Le dimanche 24 août 2025 sonnait la fin de la 21ᵉ édition de Rock en Seine. Aux portes de Paris, dans le cadre verdoyant du Domaine national de Saint-Cloud, le festival s’est conclu en beauté après cinq jours de musiques éclectiques et de découvertes. Créé en 2003, l’événement s’est imposé comme l’un des rendez-vous incontournables de l’été français, rassemblant cette année près de 150 000 festivaliers. Malgré une polémique venue troubler son organisation, l’édition 2025 a conservé son atmosphère festive et engagée, portée par un soleil éclatant et une programmation dominée par les guitares en ce dernier jour de festivités.

LAST TRAIN
Dix ans après avoir été révélés par le dispositif Avant Seine en 2015 parmi les jeunes talents de la programmation, les Alsaciens de Last Train ont signé un retour fracassant. Leur set, brut et incandescent, a rappelé pourquoi ils sont devenus l’un des nouveaux fers de lance du Rock français. Fidèles à leur réputation, ils n’ont pas hésité à se jeter dans la foule guitare en main, galvanisant le public. Le groupe en a profité pour annoncer un cap symbolique : leur premier Zénith parisien, prévu le 3 octobre 2026. « De la cantine du lycée au Zénith », comme ils l’ont dit — une trajectoire qui force l’admiration.

WALLOWS
En fin d’après midi sur la Grande Scène, les Californiens de Wallows ont confirmé leur statut de nouveaux ambassadeurs du Rock alternatif. Moins d’un an après leur dernier passage par Paris, Dylan Minnette et ses camarades ont offert un concert frais et énergique, alternant mélodies accrocheuses et refrains fédérateurs.

STEREOPHONICS
Sur la scène Revolut, les Gallois de Stereophonics ont rappelé pourquoi ils restent l’une des valeurs sûres du Brit-rock. En tournée autour de leur treizième album sorti cette année (Make ’em Laugh, Make ’em Cry, Make ’em Wait), Kelly Jones et sa bande ont alterné nouveautés (There’s Always Gonna Be Something) et classiques. Les premières notes de Maybe TomorrowI Wanna Get Lost With You ou encore l’inusable Dakota ont résonné comme autant de madeleines Rock pour un public conquis.

KNEECAP
Changement radical d’ambiance sur la scène Bosquet avec Kneecap, trio Rap irlandais qui a fait parler de lui plus pour ses prises de position politiques que pour sa musique. Poursuivis en Angleterre pour soutien au Hezbollah et menacés d’annulation, les trois militants pro-palestiniens ont livré un concert scruté de près. Malgré une intervention d’activistes du collectif Nous Vivrons, rapidement exfiltrés par la sécurité sous les objectifs de télévision et des photographes, le show s’est déroulé sans incident, porté par une ferveur électrique et des discours sans fard. Un moment aussi politique que musical, à l’image d’un festival qui n’a pas peur des débats.

FONTAINES DC
Quelques minutes plus tard, la Grande Scène s’embrase à nouveau avec l’arrivée de Fontaines D.C.. En tournée pour défendre leur quatrième album Romance, les cinq Irlandais ont déchaîné une ferveur rare. Grian Chatten, magnétique, a mené son groupe avec intensité, enchaînant Televised MindBoys in the Better LandI Love You ou encore Starburster. Les hymnes ont résonné comme autant de cris de ralliement, confirmant le statut de Fontaines D.C. comme l’un des groupes Rock les plus essentiels de la décennie.

THE LIMINANAS
C’est au tour des français de The Limiñanas de performer sur la scène Revolut. Le duo pyrénéen formé Lionel et Marie Limiñana ont surpris avec une nouvelle tournée en groupe pour faire revivre leurs morceaux. Ils se sont notamment adjoints les services du grand guitariste Keith Streng, membre fondateur des mythiques Fleshtones. Rien que ça. Et c’est d’ailleurs lui qui fait le show devant un public happé par les riffs puissants et classieux du combo français et leur Rock psychédélique accrocheur.

VERA DAISIES
La scène Nouveaux Horizons a, comme chaque année, donné sa chance aux jeunes pousses. Parmi elles, une figure déjà connue : Margaux Jaudinaud, ex-membre du duo féminin Ottis Cœur, désormais lancée en solo sous le nom de Vera Daisies. Repérée par le dispositif Avant Seine, elle a dévoilé au public un univers intime et prometteur, entre titres inédits et énergie scénique affirmée. Une révélation à suivre de près.

QUEENS OF THE STONE AGE
La nuit tombée, la Grande Scène accueille les véritables patrons de la soirée. Plus de dix ans après leur dernier passage à Rock en Seine, Queens of the Stone Age ont offert un concert sans fioritures mais d’une intensité implacable. Josh Homme, souverain et charismatique, a mené son groupe dans une démonstration de Rock à la fois brutal et élégant. De No One Knows à Go With the Flow, en passant par l’apocalyptique A Song for the Dead, chaque morceau a soulevé la foule. Une clôture magistrale, à la hauteur de la légende du groupe.

Entre retours triomphaux, révélations et polémiques, ce dernier jour de Rock en Seine 2025 a rappelé l’essence même du festival : un carrefour où s’entrelacent histoire et avenir du Rock, effervescence politique et émotion brute. En clôturant l’édition sur le feu incandescent des Queens of the Stone Age, Rock en Seine confirme son rôle de référence et laisse déjà entrevoir une édition 2026 qui s’annonce tout aussi attendue.

Nous remercions Ephélide pour l’accréditation et son accueil, les équipes de sécurité ainsi que tous les bénévoles du festival !

DERNIÈReS PUBLICATIONS