Vendredi 29 Mai 2022 11h00, les portes de la convention FireMaster s’ouvrent tranquillement pour les quelques dizaines de présents. Cette 3ème édition reprend place au hall des expositions de Châteauroux après la version full Stream 2021.
Partie d’un grand bâtiment vide, l’organisation a su “construire” un intérieur cohérent avec une zone centrale gardée par notre ami Cthulhu avec une 1ère scène (orienté animation), des couloirs pour le merch de chaques côtés identifiés sous 4 ambiances : Mad Max, Cimetière Lugubre, Vicking et Steampunk. Les décors ont été réalisés par l’école des Beaux-Arts de la ville. Un peu plus loin la buvette occupe le centre du bâtiment avec des bénévoles près à en découdre tout le WE. Sur sa gauche se trouve la salle de conférence qui accueillera les tables rondes, initiations et autres manifestations pouvant accueillir une centaine de personnes. De l’autre côté, se trouve un musée présentant, d’une part, la mythologie Nordique, ses racines et symboles, ainsi que comment le metal s’est approprié cette dernière et d’autre part, un collection de loot de concert parfois dédicacé. Toujours du même côté se trouve pour l’ouverture de la convention un studio temporaire de France Bleue Berry qui effectue sa matinale en direct du site. Cette zone aura l’occasion d’évoluer durant les prochains jours.
Une dernière section avant la scène avec un plateforme, permettant d’observer les concerts de loin, en son centre, la zone média sur la droite et d’autres emplacements tournant qui permettront notamment l’installation éphémère du merch des groupes.
Enfin, la partie concert est délimitée par de grandes tentures noires obstruant la visibilité de son intérieur. La fosse peut contenir l’intégralité des visiteurs en une fois, entourant les ingés placés au milieu. Pour la scène, les artistes auront une belle surface pour s’exprimer et se mouvoir sans se marcher dessus.
Après un petit tour du propriétaire, quelques emplettes et une pose water après la route, quelques mesures se font entendre parmi le brouhaha des hâtifs. Bien que ce ne soit que des tests pour l’heure, la surprise est bien présente de voir un duo un peu particulier, car bien que composé d’un guitariste et d’un batteur, seul le premier est fait de chair et d’os. Oui, nous avons face à nous un robot batteur qui ne devrait pas perdre le rythme de la double pédale.
Table ronde intra-média:
1ère réunion, réservée au média pour le coup, sur:
- La présence du metal dans le milieu audiovisuel français
- Le rôle des SMAC (Scènes de Musiques Actuelles) et leur responsabilité dans ce résultat.
- L’évolution du public dans le genre
- La nécessité de revoir les méthodes de communication pour toucher un public plus jeune
Table ronde – Culture et pratiquants: sources d’inspiration de la musique metal.
Résumé des échanges:
- Oui, l’influence de l’Art sur le metal existe et cela commence par les jaquettes d’album/ EP des groupes
- La fin du XIXème siècle marque l’avènement de l’imaginaire apocalyptique dans l’Art (Gustave Dorée, William Blake) et ce sera une source d’inspiration importante pour la musique extrême
- Le visuel de ces pochettes impacte directement la manière de recevoir la musique au delà la proposition artistique originelle
- l’addition de l’univers du metal et l’appropriation par certains groupes d’une culture, d’un mythe ou d’une religion permet de créer un imaginaire chez l’auditeur/spectateur. 3 familles sont identifiables
- la réimprégnassions de la culture que le groupe veut transmettre se base sur de solides recherches, ainsi qu’une fierté de leurs origines
- la revendication d’un univers + ou – fictifs dans un but commercial
- Présentation de l’appartenance à un environnement fictif totalement assumé sans chercher à convaincre de la véracité de ce dernier
Conclusion personnelle : Au final, qu’importe l’origine et l’objectif de la musique d’un groupe, il est de la responsabilité de l’auditeur de faire la part des choses entre le plaisir d’écouter quelque chose qui lui plait et l’appartenance à une mouvance potentiellement crédible et véridique entourée d’une communauté pouvant être extrêmement pointilleuse.
Que serait une convention musicale sans son Blind Test. Sans surprise, il est uniquement question musique metal (et potentiellement rock). Un candidat roule sur la concurrence sans la moindre vergogne et démontre son impressionnante culture du genre (passée et moderne) et cela lui rapporte un pass 3 jours pour l’édition de l’année prochaine.
La fin de cette 1ère journée de convention se termine sur une touche symphonique avec la bande de Whyzdom.
