Le 8 décembre, le Casino de Paris a vibré sous le souffle brûlant de l’harmonica de Greg Zlap, qui présentait son tout nouveau show Toute la musique que j’aime avec nombre d’invités de choix. Devant une salle comble, l’artiste a livré une soirée dense, généreuse et intensément musicale, construite comme un voyage à travers le Blues, le Rock et l’héritage de Johnny Hallyday, dont il fut l’un des musiciens les plus indissociables.
Virtuose de l’harmonica né à Varsovie, compositeur et performer charismatique, Grzegorz Szlapczynski s’est imposé comme l’une des voix majeures du Blues européen. Sa trajectoire s’est accélérée en 2007 lorsqu’il rejoint Johnny Hallyday, grand fan de Blues lui aussi, devenant l’un de ses plus proches partenaires de scène pendant 10 ans, jusqu’à sa disparition le 5 décembre 2017. Le temps de 282 concerts, il a fait chanter son harmonica durant toutes les grandes tournées du Taulier et des Vieilles Canailles, offrant à des milliers de spectateurs ces solos d’harmonica devenus signatures : puissants, sensibles, presque vocaux.
Après plusieurs EP, un premier album et de multiples collaborations (M, Tété, Fred Chapellier, Ian Siegal, Robyn Bennet, Manu Codjia…), Greg Zlap revient avec son nouvel album Toute la musique que j’aime, dans lequel il ne se contente pas de rendre hommage à son mentor : il explore, réinvente et revisite ses classiques en s’entourant de nombreux invités.
Et pour rendre encore plus singulier cet hommage vibrant au Taulier, Greg Zlap a convié plusieurs invités de choix. La première à le rejoindre fut Gaëlle Buswel, dont la voix a porté Mon cœur qui bat avec une intensité lumineuse. Puis vint la voix de Thomas Dutronc pour un clin d’œil à Elvis sur Grave-moi le cœur (Love me tender), subtile intervention enregistrée qui a donné au titre une douceur chaloupée, entre swing et mélancolie. Sur Ma chérie c’est moi, le belge Marka a apporté son humour, son groove et cette désinvolture élégante qui fait tout son style. Le duo avec Zlap, complice et chaleureux, a résonné comme une respiration au cœur du set. Vint ensuite l’arrivée de Norbert “Nono” Krief, guitariste mythique de Trust, dont les riffs cisaillés ont embrasé L’envie. L’apparition n’avait rien d’anodin : Krief avait lui-même accompagné Johnny Hallyday en studio dès 1986 (sur l’album Gang) puis sur scène de 1987 à 1993, incluant les fameux concerts du Parc des Princes.
Changement d’atmosphère pour Le Ranchero, un hommage façon duel western au Pénitencier (lui-même inspiré de The House of the Rising Sun). MC Solaar y a posé un flow travaillé, presque cinématographique, donnant au morceau une couleur inattendue, à mi-chemin entre western et spoken word.
Enfin, le final a réuni sur scène le bluesman britannique Ian Siegal et Pierre Jaconelli, grand guitariste mais aussi l’un des artisans du mythe Hallyday. Il a travaillé sur scène avec Johnny et co-composé, avec Pascal Obispo, le tube Allumer le feu. C’est donc en héritier et en créateur qu’il a rejoint Zlap pour un Back to the Wild (Allumer le feu) incandescent, porté par la puissance du chœur Spectacul’arts, venu sceller la communion finale.
Le tout était sublimé par les lumières signées du légendaire Jacques Rouveyrollis, maître de l’ombre et des couleurs, dont la signature visuelle a accompagné les plus grands noms de la chanson depuis des décennies — et qui était encore présent ce soir au Casino de Paris.
Ce concert n’a pas seulement célébré une œuvre : il a célébré une histoire commune. Celle d’un musicien venu du Blues, devenu complice d’une légende, et qui aujourd’hui fait résonner cet héritage avec une liberté totale. Greg Zlap a offert une soirée où l’on venait entendre Johnny, mais où l’on est reparti en ayant entendu… Zlap. Un artiste à part entière, généreux, créatif, capable de fédérer autour d’une musique qui relie autant qu’elle enflamme.
Il sera au Grand Rex le 14 octobre 2026.
Merci à Elvire Zlap pour l’accréditation photo, et au Casino de Paris pour son accueil.




