Sabaton - Legends [Better Noise]

Prenez place, le cour va commencer.

Fan de Metal, fan d’Histoire, le premier nom qui doit venir est bien sûr Sabaton. Sinon il est temps de les découvrir eux et leur musique épique, leur amour des grandes batailles et grands noms de notre passé et leur besoin de transmettre toutes ces passions au sein du même art.

Dernier né de la machine à galette qu’est Sabaton (11 albums dont les sorties s’étalent sur seulement 20 ans), Legends se présente comme un concept album où le groupe s’aventure dans des périodes historiques bien plus anciennes qu’à leur habitude. Mettant ainsi à l’honneur des grands noms du passé, de leur propres mots : « Ce ne sont pas seulement des chansons, ce sont des hymnes de batailles, forgés dans le sang, les valeurs et l’héritage des guerriers, rois, stratèges et révolutionnaires« . Il s’agit du premier album où l’intégralité des membres ont participé à l’élaboration des musiques. Line up marqué notamment par la passe d’arme entre Tommy Johansson (guitariste emblématique ayant participer aux 3 derniers albums du groupe) et le retour de Thorbjörn Englund. Concernant les à-côtés de cet enregistrement, il faut féliciter d’une part Peter Sallai pour la jaquette mais aussi leur armée de spécialistes historiques, les accompagnants dans l’écriture des chansons depuis bien des années et même en dehors avec leur chaîne d’Histoire.

Ouverture épique de l’album avec des chœurs qui reviendront régulièrement au travers des chansons, particulièrement sur les refrains pour appuyer les propos de Joakim. L’essentiel est là, nous sommes bien en train de démarrer un nouveau corpus à la gloire des héros d’un autre temps. Accélération sans préavis ensuite pour nous joindre aux assauts de la cavalerie de Gengis Khan sauce Power Metal à haut régime. Pas le temps de s’acclimater que les suédois s’aventurent ensuite dans un Metal presque Prog’ (mais toujours épique bien sûr). S’il fallait citer un titre dans la plus pure tradition du groupe, c’est sans doute Crossing The Rubicon. D’autres comme Maid of Steel ou encore The Duelist sont des preuves que Sabaton sait toujours être bourrin, efficace et sobre dans la proposition musicale. Au rayons des nouveautés, on peut peut-être identifier une tentative de musique sombre et immersive avec Impaler. Un son de cathédrale pour parler de Vlad III, figure historique du XVème siècle étant à l’origine du personnage iconique qu’est Dracula, rien de plus normal en même temps. Si pour certains « épique » rime également avec « enthousiasme » et « bucolique » (dont je fais fièrement parti), Lightning at the Gates est également une belle surprise ici. L’album se conclue avec un son pour la patrie, de la musique au sujet en passant par la langue utilisée. Ils sont fiers ces suédois.

Afin de poursuive l’expérience, Legends sera soutenu par une intense tournée européenne d’une vingtaine de dates. Elle s’arrêtera par 2 fois dans l’Hexagone, le 28/11 à l’Accor Arena (Paris) et le 29/11 à la LDLC Arena (Lyon). Elle s’annonce déjà ultra ambitieuse selon les dires de Pär Sundström. Production orchestrale, utilisation de deux scènes et d’autres surprises en font le projet scénique le plus important de l’histoire du groupe.

Au final, de mon point de vue de semi néophyte du groupe, cet album arrive à nous transmettre l’ambiance adéquate aux propos qu’il porte presque à chaque fois. On reste dans du classique pour le genre, la voix de Joakim Brodén ne laissant nul doute sur l’appartenance à Sabaton. Les fans du groupe comme du genre devrait apprécier sans difficulté ce nouvel opus.

16/20 : Les fans de Power et d’Epic Metal s’y retrouveront, mais pourraient ne pas être sur la même longueur d’onde concernant les tentatives nouvelles. Alors qu’en même temps, des adeptes d’album de Metal proposant de l’éclectisme l’apprécierons sans nul doute parce qu’il n’est pas qu’un cliché d’héroïsme.