Old School, new students
Après avoir proposé un EP et un premier album éponyme, Dirty Honey propose de continuer son chemin avec la sortie de son deuxième album. Pour nous, c’est le premier qu’on découvre et c’est une très belle surprise.
Il n’y a pas à dire, les années 2020 seront celles du revival Hard Rock. Après Greta Van Fleet qui chasse clairement sur les terres de Led Zeppelin, Dirty Honey se pointe avec son Rock racé qui fleure bon le Blues et les années 70. Alors ce n’est pas le tout de faire du neuf avec du vieux, il s’agit tout de même de proposer des compositions qui tiennent la route et qui donnent envie de se replonger dans la musique de ces années-là sans pour autant faire un copier/coller à la manière de.
Alors forcément, là encore, le rapprochement avec Led Zep’ est inévitable, le chanteur possède un timbre assez proche de celui de Robert Plant et l’ambiance, nettement « world music » s’attache au Blues Rock de cette époque. C’est un peu toute l’histoire de la musique blanche US ce disque. On démarre avec des morceaux typiquement Blues Rock qu’on peut rapprocher du Zep mais pas parce que le groupe s’inspire des compositions de ce groupe en particulier, mais surtout parce que Dirty Honey puise ses influences exactement dans les mêmes références. On entend le Rythme’n’Blues avec cette agressivité latente, on entend le Rock qui coule du sud à la Lynyrd Skynyrd mais en plus aérien, le groove d’un Aerosmith et toujours ce son brut qui n’est pas sans rappeler des groupes comme MC5.
Le groupe est revenu sur le lieu d’enregistrement de leur premier essai en Australie au Downunder (qui a vu passer Rage Against The Machine, Bruce Springsteen, Pearl Jam ou encore Stone Temple Pilote) et vu le résultat sonore, on peut dire qu’ils ont bien fait.
La force du groupe sur cet album réside dans les mélodies très efficaces, la voix de Labelle est simplement envoûtante, capable de réchauffer un iceberg, il titille les aiguës sans forcer, toujours avec un léger grain dans la gorge et évite le côté criard qu’on reproche parfois au chanteur de Greta Van Fleet. Le groupe est également capable de changer d’ambiance avec des titres comme Rebel Son au groove plus riche et l’ajout de piano ou avec le titre Folk Coming Home et la balade You Make It Alright.
Dirty Honey avec Can’t Find The Brakes démontre qu’il n’est pas qu’un clone de vieux groupes de Hard Rock, il démontre d’un vocabulaire large en matière de Rock et sait flatter nos oreilles avec des compositions efficaces et mélodiques. Loin d’être un simple rappel mélancolique d’une époque révolue, les Californiens ajoutent une pierre à cet édifice qui avait clairement besoin d’un petit rafraîchissement. Ce second album est une véritable bouffée d’oxygène qui tourne déjà en boucle dans nos playlists. On en aurait presque envie de se remettre aux vinyles pour rester dans l’ambiance.
Tracklisting :
Don’t Put Out The Fire
Won’t Take Me Alive
Dirty Mind
Roam
Get A Little High
Coming Home (Ballad Of The Shire)
Can’t Find The Brakes
Satisfied
Ride On
You make It All Right
Rebel Son
Titre emblématique de l’album : Satisfied.
Titre dont on aurait pu se passer : Aucun, on pense qu’il s’agit d’un album sans faute de goût.
Titre ovni : L’ensemble est cohérent, mais on cherche un titre qui se démarque on peut prendre Rebel Son et son ambiance plus sombre, un des titres les plus intéressant de l’album.
19/20