En pleine 3ème journée de ce Hellfest 2025, nous arrivons à décrocher une petite interview avec la pépite TSAR la veille de leur passage en démarrage de l’Altar. Leur “Metal Groove Progressif” semble annonciateur de grandes choses, que ce soit pour ce WE comme pour l’avenir du groupe. Amputés du 2nd degré s’abstenir, ici on échange dans la bonne humeur et la rigolade !
Pour commencer gentiment, présentez-vous à votre sauce et en une phrase !
Kyrian : Bah je commence par moi du coup, c’est Kyrian, je suis le chanteur aka le Baron leader du groupe Tsar. Je me suis “autoproclamé” leader !
Rodin : Je vais me permettre de dire que je suis le guitariste soliste de Tsar alors.
Romain : Du coup, tu l’auras compris, je ne suis pas soliste mais je suis guitariste quand même et choriste. Et donc moi c’est Romain.
Jules : Moi c’est Jules et je suis le bassiste de Tsar.
Thomas : Et moi c’est Thomas le batteur, et nous sommes donc tous les 4 Acolytes du Baron.
(Intervention d’Eric Brison de Ragetour / 3 Fromages, pris en flag de promotion sauvage.)
Comment définissez-vous votre musique et pourquoi être partis dans ce créneau-là ?
Kyrian : Le créneau du dimanche matin ? (Rire) Ben on ne choisit pas ! (Chantonne “On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille”). Chacun a apporté sa petite pierre à l’édifice, ses accointances en termes d’appréciation musicale. – Je fais des phrases compliquées j’ai l’impression là (Rire) – On s’est retrouvé à faire un petit melting-pot et ça a fait le café. C’est un peu compliqué de mettre une étiquette dessus, mais on se dit normalement “Metal Groove Progressif” !
Thomas : On ne pense pas rentrer dans une seule case, nos morceaux sont plutôt longs, on a des riffs énergiques, il y a un peu de scream. Beaucoup de parties atmosphériques aussi et chantées.
Romain : En général, on finit toujours par dire “si vous voulez savoir ce qu’on fait comme style musical, faut venir nous voir en live !”
L’aspect visuel est également très important, non ?
Kyrian : Ouais carrément, du coup visuellement les gens ont peut-être l’impression qu’on fait du Black Metal parce que le Baron porte un maquillage grimé blanc. C’est très intéressant en fait l’aspect visuel des choses justement, je prends l’exemple de Ghost parce que c’est un groupe que tout le monde connaît. Qui fait un rock quasiment FM, Pop presque, mais qui a une tronche de mecs qui fait peur quoi. Ce n’est pas en adéquation mais ça marche. Nous on fait un mélange un peu de tout ça. On est le prochain Ghost voilà je le dis ! (Rire)
Pourquoi ce choix de visuel ? Ce personnage du Baron ?
Kyrian : Ben pareil quand on s’est retrouvé tous ensemble on s’est dit « qu’est-ce qu’on fait comme musique ?« . Et donc « qu’est-ce qu’on veut raconter ? » Forcément quand t’es musicien, artiste, chanteur, guitariste… tu as aussi ta vie perso et on avait envie de raconter les choses qu’on traverse et c’est un peu des sujets qui sont universels. On traverse tous et toutes un peu la même chose même si chacun vit ses trucs de son côté. Donc voilà on avait envie de confier des choses, dénoncer des trucs, mais plutôt que de prendre le point de vue de l’oppressé, on s’est dit p**** ça pourrait être intéressant de prendre le point de vue d’un personnage fictif qui serait l’antagoniste mais en même temps le personnage principal de l’histoire comme ce qu’on peut voir au cinéma. Il y a beaucoup de personnages qui nous inspirent, comme le Joker par exemple qui est un antagoniste. On l’aime bien autant qu’on le déteste. Donc le Baron c’est ça, c’est quelqu’un qui a envie de changer les choses, qui a envie de ramener les gens à la raison. Il a sa solution à lui mais il n’y a pas d’autres solutions pour lui et c’est ça tout le problème. Ça amène à des dérives via le pouvoir, la puissance tout ça. Tout ce qu’on vit en fait en ce moment c’est en général ça. Ce n’est que quelques personnes qui décident de toute la m**** qu’on vit autour de nous.
Romain : Tout le monde part peut-être avec les meilleures intentions et tout le monde finit par tomber dans le piège dès qu’il y a du pouvoir et de l’argent. C’est une satire sociale complexe qu’on essaye de faire en fait.
Kyrian : Et c’est un cercle vicieux. On n’arrive pas à apprendre de nos erreurs parce qu’on est des personnes finies, on va mourir et on pense qu’à notre tronche, c’est ça le problème.
Jules : Mais du coup pour revenir à ça visuellement, la chose qu’on essaie de viser petit à petit c’est essayer de choper une espèce d’identité visuelle qui tourne autour un peu des sectes et des choses comme ça. C’est pour ça qu’on est un peu tous grimés de la même façon, avec un personnage central qui est une sorte de gourou.
