Dès lors, avez-vous des projets pour l’avenir ?
Louis : Alors là, pour l’instant, on se concentre surtout sur les tournées, sur les scènes, on souhaite vraiment « exporter » notre album et le faire écouter au plus de monde possible. On a notamment une date au Drakkfest, en Normandie, au mois de novembre, le 5 de mémoire, c’est un festival de musiques extrêmes plutôt Black et Death et nous, on est là !
Gubs : Oui, ils nous ont mis au milieu ! Apparemment les gars ont surkiffé ! Et donc entre deux groupes de Black, nous on va être là à faire du Hip-Hop, c’est trop bien !
Génial ! Et vous êtes donc bien chez M&O ?
Gubs : Pour le label oui, mais pour le booking non, on est chez OMV Agency.
Louis : Donc 2023 (rire), va être blindée !
Gubs : Le but est donc que les gens aient entendu parler de nous !
Justement, quand Alex m’a donné votre nom pour la première fois, je savais que je l’avais déjà entendu quelque part !
Gubs : C’est super ! Et c’est justement ce que nous recherchons car pourtant, on a commencé il y a un peu plus d’un an avec notre premier clip et c’est surtout depuis la sortie de l’album fin octobre 2022 que tout s’est enchaîné ! Mais sans que ça aille trop vite tu vois ? On est à notre niveau, tranquille quoi. La dernière fois nous étions à l’Empreinte pour voir The Butcher’s Rodeo, Tarld (The Armsterdam Red Light District) et Psykup et c’est cool car y’a eu pleins de gens qui me disait « Ah mais c’est vous Monnekÿn ! Ah ouais bah j’ai écouté et j’adore ! » et toi tu remercies mais t’as l’air un peu bête ! Et là, à la fin du mois (week-end du 25 au 26 février 2023), on va aux Triomphes du Metal organisés par Arthur Alternatif et il vote, avec un jury, sur différentes catégories du genre et il a invité les groupes à participer. Nous savons que nous avons été nommés pour la catégorie « Vote du public » mais on ne sait pas si nous avons eu un prix ou pas. Qu’importe le résultat, nous allons faire une petite prestation donc ça va être bien. Puis même, le simple fait d’être au Hellfest Corner, c’est vraiment génial. On fait notre petit bonhomme de chemin et on reste positif ! Ce qui est bien aussi avec les personnes qui nous suivent est que même s’ils sont récents, t’as l’impression qu’ils nous suivent depuis 15 ans ! J’ai l’impression qu’on marche au coup de foudre.
Tu m’étonnes ! Et justement, en termes de coup de foudre inavouable, un plaisir « coupable » sur le plan musical ?
Gubs : Oui j’en ai un ! (rire) Alors mon plaisir coupable est que je connais par cœur la comédie musicale Notre Dame de Paris. Je connais toutes les chansons ! Ma préférée est Lune. En fait, quand j’étais gamin, j’étais allé la voir et ça m’avait complètement estomaqué donc à force de les écouter à travers mon C.D., j’ai fini par toutes les connaître ! Même les interludes !
Louis : Pour ma part, alors je ne sais pas si on peut appeler ça un plaisir coupable mais à chaque fois que je compose, je pense à une femme, que je connais ou pas, cela peut être une personne que je viens de croiser dans la rue, n’importe. C’est comme une muse. Quelque fois je peux même imaginer une femme mais la figure féminine en tant que telle m’inspire. Y’a rien de sexuel ou autre, c’est de l’inspiration et les paroles me viennent comme ça.
Gubs : T’es un vrai artiste toi !
Louis : Ouais, je n’sais pas, mais par exemple, pour la démo, là, y’a une femme qui travaillait en face de ma boutique et je ne sais pas, ça m’a inspiré et j’avais besoin de faire un son dessus et c’est devenu un son de l’album.
Lequel ?
Louis : 04 Am / Requiem. Et il n’y a aucun lien avec le titre, ce sont des sortes de private joke. Comme sur le titre des démos, ici ce n’est pas « requiem » mais un autre.
Gubs : Après, avec ce morceau, tu as cette espèce d’ode sur le refrain du morceau où l’on dit « Mère, sauve-moi ! » et je trouvais que ça collait.
Et oui, avec la Mère, tu retrouves la notion de Femme.
Gubs : Oui, clairement.
Et c’est intéressant car c’est dans le même esprit que Klimt qui a toujours été inspiré par la Femme. La Femme non pas sexualisée mais la Femme qu’il admire, comme dans le Baiser où tu n’as pas de supériorité, mais une osmose, une harmonie.
Louis : Oui, voilà. C’est vraiment l’image de la Femme, ce qu’elle représente, sa Beauté en tout point.
