Après 3 reports dus au Covid et un changement de salle, le concert D’IC3PEAK a enfin eu lieu ce samedi 21 Mai à l’Elysée Montmartre avec pour première partie, Zavet. Date particulière en ces temps de guerre, mais rassurez-vous, on est très loin d’un message de propagande du Kremlin, bien au contraire, la tête d’affiche ayant annulé l’intégralité de sa tournée russe pour maintenir uniquement la tournée européenne dont une partie des bénéfices sera reversée à l’Ukraine.
Le rappeur fait hurler la foule dès son arrivée, cagoulé, affichant l’engouement débordant du public présent pour cette date complète. Zavet, accompagné au synthé, il sera bien le principal acteur du set d’une demi-heure. Un beat bien intense ponctue durement les phrasés du jeune artiste, régulièrement screamés, donnant un aspect douloureux et sombre à sa musique. La salle offrant une acoustique précise, les titres sont propres, net et sans même comprendre le russe, chaque syllabe est audible, ce qui semble être utile pour le genre… La fin arrive très vite et même si du lourd arrive derrière, le public pourrait en reprendre encore un peu.
IC3PEAK
Quasi remplie dès Zavet, la salle est maintenant comble, chauffée à bloc et surtout impatiente de voir le duo moscovite, tête de proue de la nouvelle scène dark-électronique Russe, bien plus reconnue en dehors que par sa propre patrie. Un fond sonore se fait rapidement entendre, provoquant un début d’hystérie dans la salle. Cette ambiance restera pourtant de longues minutes, mettant les nerfs du jeune public à rude épreuve. Finalement, Nick Kostylev entre en scène le premier, démarrant un bordel monstre démontrant secondes après secondes que la fosse à de l’énergie à revendre. Il est rapidement rejoint par Nastya Kreslina, entrant directement sur Mërtvaja Luna, enivrant par la même occasion l’ensemble de l’auditoire. Le parquet de l’Elysée Montmartre souffre tout au long du concert des mouvements incessant de foule en trans. Côté instrumental, Nick fait un taf énorme, que ce soit derrière le synthé, la batterie ou même à la guitare. L’ambiance obscure de la scène est parfaitement dans le ton et la voix cristalline et transperçante de Nastya nous emporte dans cette noirceur oppressante. Le jeu de scène (qui n’a jamais aussi mal porté son nom) est glacial et volontairement provoquant. Les artistes impassibles sont inaccessibles et de ce fait irrésistible pour le public. Enfin, l’ambiance ne tarit pas, que ce soit sur des titres impactant et violents tels que Vampir, Grustnaja Suka et Kiss of Death, ou dans des moments de calme où la brutalité du beat laisse place à une foule conquise qui accompagne la prestation d’une voix unique et puissante. Malgré leur dernier album “Kiss of Death” sorti tout récemment, les fans les plus mordus auront pu apprécier tout particulièrement la variété des titres performés, sélectionnés sur l’ensemble de leur répertoire, sans doute également la conséquence des nombreux reports. Le set pourtant bien fourni semble presque trop court arrivé à la fin du concert et l’on espère un retour très prochainement pour reprendre les festivités, ou plutôt devrait-on dire les hostilités.
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Au final, l’attente du public parisien (et sans doute français au sens large) n’aura pas été vaine. Que ce soit par le concert en lui-même, l’attente due au Covid ou le contexte, cette date restera dans les mémoires à n’en pas douter et n’aura été que réussite. On remercie particulièrement l’orga de Base Production et la salle de l’Elysée Montmartre pour le maintien de la date dans ce contexte.
Report : Pierre-Luc alias “Luchot”
Photo : Lydie alias “Shate Newton”