Et la révolte continue.
Poursuivant leur insurrection, les membres du groupe français aux multiples facettes, Mass Hysteria, se lancent désormais, dans la partie la plus corsée de leur grande odyssée. En effet, Tenace, Pt. 2 se déchaîne, plus Rock’N’Roll que jamais, à la confluence de sonorités Black et Death, sans oublier leur essence Nu, Indus et Fusion. Les furieux sont toujours là, ravageant tout sur leur passage.
Cette seconde partie débute par le titre L’inversion des pôles, comme pour nous signifier la double dimension visionnaire et mystique, allégorique, des changements à venir. Un parallélisme se perçoit avec la première partie par l’introduction de bruits radiophoniques avec ajout progressif de la guitare puis des percussions et de sonorités Électro pour finir sur une voiture, encore, la même. La course est effrénée, du matin au soir et du soir au matin – mention spéciale à l’œuvre de Pascal Quignard, assurément. On rebat donc les cartes, la gravité n’existe plus, « L’opinion change » et le jeu est remanié. La gratte revient à un rythme binaire et se renforce. Il y a un retour, vers 3:20, aux sources et tambours belliqueux avec cette même voiture et sa course incessante. Mouss est en écho bien entendable avant que ne conclue, un chœur apocalyptique. L’air bien en collaboration avec l’artiste Flèche Love arrive. Les sirènes continuent de résonner et les riffs, tout comme la batterie, sont plus violents. Le passage de la voix féminine sur fond électronique accentue l’aspect fataliste du combat où les différents niveaux de résonances sont là pour parfaire le tout ; les breakdowns sont lourds et Mass Hysteria achève avec l’axiome suivant : « Mission impossible n’est pas français ». Oui ! La composition est riche et plus complexe. Le piano renforce l’angle dramatique et grave du sujet où s’entremêle la voix ici orientalisée de la chanteuse. Il se termine comme il avait commencé, c’est-à-dire brutalement.
Comme à l’accoutumée, les jeux de mots sont de mise et c’est avec Washington décès que l’insurrection reprend. Les sirènes nous surveillent, les premières notes sont toujours autant stressantes et la guerre ne fait que s’intensifier. L’impérialisme américain est mort, le programme MK-Ultra a été découvert et la mise en garde envers les gouvernements vient d’être faite. La guitare donne le la, le reste suit. De manière générale, les passages instrumentaux sont présents, comme pour nous offrir une œuvre totale, plus immersive encore. Le coup vient de partir. Un Assange passe alors. L’horloge s’entend, le temps passe et l’adrénaline, monte. Parlons donc de cette grande figure des lanceurs d’alerte, fondateur de Wikileaks et pourtant délaissé par les plus puissants, paradoxe pas si paradoxal, Julian Assange ; … And Justice for All, enfin, pour ceux sélectionnés. La Sagesse n’est plus mais vous guette au loin, de ses yeux jaunes saisissants, perchée sur le bras de sa guerrière, appelons-la Athéna. Les riffs ont une tournure Black/Death comme pour symboliser la sévérité des faits. Cette même sirène omniprésente revient vers 2:26 et l’ensemble suit en s’amplifiant. La fin est tout aussi soignée, un hurlement est présent et l’instru, rafle tout. Nos doléances seront entendues, et notamment avec Ex-voto. Les premiers sons mêlent courants alternatifs et orientaux avant de partir, littéralement. Tout le monde est « En marche », Mass Hysteria et son armée des ombres. Les motifs impérieux ne tardent pas, L’émotif impérieux plus précisément. Sommes-nous endeuillés ? Le violon développe l’aspect pleureur avant qu’une rythmique plus lourde le supplante. Le chœur arrive pendant qu’est affirmé que « De battre mon cœur, ne s’arrête pas », l’espoir est là car bien réel. Les tambours reviennent aux 2/3 du morceau et une autre chorale aux airs plus divins, surgit. La voiture est là. Des dérèglements apparaissent mais c’est normal, nous restons humains après tout. Quoi qu’il en soit, nous sommes toujours vivants. Le club du feu irradie. L’introduction est étrange, entremêlant piano et boîte à rythmes graves. La voix de Mouss est étouffée et le bolide revient, la boucle est bouclée, « (…) le sort est scellé ! ». Les éléments de Tenace se retrouvent et parachèvent ce combat d’âmes indomptables.
C’est ainsi que Mass Hysteria ne recula devant rien pour faire comprendre, face à une doxa rétrograde, un esprit combatif et plus que jamais, tenace.
Liste des pistes :
1. L’inversion des pôles
2. L’air bien (feat. Flèche Love)
3. Washington décès
4. Un Assange passe
5. Ex-voto
6. L’émotif impérieux
7. Le club du feu
Titre(s) emblématique(s) de l’album : L’inversion des pôles, Washington décès, Un Assange passe, L’émotif impérieux et Le club du feu.
Titre original : L’air bien (feat. Flèche Love).
Titre(s) dont on aurait pu se passer : Aucun, l’album est cohérent.
18/20