Tous les ans on y a droit au moins une journée. La pluie s’invite et ça tombe sur la journée des vieux, comme un signe annonciateur d’un automne musical à venir. Car le line up de ce troisième jour fait la part belle aux groupes plutôt Old School sur les Mainstages avec Metallica en guise de cerise. L’occasion de nous rendre compte que certains sont encore bien là et qu’on pourra compter sur eux un moment et quelques doutes sur d’autres. C’est là que vous vous demandez qui ! Pour l’apprendre, il faudra lire la suite de nos aventures dans ce report qui promet d’être encore un des plus complets de toile concernant le Hellfest.
EIHWAR [Texte & Photos : Sartemys]
Avançons alors, et à pas feutrés, sur les terres françaises afin de retrouver les toulousains dits de Eihwar en cette belle matinée d’été. Quoi de mieux, ainsi, que de débuter une nouvelle journée bénie des dieux par un rituel viking au Temple agrémenté de percussions tribales et vigoureuses afin de transcender l’espace et le temps grâce à cette transe Pagan et Folklorique ? Concert remarqué et inattendu car surprenant par l’intensité qui nous happe tous, c’est médusé que l’auditoire, que dis-je, les fidèles, observent puis dansent avec ce duo magique !
KRONOS [Texte : Silverluchot – Photos : Shatenewton]
Kronos, groupe de Brutal Death Vosgiens formé en 1994. Ils sortent 4 albums en un peu plus de 20 ans avant de se séparer en 2017. Reformé l’année dernière pour une tournée anniversaire de leur album Colossal Titan Strife, nous les avions croisés il y a quelques mois à l’Empreinte.
Malgré la pluie, les tentes ne semblent pas prises d’assaut comme l’année dernière. Quelques curieux présents sous la Temple pour le Folk tentent l’expérience mais n’adhèrent finalement pas au Brutal Death. Pourtant la qualité est là, Kristof grogne particulièrement bien de bon matin et les solos de guitare à se mélanger les doigts se passent sans accroche. Une bonne mise en bouche.
BLOCKHEADS [Texte & Photos : Sartemys]
Changement d’ambiance, et après une purification certaine, à l’autre tente avec les français de Blockheads ! Il me semble que le nom d’autel pour qualifier la scène de la Altar paraissait ici, très à-propos : imaginez-vous un combat acharné à la différence de niveau si grande que votre adversaire ne fera qu’une bouchée de votre tête à arborer, dès lors, sur un pyrée ensanglanté et dégageant une aura nauséabonde. Vous l’avez ? Ils se disent « imbéciles » mais ne le sont pas, leur Grindcore vous broie sans que vous puissiez vous en sortir. À tenter si le cœur – corps, vous en dit… !
ANVIL [Texte & Photos : Vassago]
Ça fait toujours quelque chose de retrouver les Canadiens d’Anvil sur scène. Le trio oublié du Thrash au parcours si compliqué tient pourtant sacrément bien la route. On est toujours à ce demander ce qui a manqué à ce groupe pour décoller et se hisser à la hauteur des pionniers du Thrash. Pourtant, ils étaient là aussi à ce moment-là. Sur la Mainstage 1 ils étaient bien là et c’est avec une certaine bonhommie et l’humilité des grands anciens qui rien ne fait plier qu’ils nous livrent un set sans faiblesse, oldschool comme il faut pour aller avec cette journée.
HRAFNGRIMR [Texte : Silverluchot – Photos : Shatenewton]
On poursuit dans la french touch avec HRAFNGRIMR, groupe français dit de Nü Nordic, dont l’évolution du line-up a amené en son sein de multiples origines avec leur style et leurs instruments. Ils viennent tout juste de sortir leur 1er album, Niflheims Auga, concrétisant une montagne de singles, EP et LP sortis depuis leur formation en 2019. Leurs textes, dans un 1er temps basés sur le Hávamál, prennent ensuite leur inspiration des jeux vidéos, de l’univers heroic-fantasy mais aussi du monde des rôlistes. D’entrée, gros effort sur la mise en scène, que ce soit les tenues, les instrus ou même les guerrières paradent. Tout le monde y met sa patte et y va de son instrument. La voix de Mattjö Haussy profonde (voir diphonique) et grasse couplée à celle de Christine Roche. plus aiguë et puissante couvrent parfaitement l’ensemble de percussions et cordes (voire d’autres classes). Le tout validant leur dénomination onirique.
