Chaque été depuis 24 ans, le Barrière Enghien Jazz Festival fait vibrer les rives du lac d’Enghien-les-Bains au rythme du Jazz et de ses mille métamorphoses. Dans ce décor Belle Époque à deux pas de Paris, musiciens de renom, jeunes talents et publics de tous horizons se retrouvent pour partager quatre jours de concerts gratuits ou en salle, entre théâtre intimiste, jardin bucolique et scène flottante grand format.

Né en 2000 de la volonté conjointe du groupe Barrière et de la ville d’Enghien-les-Bains, le Barrière Enghien Jazz Festival a célébré en 2025 sa 24ᵉ édition du 3 au 6 juillet, fidèle à son esprit d’ouverture et à son cadre d’exception. À quinze kilomètres seulement de Paris, cette station thermale Belle Époque, entre lac et Casino, offre un décor unique, propice aux croisements esthétiques et aux festivités en plein air.

Pensé dès l’origine comme un pont entre le Jazz et ses multiples ramifications — Blues, Funk, Soul, Electro, World — le festival cultive un format hybride qui fait son identité : concerts en salle au Théâtre du Casino (sur billetterie), ambiance bucolique au Jardin des Roses et grand spectacle sur la scène flottante du lac, présentée comme la plus grande d’Europe, pour des shows gratuits et ouverts à tous.

Au fil des ans, Enghien-les-Bains a vu défiler une impressionnante galerie d’artistes : Marcus Miller, Kool & The Gang, Nile Rodgers, Macéo Parker, Jimmy Cliff, Asaf Avidan, George BensonStanley Clark, Rickie Lee Jones, Chick Corea, Herbie Hancock, John Mc Laughin, Wayne Shorter, Pat Metheny...mais aussi des figures du Blues comme Ana Popovic, Manu Lanvin, Paul Personne, Johnny Gallagher ou le regretté Lucky Peterson.

L’intimité du Théâtre

Jeudi, Ibrahim Maalouf a lancé les festivités au Théâtre du Casino avec un concert brassant Jazz, Pop et Musiques du monde avec l’énergie qu’on lui connaît. Le lendemain, dans une atmosphère plus feutrée, la chanteuse coréenne Youn Sun Nah a ébloui le public aux côtés du pianiste Bojan Z, pour un hommage sensible aux grandes figures féminines de la musique. Leur relecture habitée de morceaux signés Nina Simone (Feeling Good), Björk (Cocoon), Grace JonesJefferson Airplane (White Rabbit) ou Fiona Apple (Hot Knife) a offert au public un concert à la fois sensible et puissant grâce à la voix si unique de Youn Sun Nah.

La douceur du Jardin des Roses

En journée, le Jardin des Roses transforme le parvis du Casino en théâtre de verdure pour des concerts gratuits dans une ambiance détendue et familiale en bordure du lac.

Samedi, le Norvégien Bernhoft a ouvert le bal en solo dès 14h, avec ses guitares et sa Soul artisanale absolument splendide. Il a laissé place à la jeune et prometteuse Marie Sarah, voix montante de la Soul française. Mais c’est Ayo qui a aimanté les foules (près de 1800 personnes massées dans le jardin) pour un concert généreux d’1h30.  Le public, conquis, a vibré à chaque note.

Dimanche, la météo capricieuse a contraint les organisateurs à déplacer les trois concerts prévus au Jardin des Roses vers le Théâtre du Casino. Une transition express parfaitement orchestrée par l’équipe technique, dont l’efficacité mérite d’être saluée : tout s’est déroulé sans accroc, ni véritable retard. Chapeau bas !

C’est dans une ambiance intimiste que l’après-midi s’est ouverte avec une grande figure du Blues : Beverly Jo Scott. Entourée entre autres du duo Pur Sang, elle a présenté son projet « Divine Rebels« , véritable voyage aux racines du Blues. Ensemble, elles ont enchaîné reprises de premier choix (Crossroads de Calvin RusselJolene de Dolly PartonCan’t Let Go de Lucinda Williams) et compositions originales, dont l’incontournable O Desire, dans une atmosphère à la fois brute, chaleureuse et habitée.

La scène a ensuite accueilli le talentueux Peter Cincotti, crooner new-yorkais à la virtuosité Jazzy teintée de Pop. Son interprétation toute en finesse de Goodbye Philadelphia – son tube qui l’a fait connaitre très largement – sa reprise surprenante de Poker Face et les extraits de son prochain album In Colour (prévu l’an prochain) ont ravi le public. Il en a profité pour annoncer la sortie à la rentrée d’un single en duo avec Anne Sila. Une performance tout en élégance, entre groove feutré, swing moderne et complicité scénique.

Enfin, pour clore cette riche après-midi, Cimafunk a littéralement enflammé la salle. Star montante de la scène cubaine, il a fait lever les foules dès les premières mesures d’un set explosif, entre Funk et rythmes Afro-caribéens. Une fin de journée euphorique, qui a balayé les nuages à grands coups de groove.

La scène flottante, un écrin de choix

Sur le lac d’Enghien, la scène flottante a une nouvelle fois offert un décor de rêve pour les concerts du week-end, tous gratuits. Arriver en bateau sur scène, jouer face à des milliers de spectateurs massés tout le long du quai dans un cadre baigné de lumière…pour les artistes aussi, l’expérience est inoubliable.

Vendredi soir, les lyonnais de The Buttshakers ont chauffé l’ambiance avec leur Soul survoltée portée par la charismatique Ciara Thompson. Puis la légende Murray Head a revisité avec sa voix inimitable ses grands classiques dont Say It Ain’t So Joe et One Night in Bangkok, pour le plus grand bonheur des nostalgiques.

Samedi, le rockeur suédo-américain Eagle Eye Cherry a enchaîné les titres de son dernier album, sans oublier le tubesque Save Tonight qui lui a valu sa reconnaissance internationale il y a près de vingt ans. Il a passé le relais à UB40, monument du Reggae pop, qui a littéralement fait danser le lac avec Red Red Wine et Kingston Town.

Dimanche, le soulman américain Aloe Blacc est apparu au son de son tube I Need a Dollar et a livré une performance élégante, conclue par le planétaire Wake Me Up coécrit avec le DJ Avicii. Puis, en clôture de cette édition 2025, The Avener a transformé les rives du lac en dancefloor géant avec un set Electro taillé pour le plein air.

Entre l’intimité d’un théâtre à l’acoustique parfaite et les grands shows gratuits au bord du lac, le Barrière Enghien Jazz Festival réussit l’équilibre entre exigence artistique et accessibilité. Le public — familles, fans inconditionnels, mélomanes et curieux — y trouve chaque année une occasion de partager, de danser, d’écouter et de s’émouvoir.

Après cette belle 24ème édition, il nous tarde de découvrir ce que les équipes vont nous concocter pour l’édition anniversaire des 25 ans ! Le retour de Marcus Miller peut être ? Allez, on glisse l’idée là comme ça, à bon entendeur !

 

Nous remercions François Troller pour l’accréditation photos et sa présence, ainsi que toute l’équipe pour son excellent accueil tout au long du festival.

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