Grosse date Death Metal ce soir à la Machine du Moulin Rouge. Les scandinaves Horizon ignited et Hypocrisy se chargent respectivement de l’ouverture et fermeture de ce marathon du genre, variant les plaisirs avec un peu plus de mélodique apporté par The Agonist ou d’agressivité en provenance de Septicflesh.
Horizon Ignited
Les finlandais d’Horizon Ignited ouvrent la date en cette fin de d’après-midi. Formation la plus récente de la soirée avec 5 ans à son actif, ils nous arrivent tout de même avec 2 albums en poche, After the Storm, album auto-produit en 2019 et Towards the Dying Lands, sorti cet été, sous leur nouveau label Nuclear Blast Records. Dans une branche Death partiellement mélodique, on leur prête des influences telles que Dark Tranquillity ou encore Insomnium, mais les fans d’Eye Of The Enemy par exemple pourrait s’y retrouver.
Peut être un peu tôt pour certains car la fosse est pas mal clairsemée à l’extinction des lumières. L’ambiance commence donc tranquillement à se former avec les présents, mais sans trop de difficulté. La grosse demi-heure du set permettra de retrouver un public décent. Musicalement parlant, on est bien sur du Death, pas de doute. Les grattes et la basse sont bien distinguables avec un son lourd et canalisé. Le clavier permet d’apporter une touche mélodique plus ou moins présente par moment. Enfin la voix d’Okko pourrait se définir par un clair proche David Draiman (Disturbed) et un growl rappelant un peu celui d’un certain Johan Hegg (Amon Amarth) bien qu’étant moins grave.
Setlist:
- Beyond Your Reach
- Servant
- Guiding Light
- Equal in Death
- Reveries
- Carry Me
- Leviathan
- Eventide of Abysmal Grief
- Toward the Dying Lands
Facebook :https://www.facebook.com/HorizonIgnited/
Instagram : https://www.instagram.com/horizonignited/?hl=fr
The Agonist
On enchaîne avec nos amis canadiens de The Agonist et leur Death Mélodique imposant. Créé sous le nom de The Tempest en 2004 par Alissa White-Gluz (chant), Danny Marino (guitare) et Chris Kells (basse), le groupe prendra son nom définitif en 2007 avec leur premier album Once Only Imagined et les arrivées de Simon McKay à la batterie puis d’une seconde guitare dont le nom changera 2 fois en 3 ans et prendra son visage encore actuel en la personne de Pascal « Paco » Jobin. 2 autres albums suivront, Lullabies for the Dormant Mind (2009) et Prisoners (2012), sous cette formation. Un grand changement interne arrivera en 2014, lorsque Alyssa intégrera (comme tout le monde le sait) Arch Enemy et quittera ainsi le groupe de ses débuts, un peu forcé par ses anciens camarades, bien conscient que son implication ne serait plus la même. C’est ainsi qu’arrivera la même année Vicky Psarakis, qui fera rapidement oublier sa prédécesseur (oui ça se dit, en particulier au Canada pour le coup), approchant aussi gentiment les 10 ans de carrière avec le groupe.
Le public est maintenant au complet et ça se sent dès l’arrivée de Vicky Psarakis. De manière générale, le regard est souvent attiré par le frontman, mais là c’est au-dessus. Est ce sa performance vocale, son charisme ou encore les light peut être orientées, on ne sait pas trop comment l’expliquer, mais difficile de la quitter des yeux. Pourtant, l’instrumentation est loin d’être en deçà, c’est parfois percutant et sec, à d’autres moment plus diffus et profond ou encore d’un calme particulièrement maîtrisé. Côté chant, on est à peu près sur du 50/50 entre un growl parfois gras parfois impactant et un clair bien mélodique et précis avec des passages lyriques toujours appréciables. Les fans de Death Mélodique à voix féminine sont comblés, le niveau de growl est placé bien haut par notre jolie brune et la brutalité globale de la soirée passe un cap à l’instant.
Setlist:
- In Vertigo
- Blood as My Guide
- Remnants in Time
- Resurrection
- Perpetual Notion
- Orphans
- Immaculate Deception
- Days Before the World Wept
Facebook : https://www.facebook.com/TheAgonistOfficial/
Instagram : https://www.instagram.com/theagonistofficial/?hl=fr
Septicflesh
Considéré comme un des plus grands groupes de Metal grecque, ils sont toujours inégalés dans le Death Symphonique depuis leur création en 1990. Essayons de résumer ces 4 décennies d’activités. Au cour de sa première phase d’existence (de 1990 à 2003), le groupe, sous le nom Septic Flesh, donnera naissance à pas moins de 6 albums, Mystic Places of Dawn (1994), Esoptron (1995), Ophidian Wheel (1997) où l’on découvrira la voix Soprano de Natalie Rassoulis, A Fallen Temple (1998), Revolution DNA (1999) et Sumerian Daemons (2003) sortie la même année que leur séparation pour diverses projets perso. Le groupe se reforme en 2007 et changera subtilement de Septic Flesh à Septicflesh, marquant le début d’une nouvelle ère selon Spiros Antoniou. Cette réunion se soldera par un nouvel album dès 2008 nommé Communion et qui fera intervenir la bagatelle de 80 musiciens et plus d’une trentaine de choristes. Suivront ensuite à intervalle régulier tous les 3 ans, The Great Mass (2011), Titan (2014) et Codex Omega (2017). Le dernier en date, Modern Primitive, sorti en mai dernier, assoit encore un peu plus le statut du groupe dans le monde du Death Sympho.
