Prêts pour un nouveau voyage dans le monde de Nightwish ?..
Nightwish a sorti le 20 septembre dernier son 10ème album : Yesterwynde, un peu plus de 10 ans après l’intégration officielle de leur chanteuse Floor Jansen et qui est donc le 3ème enregistré avec ladite dame. Ce nouvel opus vient élargir le registre du groupe de Metal Symphonique le plus connu au monde, et porte la lumière des flambeaux déjà allumés par les 2 précédents albums.
Yesterwynde, c’est déjà avant d’entamer l’écoute de l’album, une pochette magnifiquement illustrée par l’artiste finlandais Pete Voutilainen. Un tableau qui lui-même mériterait un article entier rien pour décortiquer tout ce qu’il pourrait y avoir à dire sur sa composition. On retiendra en tout cas qu’il correspond tout à fait à la volonté du groupe de s’inscrire dans un voyage à travers le temps, à la découverte de l’Humanité, dans une réflexion souvent profonde touchant à la fois à la transmission et à l’héritage au sens large de ces deux termes.
L’acte s’ouvre sur le titre éponyme, Yesterwynde. Il accueille l’auditeur avec beaucoup de douceur, et les chœurs invitent clairement à prendre place à bord du voyage qui s’annonce. Difficile de décrire le terme Yesterwynde avant d’avoir procédé à l’écoute complète de l’album, ce sera dès la seconde écoute que cette introduction et notion fera sens. Pour reprendre les propos de Tuomas Holopainen : « Il décrit un sentiment qui ne peut être trouvé dans aucun langage humain. C’est pourquoi nous avons dû inventer un tout nouveau mot. L’album est censé ouvrir ce sentiment à l’auditeur. » La transition ensuite sur le titre An Ocean Of Strange Islands laisse voir que le voyage s’annonce long. Déjà, par la durée du titre qui n’est de pas moins que 9 minutes 26, l’auditeur se doit d’être bien installé et dans de bonnes conditions pour poursuivre le voyage dans son intégralité et apprécier la proposition musicale. Globalement, les titres voguent entre des moments plus énervés, mais aussi beaucoup plus doux, avec de belles balades, où se mêle et se courbe parfaitement la voix de Floor à travers les instruments. Parfois, les instruments s’effacent pour laisser place à une voix acoustique puissante et portante, mais à l’inverse, la voix s’efface également régulièrement pour laisser la liberté au guitariste Emppu Vuorinen, au batteur Kai Hahto, au bassiste Jukka Koskinen et au multi-instrumentiste et chanteur Troy Donockley de s’énerver un peu plus sur leur instrument respectif. On a droit sur des titres comme Sway et Lanternlight a des échanges entre Floor et Troy qui sont d’ailleurs très qualitatifs et dont la première écoute nous fait presque douter un instant, positivement, sur le protagoniste masculin au chant. Mais que serait Nightwish sans de belles envolées lyriques ? Celles-ci sont également toujours au rendez-vous, peut-être même plus que sur les derniers albums où notre conteuse revenait régulièrement sur ses médiums. Malheureusement on ne peut pas avoir de Floor lyrique à la Shoemaker non plus à tous les albums, mais la prestation proposée tout du long reste à saluer. Si l’on se penche sur la partie instrumentale, on notera que l’on frôle parfois les sonorités orientales, avec The Antikythera Mechanism, mais aussi exotique, sur The Children of ‘Ata. Ce dernier s’explique clairement par le thème abordé dans les paroles ainsi que par le chant en Tongan, langue régionale polynésienne, de la première partie du morceau. Si l’on cherche à tout hasard côté références, Hiraeth pourrait sembler avoir piqué quelques notes d’un célèbre jeu vidéo, tandis que The Day Of… , magnifique dans ses chœurs d’enfants, semblerait sombrer dans un ambiance « Burtonienne » à certains passages. Enfin, s’il semble parfois que les titres mettent du temps à démarrer ou à trouver sens, il faut se pencher sur les textes, voir sur les clips vidéo pour comprendre la beauté de l’ensemble. Typiquement, pour Perfume Of The Timeless, il faut aller chercher dans le clip musical publié quelques mois avant la sortie de l’album pour comprendre ce qui a pris notre compositeur en chef. C’est avec l’ensemble des clés en main que l’on comprend l’intention et la beauté du geste. Il faudra donc probablement revenir plusieurs fois dessus pour ne pas passer à côté d’une partie des messages, et les différentes lectures permettront d’apprécier au fur et à mesure toujours plus chaque titre. Il faut l’avouer, la lecture est plutôt personnelle dans l’ensemble, même si certains titres semblent convenir à la scène, il est nécessaire de se les approprier avant d’espérer les apprécier en concert. Et pour cause, le groupe l’ayant mentionné ouvertement, il n’y aura pas de tournée promotionnelle pour la sortie de l’album. Il faudra donc prendre son mal en patience pour vivre l’expérience en live.
Nightwish avec ce nouvel opus donne une nouvelle clé de leur univers de plus en plus marqué dans la fascination de la nature et de la condition humaine, en dépeignant un monde toujours empli de mystères et de curiosités. Cette approche, assez semblable à celle de leurs précédents albums Endless Forms Most Beautiful et Human. :II: Nature, apporte pourtant de vraies nouveautés dans les thèmes et sujets abordés. La réalisation est très bien maîtrisée, avec un soin particulier apporté au sens des textes et à la composition musicale. L’écoute se fait agréablement tout au long de l’album, avec une vraie cohérence des titres proposés. Une vraie réflexion est faite dans l’esprit d’un album organisé et produit avec soin, qui ne laisse entrevoir que du positif pour le futur du groupe.
Tracklist :
1. Yesterwynde
2. An Ocean of Strange Islands
3. The Antikythera Mechanism
4. The Day of…
5. Perfume of the Timeless
6. Sway
7. The Children of ‘Ata
8. Something Whispered Follow Me
9. Spider Silk
10. Hiraeth
11. The Weave
12. Lanternlight
J’ai aimé : The Weave, Perfume of the Timeless, An Ocean Of Strange Islands
J’ai moins aimé : Spider Silk, pour son côté moins recherché que les autres titres, mais qui n’en reste pas moins très agréable à écouter
15/20