La der !
Quoi de mieux que Le Douze de Cergy pour mettre un point final à la tournée qui fait suite à la sortie de Human Disorder ? Quoi de mieux que de jouer du rock dans une ville plutôt tournée vers le Hip Hop, comme une envie de conquête sur un terrain qui n’est pas forcément le leur ? Et bien ils l’ont fait et ils ont tout déchiré !
BAD SITUATION
Mais avant tout on retrouve un groupe du coin qu’on a déjà croisé au Forum Vauréal. Bad Situation c’est le projet musical d’un youtubeur bien connu des métalleux dont l’émission s’appelle Dealer 2 Metal. Il faut reconnaître que le groupe gère très bien l’exercice scénique. Le chanteur guitariste s’adresse à la salle déjà presque pleine avec aisance et décontraction. On sent que l’exercice de communication c’est son truc et c’est quand même ce qui fait défaut la plupart du temps aux groupes de ce niveau de notoriété. Mais Bad Situation c’est aussi un gros rock bien vénère, qui groove bien comme il faut et le public de Cergy pourtant venu voir un groupe qui pratique un rock nettement moins remuant s’y retrouvera complètement. Une petite partie du public est acquis à la cause, car en réalité le groupe joue à domicile, mais c’est loin d’être la majorité. Bref, contrat rempli pour le groupe qui repart avec honneur sous les applaudissements.
SKIP THE USE
On sait qu’un groupe a plus que cartonné lors d’un concert lorsque, comme pour un film, les gens se racontent un peu ce qu’ils viennent de voir. Ça donne des trucs du genre « Et t’as vu quand Mat a fait ça ou quand le batteur est passé à la guitare acoustique et au piano ? » et l’autre de répondre « à ouai c’était mortel ». Quand on entend ce genre de chose en sortant d’une salle de concert, on sait qu’on vient d’assister à quelque chose d’exceptionnel.
L’entrée en scène préfigure en soit, ce qui va suivre. Les musiciens montent sur scène cagoulé en blanc, salut au public, puis ça commence à jouer. Mat Bastard n’est pas encore visible, mais tout à coup on l’entend qui commence à chanter. On le cherche des yeux. Finalement on se retourne et on le découvre au niveau de la table de mixage, lui aussi cagoulé de blanc. Avec très peu d’artifices, il arrive à créer la surprise. Les cagoules sont ensuite retirées (elles reviendront sur un titre plus tard dans le show). Les titres vont ensuite défiler, mais pas de manière linéaire. Mat Bastard est du genre bavard et il s’adresse énormément au public, il fait des blagues sur le Pas d’Calais, délivre des messages positifs, attise le feu dans le public ou met carrément en boite ses collègues. C’est parfois à la limite du one man show, mais sans jamais tomber dans le trop. Musicalement le show est très efficace, ça bouge, c’est varié c’est méga en place et le son est bon (ce qui est toujours le cas au Douze).
La salle est quasiment pleine, il manque peut-être un tout petit huitième de sa capacité sur les côtés. Le public en redemande forcément et le groupe revient avec un duo sur une mini scène devant la régie avec juste un piano (joué par le batteur) et Mat. Nous aurons une fan qui chantera tout le morceau juste à côté de nous avec toutes les paroles, ce qui témoigne du succès du groupe, même dans un haut lieu du rap. Car comme le dira Mat avant la fin du show, non le rock n’est pas mort et ce soir Skip The Use en aura défendu les couleurs avec une belle efficacité.
Encore une belle scène au Douze avec une valeur montante en ouverture de ban et un groupe qui n’a plus grand-chose à prouver en guise d’apothéose. Ils reviennent tous quand ils veulent !
Melolive remercie Le Douze : et l’équipe organisatrice de cet évènement pour l’accréditation photographique.