Fort d’un nouvel album : When The Axes Falls, nous rencontrons Thierry Huylebroeck guitariste de la formation pour discuter du chemin parcouru et de celui à venir pour KOB.

Commençons par l’actualité. Vous avez sorti votre cinquième album tout récemment. Peux-tu nous expliquer en quelques mots ce qu’il apporte par rapport aux précédents efforts du groupe ?
Je pense que cet album est un peu plus cohérent que les précédents en termes de compos et de production, nous avons mis du temps à le sortir pour des raisons personnelles et professionnelles selon les cas, mais aussi parce que nous avons beaucoup cherché la cohésion et de ce fait pas mal de riffs ou ébauches ont été mis sur le côté sur la durée. Cependant nous n’avons pas ré inventé la roue ou révolutionné le style pour autant, ce n’était pas le but et ça ne l’a jamais été dans KOB, même si nous avons un peu notre “patte”. Il est ce que nous savons faire de mieux. 

Parle-nous un peu de votre manière de travailler pour cet album. Qui apporte les idées, comment se construit un morceau. Est-ce que chacun travail dans son coin et vient avec un titre presque fini ou est-ce plutôt le fruit de longues répétitions à discuter des détails ?
C’est un peu tout ça en même temps à vrai dire, tout le groupe donne des idées, en général ça part d’un riff de guitare que Rudy ou moi faisons écouter aux autres et à partir de là, tout le monde se met à cogiter. Il y a cependant quelques titres qui ont été présentés presque terminés par Rudy ou par moi, quand je dis presque terminés c’est un riff, une rythmique de couplet et de refrain, tout le reste, ponts, arrangements, structures des chorus sont fait ensemble et bien évidemment Stéphane apporte son chant qui parfois nécessite des adaptations dans les rythmiques. Les idées de Bruno et Jean-Michel sont également fondamentales, car l’ambiance générale d’un titre, quel qu’il soit fait toujours suite à leurs idées, par exemple la basse sur Heavy Lies, c’est elle qui apporte tout le groove de ce titre, l’ambiance lourde sur Kill Me Instead ne serait rien sans le jeu de batterie de Bruno. Bien entendu il faut ajouter à tout cela, l’écriture des textes complètement réalisée par Stéphane, et ce n’est pas ce qu’il y a de plus simple à faire.

Stéphane Graziani by V.Photographie

Sur cet album vous vous partagez les solos. Comment ça s’organise entre vous ?
On essaye de partager, sur une bonne partie des titres nous faisons chacun un solo, l’un après l’autre, sauf sur Before The End Of Everything et The Scourge Of God, on essaye d’équilibrer un peu tout ça. 

Je sais que vous aimez les beaux instruments. Quelles guitares avez-vous utilisées pour l’enregistrement de cet album ?
Rudy a joué sur Gibson Les Paul et Charvel Dinky et moi ZEP II et Gibson SG.
Les ZEP II sont des modèles réalisés par ESP au milieu des 80’s pour faire concurrence à Charvel, il y en a très peu, j’en ai deux, une noire avec laquelle j’ai joué sur l’album et une rouge que tu peux voir sur les photos de KOB du MMF 2025. Des modèles utilisés par le groupe japonais Loudness par exemple.
Les parties acoustiques sur Mother Gé sont jouées sur une Martin qui appartient à Fred Rochette, je ne me souviens plus très bien du modèle, D16 ou D18, en tous cas, elle sonne très bien.

