En cette soirée d’automne 2024, et en plein Bastille, rassemblés au Café de la Danse non pas pour danser – quoi que, se mouvoir dans l’espace étant une résultante logique des effets de la Musique, nous étions en pleine révolution. Au rythme d’accords et de suites de notes, l’osmose procurée par le collectif The Guitar Night Project regroupant Patrick Rondat, Pat O’May et Fred Chapellier par ordre d’apparition solo, fit vibrer les murs de la salle parisienne pendant plus de 2 heures.
De sorte que la chronologie de ce report se veut respecter la forme habituelle tout en différant légèrement de ce que vous avez l’habitude de voir sur MeloLIVE car l’organisation du concert étant calquée sur un système de rotation entre les artistes, passant de trois à un puis deux et rebelote.
MAT NINAT
Mais avant toute chose, développons sur la première partie ! Car oui, il y en avait une qui, soyez surpris, savait également jouer de la gratte ! Composé du célèbre trio guitare-basse-batterie, il n’en fallait pas plus pour que Mat Ninat chauffe la salle du Café de la Danse qui continue de se remplir progressivement. Alternant Blues et Rock pendant une demi-heure entrecoupée d’échanges courts avec le public, le chanteur nous explique qu’ils se sont lancés un défi d’enregistrer presque tous les jours, preuve en est, pas moins de 4 singles sont sortis cette année : Consider This, 5-Star Love, Just for the Shake of It et Take It or Leave It.
Le Café continue d’accueillir de plus en plus de monde…
PATRICK RONDAT
… avant que n’arrive le collectif chevronné ! Après donc un premier passage à trois sur le titre de Mindscape, c’est au tour de Patrick Rondat d’ouvrir le bal ! Pourvu de son Ibanez, c’est seul qu’il se mit à jouer avec les mêmes bassiste et batteur qui accompagneront nos trois compères tout au long du concert. C’est en alternant quelques échanges avec le public et en toute décontraction qu’il nous lâche notes et doigtés d’une grande virtuosité sur des sonorités davantage Prog, Fusion, Blues et Néo-Classique avec son Vivaldi Tribute. Le la est alors donné par un guitariste qui dégage de la bonhommie, jouant sourire aux lèvres, dialoguant avec certains spectateurs aux aguets et partageant sa passion pour la musique et plus particulièrement la guitare avec un bagout caractéristique. Je reconnais être extrêmement heureuse de voir enfin ce grand nom de la guitare, Amphibia restant mon album préféré. Patrick est par la suite rejoint par ses frères d’armes, Pat O’May sur Backhand puis Fred Chapellier pour leur reprise de Nuages.
PAT O’MAY
Vient alors, et après un passage d’une quarantaine de minutes, le tour du plus celtique de la bande, Pat O’May – le nom aurait-il des consonances irlandaises ?, et de sa belle Vola aux camaïeux bleus et verts. En effet, et l’affirmant lui-même, son passage sera marqué par des sonorités folkloriques auxquelles se mêlera son jeu de guitare aux airs davantage Rock et Metal. Ainsi, que l’on s’y attende ou non, force est de constater que le mélange sied parfaitement. De toute manière, les personnes présentes ici, d’une moyenne d’âge proche de la soixantaine voire déjà passée, sont passionnées de gratte et connaissent déjà ces messieurs. Dès lors, découvrir ou redécouvrir mille et une façons dont une guitare peut sonner reste logique et n’effraie pas le moins du monde ! Au contraire, cela subjugue ! Ces moments me font penser aux sonorités d’un groupe basque que j’aime beaucoup et répondant au doux nom de Tartalo, une réelle porte ouverte vers des contrées lointaines ! Le guitariste décida également de mettre en lumière son dernier album, Welcome To A New World sorti en 2021, pour notre plus grand plaisir auditif.
FRED CHAPELLIER
Place, maintenant, à Fred Chapellier paré de sa Fender et commençant par un I’d rather be alone… avant d’être rapidement rejoint par Patrick Rondat sur le titre A silent room pour se retrouver de nouveau seul derrière sa guitare sur la scène du Café de la Danse. Naviguant sur des airs de Rock mais également de Blues vaporeux, aimant s’amuser avec son instrument en coupant, notamment, son ampli sur son sixième titre pour nous faire profiter de son acoustique, c’est également sous l’égide d’un grand nom du genre, Gary Moore, que son passage clôtura cette belle soirée. Décidément, l’Irlande n’était jamais bien loin ce soir ! De sorte que le monsieur nous sort sous son chapeau, que dis-je, sous sa casquette, un jeu d’une grande précision où la cohérence était de mise avec ses deux autres amis, toujours en plaisantant, avec une bonne humeur communicative. Over the hills and far away interprétée par la bande au complet sublime cette synergie musicale nous laissant sur une note positive quoi que légèrement nostalgique…
Setlist :
Mindscape (Patrick Rondat, Pat O’May et Fred Chapellier)
Backhand (Patrick Rondat et Pat O’May)
Born to buy (Patrick Rondat)
Vivaldi Tribute (Patrick Rondat)
Nuages (Patrick Rondat et Fred Chapellier)
Alan the brave (Pat O’May)
In this town (Pat O’May)
The warrior (Pat O’May)
I’d rather be alone (Fred Chapellier)
A silent room (Fred Chapellier et Patrick Rondat)
Un blues de chez blues (Fred Chapellier)
Don’t take me for a loser (Fred Chapellier)
Gary’s gone (Fred Chapellier)
Over the hills and far away (Patrick Rondat, Pat O’May et Fred Chapellier)
C’est ainsi que s’achève ce balai de guitares par un trio, The Guitar Night Project, sachant savamment manier ce bel instrument au rythme d’émotions toujours aussi fortes. Il est donc temps de rentrer par nos Parisiennes Walkways…
Nous tenions à remercier la salle du Café de la Danse pour leur accueil chaleureux.
Photographies : Quentinprod Photos
Textes : Sartemys