Insaisissable
Huitième album en date du célèbre groupe de Metalcore anglais Asking Alexandria, Where Do We Go From Here? est un ensemble mélodique à la poigne plus forte mais pourtant moins marqué car jonglant inlassablement entre différentes ambiances.
L’œuvre du quintet s’ouvre sur Bad Blood à l’introduction mettant en valeur les percussions. Un air à la Panic! at the Disco se retrouvera dans certains passages vocaux prononçant le titre du morceau. Des côtés donc plus mélodieux ressortiront avant que ne surviennent dès 2 :50, des screams étouffés, non sans rappeler le bon passé Screamo du groupe. Ainsi, et dans une lignée plus affirmée ici, Thing Could Be Different se compose d’élans chantés, calmes, et instrumentaux, violents et ce, d’une manière assez binaire. Le début possède quelques ressemblances avec ce que pourrait faire un Motionless In White, auquel s’ajoute une lourdeur Indus d’un Avatar, mais ponctuées par une pointe plus agressive développée tout au long de l’album. L’introduction de Let Go est planante. Une voix féminine vient apporter sa grâce. Il est dommage de ne pas l’avoir mentionnée en featuring car son nom ne figure nulle part mais le voici, il s’agit de l’artiste Grace Grundy. Nous sommes donc à la confluence de plusieurs choses, peut-être trop. L’odyssée qui nous attend n’a donc rien de réellement épique, étant plutôt une balade quelque peu initiatique à bord d’une autocar.
Psycho arrive calmement avant que la voix ne se pose. Quelques arrangements plus lourds à la Polyphia avec un retour plus calme vers 3 :15 avant que ça ne reparte. Ça tambourine plus ici, avec des guitares aiguisées pour un rendu plus psychotique. Arrive le premier morceau qui fut préalablement partagé par Asking Alexandria, Dark Void. Le début est sans appel, donnant le ton à ce qui va suivre. L’ensemble est ici, vraisemblablement cohérent. Il est un point de bascule dans la structure de l’album. Nothing Left s’aligne. La batterie donne le la, l’aspect davantage Metalcore de l’album ressort pour continuer avec un solo de guitare et une pesanteur caractéristique avec une fin progressive où le silence tend à s’étendre. Feel se ressent. L’introduction est douce avec un scream à 45 secondes. Une toile de fond dérangeante s’immisce, à la GHØSTKID. Une partie au semblant de Deathcore s’y ajoute. Let The Dead Take Me débute de manière Rock/Noise. Une partie Pop arrive, sans trop crier gare. Kill It With Fire va faire perdurer cette insaisissabilité qui caractérise l’album. Un début similaire avec un axe plus Punk et Screamo. L’interlude est une démence dans les flammes ? Holding On To Something More est plus calme, alternant entre Pop/Rock. Le voyage touche alors à sa fin, Where Do We Go From Here se veut conclure paisiblement. Le morceau est plus acoustique tout en gardant une ADN Rock, la voix est pondérée et la contemplation visible sur la pochette de l’album prend tout son sens ici.
Une œuvre insaisissable donc, mais pour le meilleur et pour le pire, car manquant de cohérence malgré des passages concluants.
Pistes :
1. Bad Blood
2. Thing Could Be Different
3. Let Go
4. Psycho
5. Dark Void
6. Nothing Left
7. Feel
8. Let The Dead Take Me
9. Kill It With Fire
10. Holding On To Something More
11. Where Do We Go From Here
Titre(s) emblématique(s) de l’album : Dark Void, Nothing Left & Where Do We Go From Here
Titre(s) ovni(s): Feel & Kill It With Fire
Titre dont on aurait pu se passer : Let The Dead Take
13,5/20