Si tu cherches un peu de gaieté, viens donc faire un tour… à l’Accor Arena. Ce 11 octobre, il y en avait, de la gaieté — mais surtout de la joie. Celle, sincère et communicative, de près 20 000 personnes venues chanter à pleins poumons les trente ans de carrière des Bretons de Matmatah. Une fête populaire, à la fois ancrée dans la mémoire collective et tournée vers l’avenir.
Trente ans. Trois décennies que le groupe brestois fait naviguer ses riffs salés et ses refrains fédérateurs d’un bout à l’autre de l’Hexagone. De Lambé An Dro à Emma, de Au conditionnel à Brest même, en passant par La Fille du chat noir et Les Demoiselles de Loctudy, Matmatah a accompagné toute une génération — celle des années 1990 — avant de se séparer en 2008 et de renaître, plus fort encore, en 2016.
Le 11 octobre dernier, l’Accor Arena s’est transformée en fest-noz géant. Les quatre musiciens ont livré un concert aussi généreux que précis, long de 2h40, puisant dans tout leur répertoire sans jamais céder à la nostalgie. Matmatah a prouvé qu’il restait un groupe du présent, solidement ancré dans son époque, porté par une énergie intacte — menée tambour battant par le petit dernier de la bande, Léopold Riou, dont les envolées de guitare ont électrisé la foule à lui seul.
Le public, lui, a répondu avec ferveur : bras levés, chœurs spontanés, et cette émotion si particulière quand résonnent les premières notes de Lambé An Dro puis de L’Apologie, hymnes intergénérationnels qui n’ont rien perdu de leur puissance — ni musicale, ni textuelle. Les Bretons ont aussi offert plusieurs extraits de leur dernier album studio, Miscellanées Bissextiles, confirmant une écriture toujours affûtée, entre réalisme et poésie maritime, portée par la voix singulière de Stan.
Sur scène, pas de grands effets : une mise en scène à l’image du groupe, sobre, sincère, habitée. Les morceaux, réarrangés pour l’occasion, s’enrichissaient d’une section cuivre percutante, de quelques invités bien choisis et d’un joli set acoustique sur la B-stage, comme un clin d’œil à leurs débuts dans les bars de Brest.
Trente ans après leurs premières scènes enfumées, Matmatah reste ce groupe qui parle au cœur. Ce concert anniversaire n’était pas seulement une célébration pour l’un des plus importants groupes de Rock français : c’était une déclaration d’amour, simple et vraie, entre un groupe et son public.




