Quand Black Metal rime (encore) avec ineffable…
… qu’est-ce que c’est bon ! Groupe donc de Black Metal et suédois, Mephorash brille par son œuvre complexe. Ne lésinant pas sur les détails, le groupe à l’esthétique liturgique, aussi bien dans le fond comme dans la forme, nous offre ici un bel avant-goût d’un album en devenir. Qu’en est-il alors ? D’un single de deux titres, respectivement Krystk-Ah et AH. La transformation est cristallisée, la réalité enfin révélée (?). Reprenons.
Krystk-Ah commence par un chœur et une batterie donnant le la. Les euphonies sont graves. L’ambiance s’intensifie, les bases sont posées. Le chant arrive. Tout est pesant. Des hurlements surviennent, comme pour relancer l’osmose créée. Les instruments s’amplifient, la cérémonie s’annonçant grandiloquente continue. A presque 3 minutes, le rythme s’amoindrit sans pour autant nous lâcher. A 4 minute et 20 secondes, la guitare perpétue les rites de passage, reprend alors la mélodie de départ. Le plus dur semble avoir été fait. Ou pas. La transcendance a-t-elle été atteinte ? Sûrement (pas). Le nouveau-né est là.
Ah est un ensemble de sons, de bruits du vent tapant contre quelque chose, de pleurs de ce fameux nourrisson, d’échos, d’une onde lourde et puis plus rien.
L’esprit ne sait plus quoi penser. Et c’est ce que l’artiste José Gabriel Alegria Sabogal a réussi à représenter sur la pochette du single ; laissant place aux crayons et à l’aquarelle, au noir et aux couleurs de la spiritualité et de la mélancolie que sont le violet et le bleu puis a un homme torturé par ses multiples pensées cristallisées. Le tout étant entouré d’un épais liseré violet foncé et de symboles, encore. Schem-hamephorash nous observerait-Il dans un coin ? Indéniablement.
Ni plus ni moins Mephorash théâtralise son art jusqu’au prochain bouleversement.
Tracklisting :
Krystk-Ah
Ah
17/20