SANGUISUGABOGG [Texte : Silverluchot – Photos : Shatenewton]
On poursuit l’alternance des scènes avec Sanguisugabogg, groupe de Death moderne américain formé en 2019 par Caremon Boggs qui provenait d’une formation de Black appelée Sanguisuga. Je vous laisse faire le raccourci pour comprendre le nom maintenant. Ils sortent 2 albums en 2021 et 2023. Ouverture sur son THX, on est sur du bien lourd. Encore une fois, l’alternance avec le Folk laisse des traces. À croire que les gens n’ont pas compris ce qui allait leur arriver aujourd’hui. La brutalité est vraiment agréablement gérée et les titres assez courts s’enchaînent.
RHAPSODY OF FIRE [Texte : Silverluchot – Photos : Shatenewton/Vassago]
De retour sur la Main avec Rhapsody of Fire. Groupe de métal Symphonique italien, ils apparaissent dans un premier temps sous le nom Rhapsody (voir même Thundercross si on veut chipoter) avant d’adopter de force Rhapsody of Fire pour des questions de droits. Ils s’auto proclament créateurs du Hollywood Metal. Leur style à proprement parler passera par du Heavy, Epique, Mélodique ou encore Power tout au long de 15 albums, leur dernier en date, Challenge The Wind, est sorti en mai dernier. Les fans de Power Mélodique sont de sortie en ce début d’après-midi malgré la crainte de la pluie. En même temps, ça semble épique comme condition. Les slammeurs sont déjà en activité. Serait-ce bon pour la digestion ? Si techniquement parlant, rien à signaler, c’est l’aspect fédérateur particulièrement puissant dans la prestation qui est remarquable.
BLACK STONE CHERRY [Texte & Photos : Vassago]
Black Stone Cherry c’est un peu nos chouchous depuis qu’on les a couverts au Trianon l’année dernière. C’est un groupe qu’il faut absolument voir sur scène dans sa vie si on aime le gros Rock Metal US. Aujourd’hui leur set court et la scène calibrée pour Metallica en tête d’affiche constituent des handicaps majeur pour réussir à convaincre. Mais ils s’en sortent avec les honneurs grâce à une mobilité sans égale et un savoir faire certain. Avec Black Stone Cherry en première partie, on a toutes les chances de se faire voler la vedette…
THE CASUALITIES [Texte & Photos : Vassago]
Bon parfois on choisit d’aller voir un concert juste pour le look des mecs sur scène quand on est photographe. On ne connaissait absolument pas The Casualities et on n’en a pas retenu grand-chose. Juste que c’était plutôt fun, assez sautillant, bien Punk et assez efficace. Pas sûr qu’on va devenir fan d’un coup, mais le groupe mérite d’être vu au moins une fois pour se faire une idée, surtout si on aime le genre.
BRUTUS [Texte : Silverluchot – Photos : Shatenewton/Vassago]
Premier passage sur la Valley pour Brutus, trio belge formé en 2014, proposant un Post-Hardcore qu’ils situent entre Slayer et Savages. On leur prête de mélanger également des éléments de Prog, Mathcore ou encore de Black. En 10 ans d’existence, ils sortent 3 albums studios. Particularité du line-up c’est Stefanie Mannaerts à la batterie qui officie au chant. Bordélique de base, la Valley déborde dans tous les sens. Même côté photographe, la moitié du fest est là. Les artistes eux-mêmes semblent les premiers surpris de la foule qui les attend. La voix cassée de Stéphanie, placée avec la réverbe qu’il faut, hypnotise l’auditoire. Au-delà du concept de batteuse chanteuse, c’est surtout le tissu de sa voix meurtrie qui peut faire pâlir une partie des frontwomen. Le reste de l’instru est assuré avec brio, par notre duo de cordes.
LEGION OF THE DAMNED [Texte & Photos : Sartemys]
N’oublions pas nos racines pêcheresses et revenons nous repentir à la Altar avec les néerlandais de Legion Of The Damned. À la confluence de sons Thrash et Death, le quatuor souhaite – veut, en découdre en abhorrant la délicatesse pour nous balancer via leur maîtrise rythmique, une violence saturée et visant juste. Moyennement ampoulé, leur musique est un petit bijou pour qui désire ressentir une noirceur en filigrane d’un opprobre dionysiaque !