Gubs : Personnellement, j’aime beaucoup l’art religieux et souvent, les représentations de Marie montrent la femme qui souffre mais également la mère et c’est magnifique. Pour une fois, ici, avec ces représentations, on désexualise la Femme même si malheureusement, c’est encore trop présent, notamment dans nos mœurs.
Oui et puis avec votre imagerie, cela fait aussi un lien avec Mère Nature.
Louis : Justement, par-delà le côté singe, nous voulions représenter le côté nature, jungle, les arbres etc., Mère Nature quoi. Car oui il y a les singes, mais il y a aussi tout l’environnement autour et donc cet état naturel, propre aussi à l’Homme comme nous le disions.
Gubs : Par ailleurs, t’as le côté urbain du Hip-Hop, de cette jungle urbaine qui est vraie. Quand nous sommes arrivés à Paname, on était surpris ! C’est vraiment la jungle ! Donc ce qui est cool avec cette formation est que tu peux donner les interprétations que tu veux et nous on peut t’en donner 7 différentes, tout en restant raccord.
Exactement, après, et comme pour chaque nouvelle chronique que j’écris, j’essaye de bien comprendre, saisir l’œuvre dans sa complexité en prenant un certain recul tout en l’interprétant aussi, et forcément, avec mon ressenti. Par respect pour vous et ce que vous produisez, il est nécessaire de s’y plonger à fond donc quand je discute avec vous et que je vois que je n’ai pas fait fausse route, je suis bien contente !
Gubs : Oui, tu as raison. Après, et pour l’instant, on a surtout eu deux sortes de chroniques radio, écrites : ceux qui ont directement compris et ceux qui survolent car ils n’ont pas écouté l’album. Mais bon, tant qu’ils parlent de nous !
Hum, je ne suis pas d’accord, je trouve que ça ne rend pas honneur à votre travail.
Louis : Mais tu vois, et pour revenir sur l’exemple des chroniques, j’ai trouvé que ta chronique était très bien car quand tu as parlé du titre Nebula, tu as donné ta critique et ça a été un gage d’honnêteté, tu as été honnête envers nous. Car souvent, dans les chroniques, les gens t’encensent et je trouve ça bien d’avoir de la nuance pour voir où tu as péché et t’améliorer par la suite.
Merci beaucoup ! Nous arrivons maintenant sur la fin et je voulais savoir, avez-vous une chanson pour symboliser votre passion/parcours/groupe ?
Louis : Personnellement je dirai Ego Trip.
Gubs : Oui, je suis d’accord. En réalité, c’est la seule qu’on a gardé de la formation Aya.
Louis : On l’a écrite y’a plus de 10 ans et c’était vraiment une démo faite dans un garage avec un chien ! Et après l’avoir remise au goût du jour avec des samples davantage Rap, ce morceau symbolise vraiment notre union, à tous. Y’a du nouveau, de l’ancien, presque tous les styles.
Gubs : C’est un peu notre morceau vitrine. T’as l’intro planante, après t’as du Rap/Metal après t’as de la Trap puis du gros son etc. et la fin est bourrin avec le headbang.
J’imagine aussi que sa place au sein de l’album (4ème sur 10) n’est pas anodine ?
Louis : Non, au contraire. Chaque place de chaque morceau a été pensée et repensée.
Mais pourquoi Ego Trip ? Pourquoi l’égo ?
Gubs : Déjà car sur le plan dans les paroles, on ne dit pas des trucs de ouf et puis t’as ce côté Hip-Hop qui est de l’ego trip à mort en mode « C’est moi l’plus fort etc. ! ». Et nous on est là, avec notre équipe et tout ! On avait même pensé à faire un clip dans ce style !
Louis : Oui ! (rire)
Gubs : On pouvait donc se permettre de faire les fous avec un titre pareil !
Je vois, oui, très bien ! Un dernier mot ?
Gubs : Arrêtez de faire du mal aux animaux ! C’est mal ! Sinon, on vous d*fonce !
Je valide !
Louis : Deftones, on arrive ! Bientôt, vous allez être nos premières parties ! (rire)
Gubs : Et aussi, alors je ne sais pas comment tourner ça sans faire Miss France mais il faudrait que les gens soient plus ouverts d’esprit. Après, c’qui est bien avec Monnekÿn est que nous avons des gens de tout horizon, du Hip-Hop, du Rap, du Metal et dont certains ne pensaient pas en écouter un jour ! C’est cool ! Je suis content que ce qu’on dégage, que ce qu’on voulait dégager, arrive.
Encore merci en tout cas et au plaisir de vous revoir Monnekÿn !
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Retranscription : Sartemys
Photos : envoyées par Gubs