On avait laissé les Feu! Chatterton dans leur Palais d’argile, titre de leur 3ème album, il y a plus de deux ans, finissant une tournée de 130 dates avec trois Olympia complets. Et nous les retrouvons dans le Labyrinthe annonçant un Accor Arena sur le toit de celui-ci (rapidement complet, ce sera même deux Accor Arena qui vont se tenir à guichets fermés). Entre-temps, entre projets personnels et écriture, ils ont pris leurs quartiers au Louvre pour une résidence clôturée par trois soirées de concerts dans l auditorium. De cette résidence, vont naitre les deux derniers titres de l’album Monolithe et Pyramide. Avec cet album, les Feu! Chatterton on fait le pari de se renouveler pour toujours surprendre.
L’album s’ouvre sur Allons voir, premier single sorti, qui appelle à la positivité et à la curiosité et est porté par une envie d’espoir d’un monde nouveau, ce qui fait penser celui de Palais d’Argile. Et très vite, on sort de ce qu’on connaît des Feu! Chatterton avec le surprenant et joyeux Labyrinthe aux rythmes latinos dansants qui annonce la nouveauté. On est prévenus, ce Labyrinthe porte bien son nom !
Changement de direction et arrivent ensuite des morceaux plus introspectifs et mélancoliques aux arrangements Pop ou Chanson française voire New Wave avec Ce qu’on devient, A cause ou grâce et Baisse les armes ou à nouveau entrainants et Rock comme Cosmos song.
Mon frère, au texte politique est quant à lui plus sombre et nous renvoie lui aussi à nous-mêmes. Puis, l’émotion continue avec Mille vagues. Dévoilée sur scène à l’occasion de leur retour en festival, ce bouleversant morceau rend hommage à leur manager Jean Philippe Allard décédé pendant l écriture et à travers lui à tous les absents.
C’est un changement de rythme pour l’Etranger qui mêle transe Electro et poésie avec un texte d’Aragon J’arrive où je suis étranger sur le thème du vieillissement. Aragon, toujours présent dans les œuvres du groupe qui reprend régulièrement en live l’Affiche Rouge (interprétée lors de l entrée au Panthéon de Missak et Melinée Manouchian en 2024). Derrière une autre porte de ce dédale, l’envoutant Alcazar nous emmène nous perdre dans les jardins du même nom.
On replonge à nouveau dans la Chanson française avec Carrousel pour un titre guitare-voix sur un texte de Léo Ferré. C’est le Rock qui ensuite nous emporte pour Monolithe et ses références au Louvre et à la création artistique dans cet endroit. Pour clôturer cet album, on reste au Louvre et plus exactement Sous la pyramide, long morceau aérien de plus de 7 minutes quasi instrumental (avec un son répétitif directement tiré d’un bruit entendu là bas) qui rappelle lui aussi d’où est venue une partie de leur inspiration.
En résumé, un album passionnant, éclectique, lumineux et sombre à la fois, qui nous fait nous questionner et osciller, d’émotions en émotions, de l’espoir à la mélancolie. Le titre résume parfaitement ces 13 titres aux mille facettes dans lesquels on a envie de se perdre longtemps pour en explorer toutes les subtilités. Autant dire qu’on n ‘est pas prêt de sortir du Labyrinthe !
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Tracklisting :
1. Allons voir |
Titre incontournable : Mille vagues
Titre dont on aurait pu se passer : Aucun !
Titre ovni : Labyrinthe
20/20