SKALMOLD [Texte : Silverluchot – Photos : Shatenewton]
On retraverse le fest pour les Islandais de Skalmold. Leurs origines Viking se mêlent à un Folk Metal dans la grande tradition des pays scandinaves. Le line up reste inchangé depuis leurs 15 années passées. 6 albums sont sortis à ce jour. Le Folk, comme chaque année, a un réel public qui répond présent à sa journée dédiée. Les gars attaquent direct avec des titres très dansant pour concerner tout le monde. Les titres plus musclés ne se font pas attendre non plus, mais gardent un aspect mélodieux celtiques qui dérident les moins fans de bourrin. L’ajout de grosses voix par-dessus sonne comme un cri de ralliement pour partir en guerre.
MAMMOTH WVH [Texte & Photos : Vassago]
Ça va faire un moment qu’on suit Mammoth, on est présent à chacun de leur passage à Paris. Pas facile d’occuper une scène faite pour Metallica avec cette avancée imposante qui éloigne énormément le groupe du public. Le PIT réservé au fan ultra hardcore des Metz est paradisiaque pour les photographes qui ont la place de s’y mouvoir, mais nettement moins pour le public qui se retrouve à 3 bornes des groupes. Le groupe utilisera plusieurs fois l’avancée pour aller à la rencontre de son public, mais timidement. Wolfgang surtout n’y fera qu’une courte incursion pendant un solo ou deux avant de repartir vers son micro pour chanter. Comme tous les groupes évoluant sur cette Mainstage 1, Mammoth s’en sortira correctement, mais on ne peut s’empêcher de penser que le show aurait été meilleur sur une scène normale.
THE HAUNTED [Texte : Silverluchot – Photos : Shatenewton]
L’alternance de genre sous les tentes se poursuit avec The Haunted, groupe Suédois entre Thrash (inspiration des classiques du genre dans les années 80) et Death Mélodique. Ils sortiront neuf albums entre 1996 et 2017 conjointement à de nombreux changements de tête. La formation se stabilise en 2013. Un dixième disque serait en préparation depuis 2022. L’heure tourne et on approche gentiment des têtes d’affiches pour les tentes. Les échanges se raréfient, d’une part par la densité de peuple mais aussi par la scission des genres qui semble avoir été actée. Il faut dire que nos grands gaillards envoient du pâté d’entrée, pour bien planter le décor. Le mélange Trash/Death dépoussière pas mal le Death classique. Un certain groove s’implante dans la fosse et quelques breaks supplantés de ce growl bien gras pourrait taquiner le Brutal Death ou Deathcore. Ne leur manque qu’une sonorité plus moderne pour cela.
YNGWIE MALMSTEEN [Texte & Photos : Vassago]
Yngwie ça faisait un moment qu’on ne l’avait pas vu sur scène. On l’a trouvé sacrément en forme pour son passage sur la Mainstage 2 ! Déjà le guitariste à littéralement fondu, on sent comme une reprise en main générale de sa part. Sur ce concert, il aura cabotiné comme il a l’habitude de le faire, mais on aura eu quand même beaucoup moins de pains que d’habitude. Seul souci, Yngwie Malmsteen chante quelques morceaux (le reste étant assuré par son claviériste Nick Marino) et là en revanche autant à la guitare il reste remarquable, autant au chant on aurait préféré une pointure comme Jeff Scott Soto ou Jorn Land. Le guitariste virtuose nous aura régalé de quelques-uns de ses classiques et aura fait la démonstration de son savoir-faire. Démonstration qui n’aura pas forcément été au gout des plus jeunes restés plus découvrir la légende.