En ce vendredi après-midi, difficile de parler de public regroupé en masse. La voie lyrique de Marie Mac Leod rassemble ces derniers dans une fosse encore loin de sa capacité optimale. Le set se déroule dans une ambiance calme et à l’écoute. Le quatuor fait le show avec ce qu’ils peuvent, mais restent malgré tout heureux de pouvoir jouer après une pause de presque 3 ans en grande partie dû au Covid. Vu par le passé au côté de Delain ou encore Tarja, le groupe affiche une belle envie pendant ses 45 minutes de show
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Chaque jour est organisé de la même manière avec son concert de clôture de convention (entre 17h00 et 18h00), marquant un arrêt des activités et le passage aux concerts de la soirée.
Thématique déjà présente chez Whyzdom, l’Égypte antique est le cœur de l’ambiance du groupe de metal progessif Amon Sethis. Comme l’explique Julien Tournoud (Frontman) en début de concert, nous suivons au travers des lyrics la légende de la 7ème dynastie des pharaons. Une montée en puissance se fait sentir rapidement, la technique instrumentale est très propre accompagnant la voix très Heavy de Julien. Côté spectateur, le rassemblement est en marche et l’armée du Pharaon grossit au rythme des tirades chantées. L’énergie ne s’épuisera jamais et c’est après un vibrant hommage à un de leur proche que ces derniers quitteront la scène avec un semi-sourir de circonstance
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La soirée avance et la foule commence à avoir du répondant. Les premiers fans de groupe spécifique affichent fièrement leur tenues, fini les T-shirt génériques, on est en présence de spectateurs cherchant les barrières et pour cause. En la présence de Titan, on parle d’un groupe historique du heavy français arrêté, puis reformé pour un concert unique en 2017. L’engouement qui s’est est suivi entraîna une tournée, des compo jusqu’à la sortie d’un nouvel album studio fin 2021, 35 ans après le 1er. Autant dire que cette occasion est difficilement manquable. On remarque en un tour de salle qu’il s’agit d’un public de la première heure, même si certains arborant leurs couleurs n’étaient clairement pas nés à l’époque. Malgré les années, le rythme reste intense et le groupe inarrêtable. Quelques passages d’appartenance plus Hard Rock prépare à la suite et 1ère tête d’affiche du fest, Trust
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Nous y sommes, l’institution Trust est sur scène et la salle comble se tient à se déhancher. Nous quittons le monde du metal en ce 1er soir pour son cousin calme qu’est le Hard Rock. On retrouve un Bernie ultra tonic qui n’a pas perdu cette voie qui le caractérise depuis maintenant 45 ans. Bien que le souffle se fasse court entre les titres, les années ne comptent plus dès lors que la musique résonne. La fin approche et un regard sur la set liste fait grandir la frustration du 1er rang. Pas d’”Antisocial”… Le groupe annonce la dernière chanson, joue et se retire… le grondement de la salle les fait bien évidemment revenir (comme toujours…). Il ne faudra que très peu de temps avant de deviner ce qui clôture la soirée. Un “Antisocial” sauce 2022 embrase le public et suspend le temps quelques minutes, replongeant tout le monde en 1980. Bien évidemment la meilleure manière de se laisser.
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Particularité de ce 1er jour, là où samedi et dimanche une seule tête d’affiche sera présente, une 2nde grosse pointure fera le show ce soir, Phil Campbell and the Bastard Sons.
Avant de parler du dernier groupe de la soirée, petite remise en contexte. Phil Campbell est l’ancien guitariste du mythique groupe Motörhead. En l’hommage de son ancienne formation avec le très regretté Lemmy Kilmister, Phil forme un groupe avec ses 3 fils, Todd (guitar), Dane (batterie) et Tyla (basse) reprenant le répertoire de Motörhead, mais également pour créer de nouvelles musiques. Nous pouvons maintenant accueillir le groupe familial. Bien que la salle soit un peu plus aérée, ce sont les fans absolus qui sont toujours débout pour prendre une claque intense de Hard Rock survitaminé. Les reprises font à chaque fois l’objet d’une interprétation propre du quatuor accompagné depuis peu par Joel Peters au chant. On notera un moment très réussi avec un “Ace of Spades” très moderne dans le son. Le set et la soirée se terminent avec les pieds qui collent et la voix qui déraille un peu. Il est grand temps de se reposer pour enchaîner.
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Conclusion jour I : 1ère journée bien remplie. On prend le temps de découvrir les lieux, les intervenants et le rythme du festival. Les concerts commençant assez tôt ne laissent pas de place à l’ennui. Petit manque de visiteurs pour la convention, mais sans doute lié au fait qu’on parle d’un jour de semaine. Côté musique, des performances aux rdv qui ont ravies des spectateurs toujours plus nombreux au fur et à mesure que la soirée avançait. La cohérence de l’enchaînement des groupes (styles et notoriétés) a permis de garder une ambiance toujours énergique et attentive aux show proposés.
Photos : Lydie
Rédaction : Pierre-Luc