Romain : Tu peux l’associer à tout quoi, une espèce de figure politique avec ses ministres, tu peux voir un roi et ses valets. C’est toujours ce même schéma qui se répète tout le temps.
Et donc vous jouez la carte de l’immersion totale avec le rite autour du calice, la connexion avec le public.
Romain : C’est une espèce de cérémonial. Il faut qu’il y ait ce truc où les gens se sentent appartenir à une communauté, un groupe. C’est pour ça que dans nos morceaux, notamment dans Knight of the Night sur Acte II, ça parle de ça : du culte d’une personnalité qui a beaucoup d’éloquence et de prestance. C’est pour ça qu’on parlait de satire, on dénonce tout ça à notre humble niveau, on donne notre point de vue sur le fait que, sans s’en rendre compte, des fois on est prêt à suivre des gens qui nous vendent monts et merveilles et en fait après coup, tu te rends compte que tu ramasses la gueule.
Jules : Une fois qu’ils ont bu dans le calice, c’est foutu pour eux !
Vous allez faire votre premier Hellfest sur les scènes principales (grâce au tremplin 360 Metal mené à Nantes par Trempo en partenariat avec le Hellfest), après votre passage sur la Hellstage en 2023, qu’est-ce que ça vous fait ?
Kyrian : C’est un peu comme quand tu passes de la moyenne section au CP et que tu changes de cour et qu’elle te semble vachement plus grande. On a l’impression de passer dans la cour des grands et des grandes, et ça c’est trop bien. On ne cache pas qu’on s’était donné cet objectif là après avoir joué sur la Hellstage, on s’était dit ben maintenant dans 2 ans on est de l’autre côté, sans trop savoir comment ! Et donc grâce au 360 Metal et le travail effectué, par le destin et l’alignement des planètes, c’est chose faite et c’est une sensation de ouf !
Romain : Via le tremplin on a eu l’occasion de se produire devant un jury constitué de pros de la musique et l’univers Metal, et entre autres devant Christie Medina-Gonzalez (programmatrice Altar/Temple), Yoann Le Nevé (co-fondateur du Hellfest) et Eric Perrin (responsable communication), on est très reconnaissant des retours positifs et conseils qu’on a reçus suite à notre prestation. Il y a les retours publics qui sont toujours incroyables à entendre mais les encouragements de pros ont toujours une saveur spéciale… on ressent comme une validation… tout ça nous a ouvert les portes de la cathédrale et on va tout faire pour en ouvrir d’autres !
Un Acte III déjà en préparation ?
Thomas : Pas tout de suite. Cela va nous prendre un peu de temps. On a des bribes de choses déjà écrites mais tout reste à faire ! Et on aimerait encore faire découvrir Acte II. Mais ce qu’on peut vous dire c’est qu’on mettra plutôt en avant les prochains singles en priorité avant d’annoncer un nouvel album. Donc une fois ce tourbillon Hellfest passé, on retournera dans nos tanières pour composer notre prochain single !
Est-ce que cette pièce aura une fin ?
Kyrian : On ne souhaite pas que cela s’arrête bien évidemment. Le nom « Acte » qui revient fait plus référence au monde du théâtre qu’à une réflexion de cycle comme Ghost par exemple (encore une fois). On a une idée de la direction que va prendre notre histoire, comment on souhaite développer les personnages, il y a tellement de choses à dire et à faire encore, mais on ne sait pas encore sous quelle forme exactement… Ceci dit, on invite nos adeptes à rester aux aguets, si un jour il y a bien un épilogue à cette pièce, ça sera certainement pour mieux revenir ensuite !
Une petite anecdote inconnue du public ?
Romain : En 2023, on était donc sur la Hellstage, il s’avère que notre créneau de passage était juste au moment de l’ouverture des portes de la cathédrale : le jeudi à 16h. Sauf que les portes ont planté au tout début de notre set ! Laissant des milliers de personnes s’agglutiner dans le Hellcity et donc devant la scène. Belle quantité de gens imprévus devant nous ! Et comme les choses sont quand même bien faites parfois, les portes se sont rouvertes pile au moment où on devait quitter la scène.
Le mot de la fin ?
Thomas : On se retrouve à la rentrée, avec une première date à Lorient, au PitDog, le 6 septembre. On partagera le plateau avec MOOR et sa délicieuse Darkpop/Coldwave. Et un peu plus tard, à Angers, pour une grosse date qui va envoyer du lourd : l’Omega Sound Fest, le 11 octobre, aux côtés de Beyond The Styx, Loco Muerte, Poésie Zéro et les big boss de Mass Hysteria. Qui sera là ?! Nous on a super hâte !
Merci à TSAR et m… pour demain !
Tous : Merci à toi*