Nous ne sommes pourtant qu’au 3ème groupe de la soirée mais les gars de Septicflesh reçoivent un accueil de tête d’affiche (qui était largement envisageable au vu des réponses aux hommages des précédents groupes). Le public est donc bien chaud mais à peu près discipliné, avant le déclic à mi parcours. Circle Pit en cascade et vagues énervées rythmeront la dernière demi heure. En même temps, le show est dantesque, Seth (Spiros Antoniou) sait mener son public comme il se doit (feintant peut être même un pseudo mal de gorge pour motiver l’audience à brailler). Les guitares et la basse proposent un son bien grincheux tandis que la batterie claque un tempo qui nous transperce. L’énergie omniprésente dans tous les aspects de la prestation couplée à une salle qui leur semble dédiée ne pouvaient que faire vriller la foule et y mettre le feu. Difficile d’imaginer une ambiance pouvant aller au-delà de ce que nous vivons maintenant.
Setlist:
- Portrait of a Headless Man
- Pyramid God
- Neuromancer
- The Vampire from Nazareth
- Martyr
- Hierophant
- Communion
- A Desert Throne
- Anubis
- Dark Art
Web : https://www.septicflesh.com/
Facebook : https://www.facebook.com/septicfleshband/
Instagram : https://www.instagram.com/septicflesh_band/?hl=fr
Hypocrisy
Peter Tägtgren se lance en 1990, seul et sous le nom Seditious , dans l’enregistrement de la démo Rest in Pain, sous l’influence des mastodontes en devenir des années 80 comme Morbid Angel, Obituary ou encore Death. Une première formation se crée en 1992, prénommée Hypocrisy, pour l’enregistrement du 1er album Penetralia avec Mikael Hedlund (bassiste actuel), Lars Szöke (batteur jusqu’en 2004) , Masse Broberg (chant) et Jonas Österberg (guitariste le temps de l’album). Osculum Obscenum sort l’année suivante et sera la dernière collaboration à 4. Le groupe conserve la forme d’un trio, le chant et la guitare étant assurés par Peter pour les 3 albums suivants. Le groupe annonce officiellement sa séparation en 1998 (en même temps le dernier album sorti l’année précédente s’appelle The Final Chapter), mais sera obligé de revenir sur cette décision dès 1999, tellement les fans se font entendre, et sort l’album Hypocrisy. Depuis le groupe a sorti 8 autres albums explorant des aspects parfois Punk, Prog ou Rock. On peut notamment citer The Arrival (2004), dernier enregistrement avec Lars qui sera remplacé par Horgh, Virus (2005) considéré par beaucoup comme la pépite du groupe, Catch 22 (V2.0.08) (2008) qui est une version complètement refaite d’album sorti en 2002 et enfin Worship (2021) donnant le visuel scénique actuel du groupe.
Un turn over du public aux premiers rangs s’effectue entre le départ des fans de Septicflesh, l’arrivée de ceux d’Hypocrisy et le renouvellement du pit, difficile d’anticiper l’ambiance pour cette fin de soirée. Le noir est fait pour la dernière fois ce soir. Le fond sonore d’intro fait vibrer toute la salle, tant par sa musique que par la réaction des gens. La scène réapparaît avec en son centre un énorme socle (estampillé du “Worship” du dernier album éponyme) supportant une immense batterie sur rack. Les membres arrivent sous une ovation progressive de la salle atteignant son apogée, bien évidemment, avec l’arrivée Peter Tägtgren. Concernant l’ambiance globale, le curseur baisse d’un léger cran , ceci étant potentiellement lié au changement de style tirant un peu plus sur le Black Metal et dont la puissance rythmique varie fatalement. Cependant, ce changement d’atmosphère n’est en aucun cas synonyme d’une prestation moins bonne, bien au contraire. D’un point vu personnel, on est ce soir face à un groupe charnière reliant Death et Black au travers d’un show sans accroc (oui oui, le roadie intervient directement sur le micro de la gratte en plein chanson sans s’arrêter de jouer), généreux (double rappel) et très agréable tant par le niveau des artistes que par l’engouement des spectateurs.
Setlist:
- Worship
- Fire in the Sky
- Mind Corruption
- Eraser
- Inferior Devoties
- Chemical Whore
- Until the End
- Don’t Judge Me
- End of Disclosure
- Weed Out the Weak
- Children of the Gray
- War-Path
- The Final Chapter
- Fractured Millennium
- Impotent God
- Adjusting the Sun
- Roswell 47
Web : https://hypocrisyband.com/
Facebook : https://www.facebook.com/hypocrisy/
Instagram : https://www.instagram.com/hypocrisyband/?hl=fr
Cette semaine se finit sur une soirée dense et longue. Pas sûr que le spectateur lambda aura tenu sur toute la longueur tant la férocité du Death est éprouvante, mais les amoureux du style seront à coup sûr dithyrambiques à son sujet.
Web: https://www.lamachinedumoulinrouge.com/
Instagram: https://www.facebook.com/LaMachineParis/
Crédit Photo : Shatenewton (Lydie Perrin)