Ce soir, le Douze nous offre un chanteur français en toute intimité, un peu comme Cali l’année dernière qui était lui aussi passé pour sa tournée acoustique. En première partie, la jolie voix de Caroline Rio nous prépare les oreilles.
COLINE RIO
Coline Rio débarque en duo. Au menu, un voyage dans son univers entre Electro et Chanson française avec sa violoncelliste en soutien acoustique. Le mélange est intéressant, plutôt doux. La voix cristalline se fait plus énergique sur un titre très personnel de la chanteuse qui répond sûrement à quelques critiques qu’elle a dû subir dans sa carrière. On n’était pas venu pour elle, mais on a passé un bon moment dans la salle, le public a bien applaudi ce passage.
GAUVAIN SERS
S’il y a bien une chose qu’on peu saluer dans les chansons de Gauvain Sers c’est sa plume. Si musicalement on reste dans des orchestrations plutôt discrètes et passe-partout, les textes sont souvent remarquables. Ainsi, le chanteur inscrit directement sa variété dans celles des troubadours et inévitablement on pense à Renaud par son approche et les idées que les chansons de Gauvain véhiculent. Certes il ne s’agit pas d’une grande voix, mais plutôt d’un chansonnier comme pouvait l’être Brassins ou le texte est plus important que la musique elle-même qui devient juste un véhicule d’expression. On n’écoute pas Gauvain Sers parce qu’on est mélomane mais parce qu’on aime les mots et les phrases bien tournées.
Le show de ce soir est acoustique. Sur scène il n’y a que trois personnes, deux musiciens (guitare et ukulélé) et Gauvain. Un soin tout particulier a été apporté au décor avec différentes zones cozy comme un banc public qui accueille les deux musiciens sous un réverbère, un coin bureau avec une fusée de Tintin rouge et blanche trônant dessus et une chambre à coucher vite installée le temps de quelques titres. Les éclairages sont assurés par quelques abat-jours du plus bel effet sur les photos. L’ambiance est intimiste, l’artiste s’adresse souvent à son public pour lui raconter des histoires. Souvent mélancolique, parfois politique et social, on note une chanson particulière Excuse Moi Mon Amour qui sera applaudie à chaque fin de couplet tant l’écriture féministe semblait juste aux oreilles du public présent. On pourrait classer Gauvain dans l’écrin des bons sentiments, mais il sait aussi se faire incisif lorsqu’il a une cause à défendre.
Le public applaudira longuement le départ de Gauvain, comme une confirmation qu’ils ne sont pas venus par hasard au Douze de Cergy ce soir pour passer ce moment presque intime avec lui.
Quelques titres entendus de mémoire sans ordre particulier :
Sur Ton Tracteur / Chanteuse de Salle de Bain / Mon Fils est Parti Au Djihad / Les Gens de l’Ombre / En Quarantaine / L’Epaule d’Un Copain / Dans la Bagnole de Mon Père / Excuse Moi Mon Amour / Hénin-Beaumont / Pourvu…