On pensait déjà beaucoup de bien de Dirty Honey. On avait eu le plaisir de chroniquer leur dernier album qui nous avait impressionné. Il faut dire que dans le genre ils sont quasiment sans concurrents. Mais un bon groupe peut en cacher un autre…
SEND ME LOVE LETTERS
Autour de nous personne ne l’a vu venir lorsque Send Me Love Letters est monté sur scène, mais après un ou deux titres, le groupe français qu’on a d’abord cru anglais jusqu’à ce que la chanteuse parle au public, avait toute notre attention. Avec son Rock Garage typiquement UK, la chanteuse et sa bande nous ont fait une démonstration de savoir-faire assez bluffant. Derrière sa guitare avec un faux air d’enfant sage, la fille de la bande balance son texte avec une voix entre Aretha et Janis Joplin. Sur scène, le groupe est totalement charismatique avec des attitudes très étudiées. Chaque titre installe des ambiances différentes avec parfois un peu de Punk, de la Soul ou ce bon Rock UK. C’est pro, super efficace et on ne voit pas le temps passer. Assurément la bonne surprise de la soirée qu’on n’attendait pas.
DIRTY HONEY
Après cet amuse-bouche de luxe, le plat de résistance débarque sur scène et c’est comme on se l’était imaginé ! Dirty Honey nous replonge dans le temps où le Hard Rock se jouait à quatre avec un chanteur charismatique à la voix haute et un guitare héro ténébreux qui balance ses solos d’un air nonchalant sans jamais en mettre une à côté (sur ce dernier point on est plutôt dans le présent en fait, parce qu’à l’époque le jeu en live était quand même nettement plus approximatif). Forcément on pense à Led Zeppelin mais c’est un peu comme une version realoded de ce dernier. Les compositions dont on vous parlait dans notre chronique font mouche en live. Le groupe n’a pas besoin d’en faire des tonnes, tout le monde dégage une présence naturelle. La section rythmique nous régale de son groove ronflant pour le plus grand bonheur d’une Machine bien pleine. Le public en redemande, il fait chaud mais tout le monde s’en cogne. Alors oui, si un jeune passait dans le coin il penserait qu’on assiste à une messe nostalgique pour boomers. Mais putain, quel pied! Dirty Honey confirme son hégémonie sur ce revival musical, il vient se placer à droite de Greta Van Fleet et s’il continue sur sa lancée il pourrait bien leur voler la vedette. En tout cas, niveau guitare, les guitaristes respectifs des deux formations ne jouent tellement pas dans la même cour qu’on se demande s’ils pratiquent le même sport. Chez les Dirty, les deux mains sont toujours synchronisées, l’air de rien ça compte.
Bref, si vous avez raté cette date, pleurez ! Et accessoirement priez aussi pour qu’ils repassent bientôt car il sera alors temps de vous rattraper. Pourquoi pas dans une plus grande salle tiens !