Pour sa première existence Le Grand Paris Sludge élit domicile à notre maison mère qu’est l’Empreinte. Le concept : 10 groupes dont les univers tournent autour du Sludge pour se relayer le temps d’un week-end.
DECASIA
Le groupe Nantais de Rock Psyche Stoner Decasia voit le jour en 2013. Il se compose de Geoffrey Riberry à la batterie, Maxime Richard à la guitare et au chant et enfin Fabien Proust à la basse et au synthé, ce dernier remplaçant en 2015 le dernier membre fondateur Kevin Bobet. Ils sortent 2 EPs (2014 et 2017) avec des line up différents et leur 1er album, An Endless Feasts for Hyenas, vient tout juste de fêter sa 1ère année d’existence.
Le groupe démarre les festivités dans une grande salle déjà plutôt bien remplie. A trois sur scène, il n’y manque rien. Les Nantais sont là pour tout donner et ils nous le font savoir ! Leur objectif : un grand final pour leur tournée européenne qui s’achève sur cette date. Musicalement, ça sent les années 70, mais qu’à cela ne tienne, on ne s’ennuie pas ! La voix est accordée à la guitare, grinçante et criarde, la batterie est éclatante et la basse bien présente. Tout est là pour passer un bon moment.
FÁTIMA
1er groupe local du WE, Fátima (ex-Crabs) vient faire la transition Stoner/Doom avec leur touche orientale dans leur univers psychédélique. Forts de leurs 3 albums (Moaner, Turkish Delights et Fossil) depuis leur création en 2015, le trio se compose d’Antoine (Chant et Guitare), Maxime (Basse) et JC (Batterie). Et côté nouvelles fraîches, un Split tout chaud avec Clegane est sorti le 11 avril dernier.
Conséquence d’un petit souci médical, Fatima nous propose ce soir une version acoustique de son répertoire. L’absence de guitare électrique se fait vite oublier grâce la voix chaude, ronde et légèrement saturée d’ Antoine. On retrouve bien l’ambiance orientale promise, le tout pour nous charmer. Le groupe nous présente une grande partie de son dernier album Fossil, mais également quelques exclusivités à sortir. Nous sommes à peine au deuxième groupe que le club nous semble déjà bien petit pour la soirée…
BARABBAS
On reste dans le Stoner/Doom avec les Franciliens de Barabbas au détail près qu’ici on change quelque peu de lexique, à commencer par la dénomination des 5 artistes (apôtres ?). On trouve St Rodolphe (Chant), St Jean-Christophe (Batterie) , Sts Stéphane et Thomas (Guitare) et enfin le dernier converti St Alexandre (Basse) arrivé en 2019. La destinée a fait son œuvre en 2007 pour donner naissance à ce groupe honorant le criminel relâché à la place de Jésus à son procès… Leur seconde sainte galette, La Mort Appelle Tous Les Vivants, sortie en décembre dernier est encore fraîche et innocente.
Au tour de Barabbas de prendre possession de la grande scène. Cette fois la salle est belle et bien pleine, et pour cause le groupe s’impose plus que naturellement dans le genre. D’une instru lourde et grasse, les gars sont là pour nous inonder de références liturgiques à chaque phrase. Aucun souci de compréhension puisque tous les textes se font sur un français propre ponctué de quelques grognements. Le public est converti, et à l’inverse des premiers groupes, celui-ci se montre assez démonstratif et agité.
Setlist :
- Je suis mort depuis bien longtemps
- De la viande
- Sous le signe du Néant
- Judas est une femme
- Le Saint Riff Rédempteur
- Les quatres cavaliers
THE NECROMANCERS
Petite variation de style avec les gars The Necromancers et leur musique à la croisée des genres entre Heavy Hard Rock et Doom (et un peu de Stoner). Formé à Poitiers en 2015, le groupe se catégorise également comme “heavy occult rock”. Le quatuor sort 2 albums en 2017 et 2018 avec ces membres fondateurs, avant la pause forcée du covid. Le retour en studio se concrétise en 2022 avec leur dernier album, Where the Void Rose, et un changement de chanteur (Basile Chevalier-Coudrain remplaçant l’historique Tom Cornière-David).
Visuellement au premier abord, le groupe donne un sentiment calme et posé, appuyé par l’ambiance « cocon » du club. Mais il n’en est rien, les gars envoient du son ! C’est propre, éclectique, frais et vraiment agréable à l’écoute. La voix de Basile est surprenante, se baladant aisément sur plusieurs registres : clairs, growls, voire parfois diphonique, associée une instru parfaitement maîtrisée se laisse écouter avec légèreté. Le public semble apprécier mais l’espace réduit limite quelques peu les mouvements de foules.
CONAN
Retour au Stoner/Doom avec les Britanniques Conan. Projet pour 2 à sa création en 2006 par Jon Davis (Guitare/Voix) et Richie Grundy (Batterie), ils sortent une démo en 2007. Après un temps d’arrêt, l’intégration tumultueuse d’une basse ( 4 artistes en 4 ans) et un 1er changement de batteur, le groupe se stabilise en 2014. Le line-up définitif voit le jour en 2018 avec Existential Void Guardian. Leur 5ème et dernier album en date, Evidence of Immortality, sort pendant l’été 2022.
Voilà que l’empreinte se réveille avec Conan. Brutal mais doom, le son est franchement sale mais salement appréciable pour le genre ! Pour les non fans de Doom, vous pouvez passer votre chemin, quoi-que… C’est lourd, mais loin d’être lent. Ça sature et Larsen à tout va, mais pourtant tout reste parfaitement maîtrisé et quand même très bien dosé. Le public présent est clairement là pour le groupe, qui a droit à un pit surexcité. Il est loin le Doom où l’on s’assoie par terre et où l’on ferme les yeux. La basse accroche tous les rythmes lancés par la batterie d’un mec branché sur 220v. Vocalement on est sur du bon scream à l’ancienne qui fait très bien son job. Le trio fait le taff pour 10 à eux seul.
Setlist :
- Total Conquest
- Prosper on the Path
- Levitation Hoax
- Ritual of Anonymity
- Gravity Chasm
- Hawk as Weapon
- Volt Thrower
- Satsumo
- Foehammer
- Battle in the Swamp
- Throne of Fire
- Paincantation
La journée se sera vite lancée, le pit un peu moins. Les groupes se complètent en offrant une variété musicale intéressante, pleine de couleurs et pouvant contenter un public très éclectique. On a hâte de voir la suite demain !