La dernière fois qu’on avait croisé Tommy c’était à la Cigale. La salle était pleine à craquer, on y croisait au premier de jeunes guitaristes avec leur acoustique entre les jambes, sûrement pour se la faire dédicacer. On se demandait si cette fois à l’Olympia, l’artiste allait remplir. On ne va pas jouer sur le suspens, c’était full.
CLIVE CARROLL
Clive Carroll prend place sur sa chaise pour commencer à jouer ses titres. Le monsieur vient de San Francisco et pratique le picking. Il est donc totalement raccord avec le thème de la soirée. Clive reçoit un très bon accueil du public qui encourage activement les moments performants et applaudit chaleureusement entre chaque titre. Scéniquement c’est très minimaliste, la lumière est assez statique mais c’est usuel pour ce type de musique.
TOMMY EMMANUEL
Lorsque Tommy Emmanuel débarque sur scène, il n’utilise pas la chaise mais préfère rester debout. Et ça fait toute la différence car le spectacle devient plus dynamique. Tommy va multiplier les mimiques en déroulant sa setlist. Par moment il cabotine. Par exemple il va faire semblant de regarder sa montre en jouant un truc très rapide de la main droite, ou encore en plein milieu d’un passage compliqué il va retirer le capodastre (accessoire permettant de changer de tonalité comme si on réduisait le manche) et enchaîner (vous le verrez sur une photo de la galerie). Sur un temps plus calme, l’artiste va se poser sur une chaise mais ça ne durera pas longtemps. Tommy c’est aussi le roi de la grimace, mais il ne manque pas de charme et n’est pas avare de sourires. Entre les titres il s’adresse aux spectateurs, fait un peu d’humour. Le public lui est très attentif et respectueux, on a limite une ambiance religieuse, c’est la grand-messe du picking ce soir à l’Olympia.
Tommy Emmanuel confirme donc une fois de plus qu’il est le grand prêtre du picking acoustique. Chacun de ses rares passages est un succès avec des salles pleines et des ovations de la part d’un public fidèle qui rassemble toutes les générations.