EXTREME [Texte & Photos : Vassago]
C’est la journée des virtuoses ! Cette fois, on a droit à un show en règle de la part d’Extreme qui compte en son sein l’une des plus fines gâchettes de la six cordes Nuno Bettencourt et un des meilleurs chanteurs de sa génération Gary Cherone. On a également plaisir de retrouver Pat Badgers à la basse, le genre de bassiste discret qui possède une main gauche aussi rapide qu’un guitariste soliste et Kevin Figueiredo à la batterie depuis la reformation. Le groupe vient défendre la sortie de son dernier album qui a fait très forte impression l’année dernière. Autant dire qu’une partie du public les attend de pied ferme et ils ne vont pas être déçus. Le groupe est sur la Mainstage 1 de Metallica avec cette avancée dont il ne se servira pas beaucoup. Pour autant Gary en bon showman sait maintenant le public sous pression. Le passage sera bien trop court et on en aurait bien repris un peu pour la route. Côté public, les gens sont un peu plus nombreux, mais on sent bien qu’un grosse partie de la population préfère s’abriter sous les tentes. D’ailleurs, on vous y emmène.
CORVUS CORAX [Texte : Silverluchot – Photos : Shatenewton]
Suite de la prog Temple avec Corvus Corax, formation Allemande de Folk Metal créé en 1989. Ils prennent pour thématique l’univers médiéval ajoutant bon nombre d’instruments et sonorités de l’époque. Leur discographie s’est extrêmement épaissie depuis toutes ces années. Rien que sur les albums, pour éviter toute discorde, on de situe entre 14 et 17 (comme ça tout le monde est content … ou pas). Nouvel indicateur dans cette seconde partie de fest, la quantité de personne passant d’assis à debout dans les dernières minutes avant le set. Montrant leur implication et attente pour le groupe à venir. Et pour le coup, tous se sont quasiment levés tels un seul homme. La troupe arrive sur scène accoutrée comme il se doit (j’imagine) équipés de leur cornemuse maison supportés par de grosses percussions. La fin du set fera déborder les tentes.
KATAKLYSM [Texte : Silverluchot – Photos : Shatenewton]
On re re re re traverse nos bonnes vieilles tentes en essayant de ne pas marcher sur les autres pour Kataklysm. Death Metal Québécois, ils se réunissent en 1991. Partis sur une phase plus extrême Grindcore/ Brutal Death, ils abordent un son plus mélodieux par la suite s’ouvrant un tout petit peu vers un public moins extrême. 15 galettes forment leur discographie d’⅓ de siècle. L’Altar est prise d’assaut par les énervés du jour. Clairement, le bourrin, c’est ici en ce samedi pluvieux. Ça part très fort sans prévenir. Les Blast Beats promis sont bien là, nous mitraillant à bout portant. Les breaks cassent la nuque de nos festivaliers. Il va falloir tenir la cadence sans broncher. Les gens continuent de s’agglutiner, devant et dans la Temple, ça dégueule bien. Les slams s’enchaînent et s’intensifient avec la fin du set approchant.
ACCEPT [Texte & Photos : Vassago]
On ne savait pas trop à quoi s’attendre avec Accept. Suite à de nombreux changement de line up dans la longue carrière du groupe, on pense surtout à la séparation d’avec Udo, on avait un peu lâché l’affaire. On n’aurait pas dû car c’est un excellent concert que nous ont livré les Allemands au Hellfest ce soir, avec une très belle présence scénique sur un paquet de classiques. Le public est encore un peu juste pour une fin d’après-midi, mais de l’autre côté ça commence à sérieusement se remplir pour le passage de Mass Hysteria.
SKYCLAD [Texte : Silverluchot – Photos : Shatenewton]
Transition importante en cours avec les Anglais de Skyclad et leur Folk Metal, dont le nom provient d’un mouvement où les rituels se font dans le plus simple appareil (potentielle “tenue” de scène ?). Débutant en 1990 par une sorte de Thrash Metal avec des sonorités Folk, ils aborderont des choses plus Heavy et Hard Rock passant même par du pur Acoustique, se rapprochant du Folk traditionnel Anglais. Les derniers albums sont quant à eux plus tournés Rock. L’ouverture s’effectue sous une Temple pleine, mais sans plus. Pourtant les premières notes très reconnaissables du violon et ces mélodies celtiques commencent à refaire déborder l’antre du Folk d’un jour. Cette fois, ce sont peut-être les nécessiteux du bourrin qui sont pantois devant l’ambiance sautillante et joueuse. Les autres prennent clairement leur pied. La démonstration musicale est efficace et dans un certain équilibre entre énergie et nuance.
