Depuis l’an 2000 date de la sortie de leur premier album, MATMATAH à vécu plusieurs vies, un gros succès à la mode bretonne puis un virage plus rock inscrivant le groupe dans la durée et pas comme un phénomène de mode et ceci sans jamais trahir ses racines. La force des textes et la teneur du propos à fini par s’installer dans le paysage français. Pour votre serviteur, c’est déjà la troisième rencontre en live (Olympia, La Cigale et maintenant le Zenith), mais c’est une première en photo.
BIGGER
Le public sera bien sage devant Bigger qui ne déméritera pas pour autant. Le groupe mené par Kevin Twomey originaire de Dublin balance avec énergie son Rock teinté Punk. On observe de belles attitudes, le chanteur va chercher le public, il va même descendre avec nous dans le Pit, le mec ne lâche rien ! Et ça paye car la fosse finit par réagir. Bigger repartira plus saluer que pour son entrée en scène. On peut parler de victoire, des points ont été marqués ce soir.
MATMATAH
Le groupe prend place sur scène après une courte introduction, sobrement. Devant eux ils ont un Zenith en petite configuration quasiment complet, environ 3000 personnes ont fait le déplacement, pour un jour de grève c’est plutôt pas mal ! Matmatah tourne pour défendre la sortie de son dernier album Miscellanées Bissextiles et c’est d’ailleurs par deux nouveaux titres que ça démarre : Obscène Anthropocène et Le Rhume Des Foins. C’est peut-être bien parce qu’il ne connaît pas encore bien ces nouveaux titres que le public semble quelque peu apathique sur le début du show. Mais les bretons savent faire monter la sauce et Le Cerise vient tout de suite remettre la pendule à l’heure.
Matmatah nous présente ce soir un show plutôt tourné vers sa dernière période, en effet nous n’aurons en tout pas moins de 7 titres du dernier album auxquels on ajoutera 3 titres venant de l’avant dernier effort : Plates Coutures avec en sus Les Demoiselles De Loctudy en embuscade qui était à l’époque de la reformation un inédit sur une compilation pour faire patienter les fans. Autant dire que ceux qui sont venus par nostalgie réécouter les vieux titres du groupe auront peut-être regretté de n’avoir que L’Apologie, Lambé An Dro, Emma en version intimiste au clavier et biniou, Au Conditionnel, Le Festin de Bianca, Les moutons dans une réinterprétation façon remix et La Cerise à se mettre sous la dent. Aucun titre de l’album Rebelote par exemple. Pourtant on se serait bien fait un petit Sushi Bar, nous.
Pour autant il faut reconnaître que les nouveaux titres passent bien l’exercice du live. Tristan joue parfaitement son rôle de maître de cérémonie légèrement désabusé. Il souffle le chaud et le froid sur son public et le fait réagir à l’aide de petites piques souvent axées sur l’actualité parisienne ou sur la culture bretonne. Jamais méchant, toujours très ironique il conclura tout de même la soirée d’un « Prenez soin de vous » chaleureux et encouragera les luttes de toutes sortes. Il joue également avec ses musiciens, surtout le plus jeune à la guitare Léopold Riou qui succède à Emmanuel Baroux à la guitare. Léopold est une véritable pile sur scène, il est de tous les combats, se déplace beaucoup même lorsqu’il joue des parties compliquées et c’est le plus souriant de la bande !
Puisqu’on parle des musiciens, on notera la présence de deux invités qui se chargeront de ramener un peu de la bretagne avec leurs instruments du terroir culturel. On n’y connaît pas grand-chose, mais on pense qu’il s’agissait d’un bignou dans lequel on n’avait pas besoin de souffler, d’un violoncelle et d’une bombarde.
Enfin au registre des bonnes surprises, le groupe rendra hommage à David Bowie en reprenant Heroes pendant les rappels. Une fois de plus le groupe démontre qu’il n’est pas qu’un groupe breton, mais avant tout un groupe de rock/Pop avec de fortes influences des 70’s.
Revoir Matmatah sur scène après autant d’année c’est un peu comme une piqure de nostalgie mais pas trop fort, car le groupe ne joue pas pleinement cette carte en proposant toujours de nouveaux titres et en choisissant de le jouer sur scène. On a passé une excellente soirée au Zenith de Paris, le groupe n’a rien perdu de sa superbe en 25 ans d’existence. Peu de formations peuvent en démontrer autant. On y retourne dès que possible !
Retrouvez la chronique de leur dernier double album en suivant ce lien : Miscellanées Bissextiles