On se retrouve au Petit Bain pour une petite soirée où Rap et Metal se croisent pour le meilleur et le meilleur, bien sûr.
Stain The Canvas
Groupe de Metalcore italien formé en 2017, leur son laisse également entrevoir des passages Screamo qui correspond à leur visuel Emo post 2010. Ils sortent leur unique album à ce jour, en 2020, intitulé God Made Hell. Il s’agit déjà de leur 2nd tournée européenne d’envergure après celle de 2021 avec Ankor.
Le Petit Bain n’est pas plein mais la fosse a de la gueule pour une première partie un dimanche soir. La scène n’est pas trop grande mais le son sonne parfois un peu light pour le genre. Sans doute la faute à un petit problème technique qui empêchera tout bonnement le 2nd gratteux de jouer plus d’une chanson et la quasi absence de seconde voix (du moins bien trop en dessous du lead). Dommage pour ce jeune groupe qui semble en avoir beaucoup plus dans le ventre.
Ghost Iris
Le groupe voit le jour en 2015 à Copenhague avec des motivations musicales orientées Djent, Progresssif et Metalcore. Leur 1er album, Anectodes Of Science And Soul, sort également dès 2015. Les 3 suivants permettent au groupe de se détacher de plus en plus d’une inspiration trop présente de leurs pairs, empiétant bien trop sur la création de musique, et ainsi proposer une vraie musique made in Ghost Iris.
Le pit reste dense pour accueillir nos 4 compères très énergiques. Le set s’ouvre avec Jesper qui claque violemment sa batte (qui a bien vécue) au sol ainsi que Nicklas qui se jette immédiatement dans la fosse, il réitérera 4 fois cela (avec et sans guitare) avant de se mêler au wall of death. Côté son, très belle découverte qui s’affranchit d’une basse, largement compensée par une grosse caisse bien diffuse et d’une bonne utilisation des basses profondes du NonaPad. Enfin, le chant est efficace dans le scream et le clair, s’aventurant peut être trop peu dans le growl à la vue des échantillons proposés.
Dropout Kings
Formé en 2016 directement des cendres de son précédent groupe The Bad Chapter, Adam Ramey rappelle ses musiciens pour un projet avec Eddie Wellz. Dans un 1er temps connu sous le nom Phoenix Down, c’est en 2017 qu’ils s’accordent sur Dropout Kings. L’année suivante sort AudioDope, leur unique album à ce jour, accompagné de 3 singles. Après plusieurs changements de line up et de structures, le groupe se compose aujourd’hui de 4 instrus et 2 voix, proposant un mélange Fusion Rnb Nu Metal qui parlera au fan de Limp Bizkit et RATM en recherche de sons plus énervés. Particularité de la soirée, seuls 4 d’entre eux sont présents sur scène.
On enchaîne avec un ovni sur le papier au vu de la soirée mais qui sait clairement s’approprier l’intérêt de la foule. Ils seront les 1ers à générer un gros mouvement de public, se traduisant par cette sensation propre au Petit Bain. Le duo de rappeur fait un très gros taff sur scène et dans le pit. L’instru uniquement composée d’une batterie et d’une guitare génère une ambiance vraiment efficace (même si ça manque de basse pour votre bassiste de rédacteur). 1 titre ou 2 seront tout de même supportés discrètement par le divin instrument (chut j’ai raison) hors scène.
Attila
Parti d’un groupe de lycée au nom honorant le mythique chef des Huns, Chris, seul membre d’origine, reste l’homme fort de cette équipe de Deathcore à la progression fulgurante. La formation évolue énormément en 18 ans et 9 albums, le line up actuel étant celui de Closure, dernier album en date sorti en 2021. Passés une dizaine de fois en France depuis leur création, ils sont actuellement dans leur 1ère grosse tournée européenne, qui plus est, en tant que tête d’affiche. Musicalement parlant, Nu Metal, Metalcore ou encore Rap Metal, telles sont les variantes qui sont également approchées par le groupe. Un mix de genres assez proches, leur permettant d’offrir un éventail de sons assez large sans que des titres ne tranchent trop les uns par rapport aux autres.
La densité de la foule s’est discrètement intensifiée pendant ce dernier entracte et nous sommes maintenant bien conscients de l’odeur de notre voisin. L’entrée simple des têtes d’affiches n’est pas synonyme de démarrage discret, le 1er rang témoignant de la vague humaine pendant l’intro. Le quatuor outre atlantique met le feu instantanément sur scène avec une énergie plus que positive dont le sourire omniprésent de Chris en est le meilleur exemple. L’aspect instrumental de la prestation est très abouti tout en restant simple et efficace, l’identité du groupe résidant bien plus dans la rythmique, le scream de qualité et, il faut bien le dire, des paroles aux antipodes des standards du genre. Le public bouge sur tout le set tel un seul homme, donnant l’impression que Le Petit Bain tangue à quai.
Date mouvementée tant par l’ambiance du pit, l’énergie sur scène ou carrément de la salle en elle-même (et oui, on est sur bateau, je vous le rappelle). Une belle brochette de jeunes formations en devenir soutenant un des futurs grand nom de la scène Deathcore. Merci au Petit Bain et à Veryshow pour cela.
Crédit Photo : Shatenewton (Lydie Perrin)