MASS HYSTERIA [Photos : Vassago]
Quand le groupe démarre son set, on sent le groupe un peu fébrile. La scène est grande, le public est loin, il faut prendre ses marques. Passé la première minute Mass Hysteria va littéralement retourner le public du Hellfest. Mobiles, impériaux, les cinq artilleurs du Neo Metal Français s’impose sans faiblir. De mémoire, on n’a jamais vu toute la fosse des Mains sauter aussi longtemps sur un titre. C’est un sans faute pour Mass qui confirme sa place des fiertés françaises aux côtés de Gojira.
BRUCE DICKINSON [Texte & Photos : Vassago]
Déjà en place pour shooter le concert des Metallica, on a la chance d’assister à la fin du show de Bruce Dickinson depuis les hauteurs de la régie. Le temps de voir que le chanteur ne craint pas l’humidité car la pluie qui s’est invitée pendant le show de Mass Hysteria a gagné en puissance. Bruce est toujours en forme et réchauffe le public avec ses grands gestes pendant les solos de ses musiciens. On retrouve la même équipe qu’à l’Olympia quelques semaines avant et le concert est sensiblement le même bien qu’un peu plus court. Le public est sous plastique mais bien là !
NILE [Texte : Silverluchot – Photos : Shatenewton]
Retour dans l’énervement avec Nile et leur Death ambiance Égyptienne. Né des restes d’un précédent groupe de Karl Sanders (Morriah), il est formé en 1993. Ils sortent une dizaine de disque en un peu plus de 30 ans de vie, et dont le dernier, The Underworld Awaits Us All, devrait sortir en août, 5 ans après leur dernier produit. L’ouverture telle une parade de pharaon nous met rapidement dans l’ambiance. Le trio s’installe et prend tout de suite la mesure de l’événement. Il n’en faut pas plus pour inonder musicalement l’Altar. Les Blast de la batterie nous clouent sur place et ce duo de voix du même genre permet un growl à l’unisson incroyable. Les interludes nous maintiennent dans l’esprit du Nil de même que de simples riffs typiques à la guitare.
KORPIKLAANI [Texte : Silverluchot – Photos : Shatenewton]
Débuté sous Shamaani Duo en 1993, une première “incarnation” s’effectue en Shaman après le 1er album. L’histoire se répète et après le 3ème CD (tout nom confondu), ils s’incarnent enfin en Korpiklaani en 2003 avec de nombreux changements, notamment un choix musical orienté Folk Metal et l’arrivée des instruments Folk tels qu’on leur connaît aujourd’hui. Leur dernier album, Rankarumpu, vient de sortir en avril dernier. Le grand moment de la journée sous les tentes sans contestation couplé au contexte pluvieux, peut être le concert du Hellfest en ces lieux. L’instru “classique”, les percussions et les engins Folkloriques, tout est nickel. La voix de Jonne Järvelä marche dans toutes les situations. La foule, elle, bouge au-delà de la Temple, voire de l’Altar. Les slams s’enchaînent et il ne serait pas étonnant de retrouver des groupes de gens bras dessus bras dessous par dizaine voir plus. Enfin, comment clôturer autrement qu’avec Vodka. Une grande communion tout simplement.
METALLICA [Texte & Photos : Vassago]
Pour Metallica c’est la seconde fois en trois ans qu’ils foulent les planches du Hellfest. Ils avaient attendu la 15e édition, celle du siècle avec ses deux week end enchaînés, pour venir enfin assurer une tête d’affiche et le public ne s’y était pas trompé en répondant présent. Le Festival avait même réussi à faire évoluer la jauge pour permettre à plus de monde de venir célébrer ce moment exceptionnel. Comme toutes les secondes fois, on sent le public moins fébrile, mais toujours présent. La journée aura été assez clairsemée devant les Mains, mais ce n’est plus le cas pour le show des Metz. Le parterre est noir de monde malgré l’humidité ambiante. Car il pleut toujours et pas qu’un peu. Depuis la régie, nous assistons au début du show qui part plutôt bien. Le groupe semble en forme et même si ça ne court plus sur scène depuis longtemps, le charisme est toujours là. On a entendu qu’ensuite ça s’est un peu dégradé et que le groupe n’a pas donné son meilleur pour ce second passage au HF. On aura même un petit moment de gène avec une reprise peu maîtrisée d’un extrait d’Indochine. Forcément ceux qui ont connu le groupe à la grande époque ne peuvent que regretter que le temps passe. En revanche pour les plus jeunes, ils mesurent sûrement cette chance qu’ils ont de pouvoir encore les voir en live alors que tant d’autres groupes de la même génération se sont séparés.