Rodolphe Bousquet by Clément Guérin

Ça fait maintenant un petit moment que KOB existe. Vous avez eu pas mal de changements de line up en particulier au chant avec Nicolas Blaizeau venu prêter sa voix sur Close To Dawn. Comment on arrive à garder une cohérence sur une si longue période malgré tout ?
Je pense que c’est surtout dû à une volonté de ne pas laisser tomber l’aventure qui nous semblait plaisante à Bruno, François (le bassiste de 2002 à 2012) et à moi. Malgré les difficultés, on a voulu forcer un peu le destin, et Nicolas a été une chance incroyable de maintenir le groupe, s’il n’était pas venu, il est probable que le groupe se serait arrêté à un moment donné. Après les titres sont arrivés naturellement et Nicolas a fait preuve d’une grande disposition malgré la distance qui nous sépare. Les 12 titres de Close To Dawn ont été créés et enregistrés durant l’année 2008 à l’aide d’échange de fichiers et peu de répètes, essentiellement pour assurer quelques dates de cette période. Entre temps, après son départ en 2006, en même temps que Stéphane, Rudy est revenu dans le groupe et a participé à Close To Dawn, mais pas à The Time Is Right… un single 5 titres enregistré en 2011 avec Fred Rochette, tout comme Close To Dawn. Finalement il n’y a pas eu tant de changement que ça, 3 bassistes et 1 chanteur sur la durée, on a vu pire. Ensuite il y a eu une coupure de 2012 à 2016 et un changement de bassiste, avec l’arrivée de Jean-Michel à partir de la reformation en 2016 et le retour de Stéphane et Rudy. Depuis, le line up est resté inchangé. Ces quelques changements auront finalement permis au groupe de se diversifier un peu, à l’écoute de Close To Dawn et du dernier album, il y a clairement une ambiance assez différente.

Stéphane Graziani by V.Photographie

Peu de changement, mais finalement il n’y a que Bruno et toi à avoir fait partie du groupe du début à aujourd’hui non ? Avec le recul, est-ce que tu changerais quelque chose dans les choix que tu as fait pour KOB ou sur ta carrière personnelle ?
Oui il ne reste que Bruno et moi effectivement depuis le début, après concernant le groupe dans son ensemble, je ne vois pas trop ce que j’aurais pu changer, les départs et les arrivées de divers membres du groupe se sont faits naturellement, il n’y a jamais eu de frictions avec aucun des participants au groupe, anciens ou récents. D’un point de vue musical, on peut dire que nous avons essayé des ambiances assez différentes sur les albums, avec plus ou moins de réussites selon les goûts. Il y a probablement des titres que l’on aurait joués autrement avec le recul et de mon point de vue, il y en a certains que je n’aurais pas sortis sur album, mais très peu, on fait tout ensemble finalement, donc on tient compte de l’avis de chacun, chaque album est le produit d’un travail commun. En ce qui concerne ma carrière personnelle, je ne sais pas si on peut appeler cela une carrière, je ne suis pas un professionnel dans le monde de la musique, c’est un loisir que j’essaye de faire le plus sérieusement possible et c’est le cas de tout le groupe, à côté et avant KOB depuis tout ce temps j’ai eu l’occasion de jouer dans divers groupes, toujours avec la même démarche de sérieux et le souci de produire ce que je pouvais et peux faire de mieux.

Rodlophe Bousquet & Thierry Huylebroeck by V.Photographie

Quel regard tu portes sur la scène Metal actuelle ?
Pour être honnête, je n’y suis pas vraiment sensible. 

Un musicien comme toi qui a connu la manière à l’ancienne de produire des disques, comment vois-tu l’arrivée de l’IA dans la composition et la production de la musique ?
Je vais éviter les grossièretés, et de plus je ne peux pas lutter contre cette nouveauté nauséabonde quand elle est mal utilisée, il va forcément y avoir des individus qui vont en profiter, un public qui se fera piéger (ça, ce n’est pas nouveau), donc voilà, je pense que ça passera, un peu comme une mode, quoiqu’il arrive, je suis confiant sur l’honnêteté de la plupart des musiciens, Metal ou autres et d’une bonne part du public. 

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ?
Des dates de concerts pour la promotion de When The Axes Fall, c’est vraiment un sujet qui nous tient à cœur. 

Un grand merci à toi pour ta disponibilité. De notre côté, on encourage tout le monde à venir lire notre chronique de When The Axes Falls. Un disque disponible en format physique (si on veut souvenir un groupe c’est le meilleur moyen) et sur toutes les plateformes d’écoute.
Merci à Toi Vass, pour la chronique et cet interview, en espérant te croiser à nouveau sur une date de concert.

Spoiler Alert : On y compte bien !

When The Axes Falls – Musikoeye : 05 Septembre 2025 dans les bacs et 6 Octobre sur toutes les plateformes de Streaming.

Couverture by Emmanuel Harmograf

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