Laissez-vous porter par une eurythmie perceptible dans les abîmes profonds et mélancoliques d’un pays lointain à l’histoire grandiose et à la nature cruelle où s’entrechoquent vestiges passés et gloire à célébrer.
Nailed To Obscurity
C’est avec un groupe de Doom Mélodique et de Death Metal, Nailed To Obscurity, que débuta, à 18h30, cette course effrénée de presque cinq heures. Composé de cinq (!) musiciens, le groupe originaire d’Allemagne a su captiver l’auditoire par une atmosphère désespérée, agonisante et profonde.
Sons lourds, tempos fluides et chants posés puis hurlants, ce fut une entrée en beauté. Nailed To Obscurity passa de morceaux plus calmes et introspectifs avec Black Frost à plus rythmés via le fameux Liquid Mourning sans oublier leur dernier single, Clouded Frame. A l’instar de la dégaine de Cyprian Łakomy, chanteur d’In Twilight’s Embrace, Raimund Ennenga ne lésina pas sur sa gestuelle expirante, epitome d’une vraie direction artistique à la fois donc visuelle et sonore.
Par ailleurs, et de manière plus terre-à-terre, le son était correctement réglé et les jeux de lumières faisaient partie intégrante de la mise en scène.
Le quintet germanique su donc ouvrir la voie au prochain groupe, celui-ci suédois, de la scène Death Mélodique actif depuis 1989, Dark Tranquillity !
Setlist
- Black Frost
- Protean
- Liquid Mourning
- Clouded Frame
- Desolate Ruin
Dark Tranquillity
C’est alors qu’arriva, et après quelques minutes de changement, Dark Tranquillity, célèbre groupe de Death Metal Mélodique que l’on ne présente plus, soyons honnêtes. Cependant, et passant après Nailed To Obscurity, le groupe réussi encore à surprendre le public de la salle parisienne.
En effet, et pour ce qui est de la scénographie, un grand écran servait de fond sur lequel des vidéos symboliques y étaient projetées avec, quelques fois, les paroles des chansons. L’ensemble des musiciens se trouvait devant avec guitares, chant et claviers ; tous unis pour nous offrir un spectacle à la D.T. ! L’ambiance était toujours au beau fixe grâce aux airs mélodieux et certains plus incisifs et électroniques du synthétiseur emplissant l’Olympia. Le groupe joua quelques-uns de ses anciens titres comme Lost To Apathy et Hours Passed I Exile en passant par des plus récents comme Identical To None et forcément Atoma.
De même que pour le groupe précédent, les balances pour Dark Tranquillity furent correctement réglées et rien n’empêchait une bonne appréciation du concert.
Ainsi, et encore une fois, la voie était royale pour accueillir le premier groupe qui partageait la tête d’affiche avec Eluveitie, Amorphis !
Setlist
- Identical To None
- Lost To Apathy
- What Only You Know
- Atoma
- Cathode Ray Sunshine
- The Dark Unbroken
- Hours Passed In Exile
- Phantom Days
- Misery’s Crown
Amorphis
Le groupe finlandais arriva après 20 minutes d’installation. L’attente fut un peu longue ! A vrai dire, je les attendais depuis quelques années maintenant. Pionnier de la scène de Death Metal Mélodique alliant Doom et Metal Progressif, entre autres, Amorphis prit position dans une salle impatiente de les voir jouer.
Un immense drapeau ornait le fond de la scène, représentant la pochette de leur dernier album, Halo, réalisée par l’artiste Metastazis. C’est d’ailleurs avec les deux premiers titres de ce dernier album, Northwards et On The Dark Waters, que le groupe commença son passage d’une heure. Nous emmenant dans des contrées arides jusqu’au froid glacial de certains pays reculés, Amorphis allia élans mélodieux à un chant guttural brutal sans difficulté ; mention spéciale pour les morceaux The Moon, Black Winter Day et The Bee que j’ai particulièrement appréciés. L’unique point négatif serait, et malgré mon emplacement privilégié, le manque de déplacements du chanteur Tomi Joutsen.
Néanmoins, et nous offrant une belle prestation scénique, avec un bon son et des décors simples mais efficaces, le concert était vraiment bien. Une femme d’un certain âge qui se trouvait à mes côtés, suivant le groupe depuis ses premières heures, a surpris, par sa présence, un des guitaristes, Tomi Koivusaari, lui permettant de se voir offrir son médiator. Autant vous dire qu’elle était des plus heureuses !
Ainsi, et c’est sur la fin d’Amorphis que l’autre groupe qui partageait la tête d’affiche, Eluveitie, se prépara. Une fin de soirée se clôturant sur des notes plus Folk et Pagan nous attendait.
Setlist
- Northwards
- On The Dark Waters
- Death Of A King
- Silver Bride
- Into Hiding
- Wrong Direction
- The Moon
- Seven Roads Come Together
- Black Winter Day
- My Kantele
- The Bee
- House Of Sleep
Eluveitie
Après 20 autres minutes de préparation, Eluveitie monta sur scène. Chaque membre du groupe, composé de 9 musiciens, s’aligna devant son instrument. Les lumières éclairaient l’Olympia, les planches étaient toujours chaudes, nous étions prêts, le concert pouvait enfin commencer.
Grand nom de la scène Metal Celtique mêlant Folk et Pagan avec une tendance Death Metal Mélodique, le groupe suisse débuta par Exile Of The Gods, titre éponyme de leur dernier single dont nous pouvions retrouver le visuel en fond de scène. Il y avait également deux drapeaux de part et d’autre de la scène avec le logo d’Eluveitie. Une profession joyeuse et entraînante se présenta à nous.
Nous étions transportés par le chant clair de Fabienne Erni auquel s’entremêlait celui plus guttural de Chrigel Glanzmann ainsi que ses notes de tin whistle, flûte droite à six trous. Une ribambelle d’instruments suivit. Nous avions le fameux trio guitare-basse-batterie avec des guitares de solo et rythmique (principalement une Zemaitis MFGV22 Black et une Solar Guitars de type V) un violon, une harpe, une cornemuse ou encore une vieille à roue. L’ensemble était vraiment harmonieux et chaque instrument était parfaitement audible. Le solo de cornemuse réalisé par le multi-instrumentiste Matteo Sisti pour le dernier morceau joué, Inis Mona assurément, était particulièrement beau. Je ne m’attendais pas à autant apprécier leur concert après leur passage tout aussi rythmé et plein d’entrain au Hellfest de cette année.
Nous finissions donc sur une note festive, digne, j’ai pu me l’imaginer, d’une célébration celte traditionnelle au sein de cette salle de renom.
Setlist
- Exile Of The Gods
- Nil
- Deathwalker
- Epona
- Anu
- A Rose For Epona
- Thousanfold
- Ambiramus
- King
- Breathe
- L’Appel Des Montagnes
- Aidus
- Ategnatos
- Inis Mona
Quel programme ! Par une affiche cohérente mettant à l’honneur des groupes alliant Death Metal Mélodique à du Doom, Prog ou Pagan, la soirée fut riche et plus que satisfaisante.
Photos : Clément Guerin
Textes : Sartemys