DISMEMBER [Texte : Silverluchot – Photos : Shatenewton]
Quand y en a plus y en a encore. Vous reprendrez bien un peu de Death Metal suédois avec Dismember. Ils sortent 8 albums avant leur séparation en 2011. Ils se reforment en 2019, cocasse avec un nom pareil. Ça rentre comme ça et sans gants. Ça va vite et fort sans demander son reste. Il faut vraiment s’employer à cette heure pour suivre le rythme. Tout est intense, instru, voix, pas le temps de respirer. “Je crois qu’après avoir vu ça on peut mourir tranquille, enfin le plus tard possible”.
Info post Hellfest, un nouvel album quasi annoncé pour 2025, plus de 17 ans après le dernier enregistrement.
SUICIDAL TENDENCIES [Texte & Photos : Vassago]
C’est amusant de voir sur scène Tye Trujilo avec Suicidal Tendencies pendant que le père occupe la Main au même moment. Le Hellfest est pris en otage par la famille Trujilo ce soir ! La Warzone est pleine ras la tronche pour accueillir les rois du Crossover et l’ambiance s’échauffe rapidement. Sur scène, comme à chaque fois, ça bouge dans tous les sens, le père Muir se démène pendant que le fiston de Chloé saute partout. Côté gratteux on a d’un côté le calme et l’efficacité de Dean Plaisant, artisan de la reformation du groupe depuis 1997 et de l’autre le sautillant Jeff Pogan qui grimpe sur les amplis et va chercher le public. A chaque fois c’est un plaisir de retrouver Suicidal en live et même si la voix de Mike Muir est un peu fatiguée, son capital sympathie reste intact.
EIVOR [Texte : Silverluchot – Photos : Shatenewton]
Sporadiquement surnommée la Björk des Féroé, Eivør Pálsdóttir, ou simplement Eivor ne s’en rapproche pourtant que par l’aspect géographique et peut être légèrement dans l’ambiance. La dame paraît tout de même plus douce. Elle voyage entre les genres au travers de ces nombreux albums solo ou en collab. Elle se fait pourtant connaître d’abord en France par ces participations dans la pop-culture (série Last Kingdom , jeux vidéo God of War). Les derniers défenseurs du Folk sont présents pour cette ultime séance de l’édition. On découvre Eivor et sa voix de soprano transperçante dans une atmosphère apaisante après cette journée énervée. On ferme les yeux et on se laisse transporter jusqu’à la fin. Juste le temps de revenir à la réalité et de comprendre que le lit n’est pas encore à portée.
SAXON [Texte & Photos : Vassago]
C’est d’un peu plus loin qu’on verra le show de Saxon. On reconnaît le style sobre et sans fioriture qu’on avait aperçu en première partie de Judas Priest quelques semaines plus tôt. On vous invite à relire notre article. Mais cette fois l’aigle de lumière est de sortie et il faut reconnaître que c’est une institution qu’on n’avait pas revu depuis un moment. Même si le festival se vide progressivement, ils sont nombreux à rester sur le devant de la scène pour soutenir les britanniques. Heureusement il ne pleut plus.
Conclusion par Vassago
C’était donc une journée un peu spéciale avec des Mainstages un peu moins suivies que d’habitude. Le public c’est reporté sur les tentes peut être aussi à cause de la pluie. Mais il faut aussi réfléchir au fait que les groupes un peu plus oldschool n’attirent pas autant la nouvelle génération qui préfère s’encanailler ailleurs. On ne sera pas aller beaucoup du côté de la Valley sur cette journée. On aurait adoré couvrir Mr Bungle, mais nous avions rendez-vous avec Metallica. C’est aussi ça le Hellfest parfois, l’obligation de faire des choix, c’est valable pour le public autant que pour les photographes qui couvrent l’évènement.