Un album sous un vent de nostalgie ou redécouverte de titres iconiques ?
C’est l’anniversaire de son album L’amour parfait que Cali fête avec ce 13ème album studio sorti le vendredi 15 mars 2024 chez Verycords. Un cadeau qu’il s’offre à lui-même autant qu’à son public en regroupant un certain nombre d’artistes de différentes générations pour revisiter les titres de son célèbre opus en version duo, avec une grande place laissée au piano et au violoncelle, ce qui est cohérent avec les choix artistiques faits pour la tournée liée à l’album. 13 titres et 55 minutes de voyage au pays de Cali.
L’affiche est alléchante : Francis Cabrel, Calogero, Stéphan Eicher, CharlElie Couture, Ibrahim Maalouf, Olivia Ruiz, Dominique A., Salvatore Adamo, Bénabar, David Linx, Bernard Lavilliers, Elliot Murphy et Peter Kingsbery. Un petit cercle de privilégiés a déjà pu découvrir certains de ces duos lors du concert au Café de la danse le 6 mars 2024 ou sur les routes de France, le tout orchestré par Steve Nieve et avec une participation sur certains morceaux de Coco Caliciuri, la fille du chanteur. Deux titres avaient déjà été dévoilés en avant première : C’est quand le bonheur avec Francis Cabrel et Le grand jour avec Bénabar. Un avant-goût qui avait déjà permis de se faire un premier avis sur ce qu’ont à offrir ces nouvelles versions.
Arrive donc le jour J et l’écoute de l’album dans son ensemble. On aurait pu penser que le principal changement serait la double interprétation, en duo donc. Mais ce n’est pas réellement le cas car les titres ont été réarrangés avec un style moins « sautillant », ce qui met certains textes plus en valeur et leur apporte parfois même une pointe de gravité. C’est le cas par exemple sur C’est quand le bonheur où la mélancolie s’ajoute à la folie obsessionnelle du morceau et du texte. C’est aussi la sensation qui ressort dans C’est toujours le matin où la tristesse du personnage, ici doublement interprétée avec Salvatore Adamo, face à une situation qu’il subit avec sa compagne est encore plus palpable. Le fait qu’il y ait deux voix permet également de changer en partie le point de vue de la narration dans certaines chansons comme dans Le grand jour où finalement, le personnage principal n’est plus condamné uniquement à un monologue envers la fille qui le quitte, teinté d’orgueil devant une situation à laquelle il n’est pas si indifférent que cela, sur un fond de musique digne d’une cérémonie à Versailles. Ici le meilleur pote vient en « rajouter une couche » sur les défauts de la fille de manière presque cruelle, mais tellement drôle, en encourageant l’autre à vider son sac. Le titre que l’on attend peut être le moins est Pensons à l’avenir car il y a déjà deux interprètes dans la version originale. Toutefois, ici la 2ème voix n’est plus celle d’une femme mais celle de Stephan Eicher, ce qui donne finalement une autre dimension au titre car le texte peut être compris différemment et non plus orienté uniquement autour d’un couple qui pourrait s’interroger notamment sur le fait de faire un enfant ou non. Une attention particulière à J’ai besoin d’amour puisque c’est la voix de la trompette d’Ibrahim Maalouf qui vient se mêler à celle de Cali.
Cet album pourrait presque être la bande originale d’un film où l’on rencontre des personnages incroyables tels que Dolorosa (se mariant parfaitement avec l’univers d’Olivia Ruiz seule figure féminine ici) ou le travesti de Différent qui semble ici converser avec son père interprété par Bernard Lavilliers. Également Elliot Murphy et la nouvelle version de Tout va bien nous donne cette sensation de voyage cinématographique avec des passages en anglais tout comme dans L’amour parfait avec Peter Kingsbery digne des plus grandes comédies romantiques.
Elle m’a dit (avec Calogero), Il y a une question (avec CharlElie Couture), Tes désirs font désordre (avec Dominique A) ou encore Fais de moi ce que tu veux (avec David Linx) sont agréables à réécouter mais sans se détacher significativement des versions originales malgré les réarrangements musicaux et les très beaux duos.
C’est quand le bonheur ? (en duo avec Francis Cabrel)
Elle m’a dit (en duo avec Calogero)
Pensons à l’avenir (en duo avec Stephan Eicher)
Il y a une question (en duo avec CharlElie Couture)
J’ai besoin d’amour (en duo avec Ibrahim Maalouf)
Dolorosa (en duo avec Olivia Ruiz)
Tes désirs font désordre (en duo avec Dominique A)
C’est toujours le matin (en duo avec Salvatore Adamo)
Le grand jour (en duo avec Bénabar)
Fais de moi ce que tu veux (en duo avec David Linx)
Différent (en duo avec Bernard Lavillier)
Tout va bien (en duo avec Elliot Murphy)
L’amour parfait, a state of grace (en duo avec Peter Kingsbery)
Note : 15/20
Morceau(x) le(s) plus représentatif(s) de l’album : Le grand jour pour le côté partage et amical qui a fait partie des ingrédients majeurs de cet album. C’est toujours le matin pour les places offertes au violoncelle et au piano ainsi que la part belle laissée à l’émotion.
Morceau sortant du lot : L’amour parfait.
Morceau(x) dont on peut se passer : Tes désirs font désordre (mais ce n’était déjà pas celui que je préférai initialement donc je manque peut être d’objectivité).