et ça s’est super bien passé. En gros le hasard et un bon timing.
Comment avez-vous vécu la période du Covid ?
Amaël: C’est justement ce qui nous a permis de changer de direction. Le Covid est arrivé et on s’est dit qu’il fallait qu’on sorte un album. Le dernier, « C’est la vie », ne marchait pas. On avait fait une tournée pas géniale, les chiffres n’étaient pas bons. On a donc décidé de prendre un virage artistique et Matéo n’était plus dans le mood, on lui a donc donné la possibilité de se libérer du groupe. On a commencé à écrire de la musique neuve, changé de chanteur et Pierre est arrivé.On se connait depuis des années avec Pierre, il était dans les noms qui circulaient avant même la création du groupe, mais le timing n’était jamais bon jusqu’à très récemment. Partie d’une proposition à l’arrache lors d’une soirée arrosée, les choses sont allées très vite (Pierre: Bien plus que les 10 dernières années) et ça a tout de suite marché.
Pierre: Je pense que le moment était propice et que nos envies musicales s’étaient alignées. On est parti sur un truc qui me plait beaucoup plus, d’avoir la liberté de faire des trucs plus Rock et produit, sans forcément avoir 10 000 notes à la seconde. Donc on s’est retrouvé pour mettre des cubes dans un ordi.
Amaël: On est des cubistes, on va chercher des samples, Internet nous les coupes en petit cubes et on les colle un peu partout sur les morceaux.
Pierre: On met distorsion super, Faturator mon plug préféré, très fort, terminé.
Amaël: On utilise maintenant un plug-in qui s’appelle Splice avec une banque de sample énorme. On les découpe et on en met partout (Pierre : Distortion, terminé).
Pierre: On en est arrivé là et c’est même plus cool de reprendre Novelists FR à ce niveau-là.
Est-ce que Déjà Vu a été écrit à 3, 4 ou 5 ?
Amaël: (un peu hésitant) De base Novelists c’est 3 personnes, Nicolas, Florestant et moi, maintenant c’est Nicolas, Pierre, Florestant et moi. Dès le début, on a formé un noyau dur. Dans la 1ère phase, Nicolas s’occupait du management, Mattéo et moi écrivions les voix et Florestant les instruts. Avec l’album Déjà Vu, c’est Nicolas qui a récupéré l’écriture des paroles. La musique est maintenant écrite par certains et validée par les autres et inversement. Quand Pierre est arrivée, en dehors des les titres Lost Cause, Do you really wanna know et Terrorist qui étaient déjà terminés, il a apporté sa vision extérieur sur les autres titres en cours.
Pierre: Le bon truc, c’est que chacun propose ses morceaux et les autres passent dessus après. On a essayé de faire des compo ensemble, mais à 4 derrière un ordi, on approfondit jamais un truc aussi bien que seul chez soi. Composer à 4, c’est comme composer en répète. C’est une façon de faire qui marche dans des styles possédant des codes bien définis, ce qui n’est pas vraiment le cas de notre musique qui nécessite pas mal de production. On a donc repris le process de base d’écriture du groupe qui a toujours marché. Souvent, cela prend du temps, on ressort des musiques plusieurs mois après, on conserve ce qu’on aime et on en fait une chanson finie.
(passage non discret de Tobi – Pierre “Tobi , a kilomètre…” – Tobi “ de pisse” … présent ici car explicitement réclamé par les gars)
Amaël: Lost Cause, qui de base a été écrite par Nicolas, est l’exemple typique. On est arrivé à un stade où elle ne nous plaisait plus, il nous a laissé faire notre prod dessus, elle a fait plusieurs allers-retours et est devenue ce qu’elle est aujourd’hui. C’est ça notre process, on fait du puzzle.
Pierre: Une fois qu’on déteste un morceau, on dit échec, il faut le reprendre et tout le monde est content. Beaucoup de morceaux avait de base un bon squelette et ne nécessitaient qu’un passage en production pour devenir une chanson terminée.
Vous entamez la dernière partie de ce tour, qu’est ce que c’est que de faire une tournée d’un mois, qui plus est avec de tels groupes ?
Pierre et Amaël: On a mal au dos, on dort super mal, mais pour nous tous c’est la meilleure tournée qu’on est faite, à l’inverse de la précédente qui s’était très mal passée. On est passé d’une période où on a été pris pour des sous-fifre, à devoir chercher ce qui restait à manger dans le catering à ce tour avec des groupes d’une toute autre dimension, avec toutes ces stars bienveillantes, qui nous remercient d’être là, qui nous soutiennent. Putain ça fait du bien d’avoir des gens comme ça, simples, non prétentieux, qui ont été à notre place par le passé et qui donc te respecte et te laisse profiter de tous les aspects d’une tournée. C’est simple, la précédente a durée 3 semaines et on voulait que ça s’arrête au bout de 2 et aujourd’hui on est à un mois de tour et on pourrait tirer bien plus longtemps. (les anecdotes resteront entre nous 4).
Un problème de visa qui annule une tournée américaine en 2016, que s’est-il passé ?
Amaël: C’est simple, au USA, si ton groupe n’a pas de visibilité, d’apparition dans des magazines, ben globalement n’y va pas quoi. Ça coûte super cher. La première tournée là-bas a eu lieu grâce à la présence d’un label. Malgré tout, ça été une des premières tournée rentables et comme la plupart de notre fanbase était là-bas, c’était vraiment cool.
La tournée s’est terminée en novembre dernier ainsi que leur année 2022.
Les prochaines dates européennes :
- Graspop Metal Meeting 2023 (15/06/2023 – 18/06/2023, Antwerpen – Belgique)
- Full Force 2023 (23/06/2023 – 25/06/2023, Sachsen-Anhalt – Allemagne)
- Summer Breeze 2023 (16/08/2023 – 19/08/2023, Bayern – Allemagne)