En 2022, on avait eu la chance de les voir au Hellfest mais même si l’ambiance d’un festival est extraordinaire, on ne le dira jamais assez aux groupes qui s’en contentent, que rien ne vaudra jamais une tournée en tête d’affiche pour le public. Du coup, et forcément, on a sauté sur l’occasion pour reprendre une grosse louche de Heavy Metal avec deux des plus grands du genre !
SAXON
Avoir un groupe du calibre de Saxon pour première partie, ça en dit déjà très long sur la pole position du Priest sur le genre. Car on a ce soir, la chance d’assister au rassemblement des rescapés de NWOHM qui avec Maiden et quelques autres, ont fait les beaux jours de nos parents au début des années 80.
Alors vous allez me dire, c’est loin tout ça, on doit assister à un concert du troisième âge avec des grabataires qui ne bougent plus et jouent mal. Il faut croire que le Metal est une véritable cure de jouvence parce qu’on en a pris plein la tronche pendant 3h30 !
Saxon a été impérial ce soir. Ils sont montés sur scène en conquérants et malgré un lightshow un peu pauvre, ils ont pu profiter de jets de fumées pour souligner leurs morceaux. Biff Byford en impose naturellement avec une économie de gestes et de posture, il tient le public aux regards et n’a rien perdu de sa puissance vocale avec le temps. Pour l’aider, il peut compter sur ces deux guitaristes Nigel et Doug. L’élément le plus mobile de la bande tient la basse, à lui seul il représente quasiment 90 % de la dépense énergétique avec une pointe particulière dans la nuque ! Le batteur quant à lui, on aura du mal à l’apercevoir. Il est frappé du syndrome Nicko McBrain avec une batterie tellement haute qu’il peut se cacher complètement derrière.
Le public est déjà chaud bouillant, Saxon est un groupe qu’on voit plutôt remplir des salles de moyenne contenance comme l’Elysée Montmartre. C’est une chance de pouvoir les voir dans ces conditions. En partant, Biff nous donne rendez-vous au Hellfest. Ils seront en effet sur la Mainstage 2 en clôture de journée le samedi 29 juin.
JUDAS PRIEST
Le rideau est en place autour de la batterie, War Pigs de Black Sabbath résonne, on est dans les startings au fond du PIT photo, prêt à tout. Pourtant, on sait déjà comment ça va se passer, on a été prévenu, mais on n’est jamais trop prudent. Le rideau de scène s’échappe par en haut, aspiré par sa boite et le groupe apparaît devant la batterie dans une mise en scène façon Tussot, plein feu sur les marches.
On aura tous plus ou moins les mêmes photos, mais on ne boude pas notre plaisir de faire quelques rafales. Judas Priest nous offre ce soir un spectacle de très haute qualité à la hauteur de l’excellent dernier album Invincible Shield que vous retrouverez en chronique dans nos pages. Pour le plus grand bonheur des fans qui remplissent le Zenith ce soir, le groupe va nous faire la démonstration de son savoir-faire avec toute la panoplie classique dont ils ont le secret. En effet, pour ce type de groupe à la longévité hors normes, on n’attend pas d’être étonné, on veut surtout retrouver exactement ce qui a fait le succès du groupe. Ainsi on aura la moto, beaucoup de changement de tenues de la part de Rob et toujours cette paire de guitaristes très présents sur les côtés qui assurent le visuel en prenant des poses. Dernier membre originel du groupe (Rob Halford étant le second chanteur Al Atkins étant passé avant lui aux débuts du groupe) Ian Hill à la basse reste dans le fond de la scène, il ne passera jamais devant (le batteur non plus, mais lui c’est déjà plus logique…), Ian Hill c’est l’anti Steve Harris !
La setlist donne une bonne part aux nouveaux titres qui sont très bien accueillis par le public, on sent que l’album a plu. Forcément les classiques ont la part du lion avec les incontournables Painkiller et Breaking The Law en tête de proue. Mais on retrouve aussi quelques classiques moins immédiats. Glenn Tipton rejoint le groupe sur deux titres du rappel Metal Gods et Living After Midnight. C’est un moment poignant et un vrai plaisir de revoir Glenn sur scène pour ce qui sera peut-être la dernière fois. En effet le guitariste souffre de la maladie de Parkinson diagnostiquée en 2018, ce qui l’empêche de tourner avec le groupe et qui explique son remplacement par Andy Sneap pour le live. Il reste cependant un membre à part entière et participe principalement à l’aspect artistique.
Judas Priest ce soir aura confirmé sa place dans la course en livrant un show à la hauteur de nos attentes et si vous avez râté la fête, sachez qu’ils se produiront à Nancy dans le cadre de la première édition du festival Heavy Week-End le dimanche 23 juin 2024.
Melolive tient tout particulièrement à remercier Gérard Drouot et Replica Promotion pour l’accréditation presse qui nous a permis de vous parler de ce concert.