Établissement public français, la Philharmonie de Paris accueille du 5 avril au 29 septembre 2024, une exposition sur la musique amplifiée et plus particulièrement sur les musiques extrêmes, le Metal. Une bien belle représentation pour un genre aux racines multiples et lointaines.
Tirant son nom de l’accord musical du triton, comme expliqué par Keith Kahn-Harris dans sa thèse Extreme Metal: Music and Culture on the Edge et repris par Camille Bera dans la sienne intitulée Le Black Métal : un genre musical entre transgression et transcendance, dont sa pratique fut critiquée par l’Église qui y faisait référence comme diabolus in musica, il pose les bases. Parfois décriées, souvent clichées, celles-ci sont en réalité plus complexes que cela.
Retraçant l’histoire du Metal en débutant à l’ère du Rock, Hard-Rock et du Heavy avec Led Zeppelin, Black Sabbath et Deep Purple, Corentin Charbonnier et Milan Garcin, respectivement docteurs en anthropologie et histoire de l’art entre autres, vous ferons traverser à travers ce pélerinage, les moments clefs de ce genre tant décrié entre rétrospectives musicale, anecdotique et stricto sensu artistique – remercions, au passage, Fortifem (Emperor, Gojira, Le Monde, Canal +, Cartier, Les Domaines Barons de Rothschild etc.) pour leur participation totale aux artworks liés à l’exposition. Partageant instruments, photographies, pièces rares et uniques dénichées dans le monde entier, « METAL – Diabolus in musica » est une première en France. Faisant la part belle aux sous-genres qui suivirent, passant du Symphonique au Nu sans oublier le Death ou le Black, c’est donc sans oublier le lien indéfectible avec l’art pictural et sculptural que vous découvrirez la profondeur d’un genre puisant certains éléments de sa culture dans des œuvres classiques pour tenter de se rapprocher de ce que Vladimir Jankélévitch décrivait comme « ineffable » ; une musique se voulant alors totale, entre recherche cathartique, désordre sensoriel et apprentissage permanent pour initiés du moins, passionnés, car « pour reconnaître, il faut connaître », disait Milan lors de leur passage à l’émission d’Eric Jean-Jean sur RTL.
L’expérience perdure alors dans un catalogue mais également, et en toute logique, au sein d’une compilation éponyme regroupant une majorité de titres inédits et passant par les plus grands du Metal : Judas Priest, Alice Cooper, Mass Hysteria, Trust, Sabaton, Eivor, Nightwish, Rotting Christ, Sinsaneum, Alcest… soigneusement élaborée par Mehdi El Jaï, directeur du label Verycords (Mass Hysteria, Alphaville, Alice Cooper, Cali, Blondie, Deep Purple, Extreme, Kim Wilde etc.) et en étroite collaboration avec vos deux guides et moi-même.
Allez-y donc oreilles et yeux « ouverts » pour y contempler un genre transgressif se retrouvant, désormais, entre les murs d’une institution muséale… à bon entendeur !