Et la révolte commence maintenant.
Cinq ans après leur dernier album Maniac, le groupe français mêlant Nu, Metal Industriel, Électro et Chanson, Mass Hysteria, revient sur le devant de la scène mais également au sein des hordes résistantes avec une œuvre scindée en deux parties pour une révolte des plus organisées. Fustigeant contre une bien-pensance n’amenant jamais à rien, Tenace révèle, dans son intégralité, une colère latente et exacerbée par ce quintet furieux. Tour de chauffe nécessaire, Tenace, Pt. 1 est donc à saisir comme point préalable mais complémentaire à un soulèvement d’une armée des ombres mise en lumière.
Commençons donc par le commencement avec le titre Tenace à l’allure plus qu’éponyme. L’introduction est étrange, entremêlant Indus et Électro pour une continuité progressive, ponctuée également de grésillements, avant que ne s’élance rapidement, une voiture. Il faut agir vite. La voix apparaît à la trentième seconde -schéma retrouvé plusieurs fois, pour un chant débutant à la première minute. Le refrain est déterminé et annonce la couleur, « Tenace / On est tenace ». Mouss harangue donc ses résistants. Une instru Hip-Hop vient s’ajouter aux 2/3 du morceau avant un retour à l’introduction pour repartir sur du Metal vers 3:10. Le tournant est pris, la voiture continue de s’élancer à vive allure et toujours aucune « Trace de laisse autour du cou ». Continuons. Allégorie dans la brume apparaît, mystérieuse et mystique. Les grésillements perdurent, espérons que le message soit entendu jusqu’à la fin. Le départ dépote dès la trentième seconde et l’ensemble s’accélère de plus en plus. Le breuvage se partage et s’immisce, la « metalchimie » fait son effet et l’armée des ombres se réveille. Les percussions sont entendables et des sortes de tambours se joignent à 2 minutes, le départ en guerre est donc imminent. Ainsi, et après un long passable instrumental où la guitare est présente par son jeu saccadé, la fin est graduelle, des échos s’entendent tout comme une sirène en fond. La Vérité doit donc surgir, Mass veritas est là.
Le début est étrange et les sons tombent délicatement, à l’instar d’un hang résonnant, la voix s’y mêle par la suite. L’instru est plus profonde, la structure est d’une certaine manière, binaire : guitare-basse-batterie happent et la voix, clarifie. Le message est clair. Le libre-arbitre doit s’émanciper. La Vérité se mérite, le tournant est là, la préparation s’intensifie. Maintenant, faut y aller. On ne peut plus reculer, le réel nous explose à la figure. Le triomphe du réel se pose, s’impose. Introduction travaillée, des sortes d’ondes radios à la American Horror Story voire, plus musicalement, à la Slipknot surgissent. L’aspect Indus ressort mêlé à une rythmique Punk. La voiture et la vitesse emmènent le cortège pour que nous retrouvions un écho apocalyptique à partir de la 45ème seconde. Introspection nécessaire à toute bonne préparation, mentale et physique, à plus d’1 minute 30 du titre ; la métaphore mécanique revient, le temps qui passe aussi, le temps arrive après, pour un départ des plus décuplé. « La paix des peuples, une évidence » affirme Mass Hysteria, on n’peut qu’y croire, on n’peut que l’vouloir. L’art des tranchées perpétue l’énergie des guerriers. Audrey Wnent et Jackie Teodonie ont su le représenter par leur photographie équine au costume épuré, conceptualisée par le guitariste du groupe, Yann. Ambiance donc stressante avec Électro et Rap joués simultanément. Nous sommes donc Encore sous pression. La captation est-elle bonne ? Appel donc à toutes les unités. La sirène annonce le départ. Le riff Black/Metalcore nous met en transe, le chant s’y ajoute et le combat se corse. Prenons une pause à 2 minutes pour un retour à des riffs percutants. « Mass donne des ailes, pas de solution / (…) / Sept fois à terre, huit fois debout », O.K. les gars, bien reçu ! Et c’est donc éveillé que se clôture l’ensemble de cette première partie avec Le grand réveil, union entre passé, présent et futur par la grâce de Fréhel et la pugnacité des Mass Hysteria. Conçu et formalisé par la société Ogilvy Paris en collaboration avec les furieux, tout comme celui du troisième morceau, le clip de cette Liberté bâillonnée où noir et blanc se répondent, synthétise l’appel donné par le groupe. La révolte commence maintenant.
Mass Hysteria réveille donc les consciences ; l’armée est prête à tout envoyer, tenace et positive à bloc, comme à son habitude !
Liste des pistes :
1. Tenace
2. Allégorie dans la brume
3. Mass veritas
4. Le triomphe du réel
5. L’art des tranchées
6. Encore sous pression
7. Le grand réveil (feat. Fréhel)
Titre(s) emblématique(s) de l’album : Tenace, Allégorie dans la brume et Le triomphe du réel.
Titre original : Le grand réveil.
Titre(s) dont on aurait pu se passer : Aucun, l’album est cohérent.
16/20