En matière de biographie, on a souvent droit à des journalistes qui pondent des pavés très documentés et fort bien écrits soit parce qu’ils ont suivi l’artiste pendant des années de manière plus ou moins proche, soit parce qu’ils ont fait un travail de fond journalistique et interroger les proches. Mais l’autobiographie reste tout de même un must lorsque l’artiste est capable de l’écrire avec tout de même un risque de ne pas tout dire ou d’enjoliver un peu les évènements. 

Le titre est simple et va directement au but. Elton John va nous parler de lui en partant des débuts jusqu’en 2019. L’artiste nous épargne une trop longue diatribe sur son enfance, il passe dessus pour expliquer deux ou trois choses mais il ne s’y attarde pas. On suppose qu’il sait que ce ne sont pas pour ses jeunes années qu’on ouvre ce livre. On arrive donc très rapidement dans le vif du sujet avec ses début en tant que musicien et ses premiers succès. Elton John ne s’épargne rien. On a doit à tous les détails des plus amusants aux plus sordides avec en prime ce que l’auteur a ressenti à chaque fois. Elton jette un regard plein de recul sur sa carrière et sa personnalité, il se juge souvent durement notamment sur la période drogues.

Sans spoiler, Elton apparaît comme quelqu’un qui malgré ses succès était extrêmement mal dans sa peau. Non pas parce qu’il était gay à une époque où il était nettement moins simple de l’être (son statut de star l’a en quelque sorte protégé et les années 80 en Occident était un peu le début de la libération des mœurs en la matière), mais, sans trop jouer les psys de comptoir, on peut dire qu’il a vécu quelques traumatismes d’enfance qui ont pesé sur sa personnalité, notamment un père absent et indifférent même après l’arrivé du succès et une mère castratrice. Autant dire qu’avec un cocktail pareil, la construction d’une personnalité ne s’opère pas de manière sereine. On va donc suivre les hauts artistiques et les bas personnels de l’artiste tout au long de sa vie. 

Le livre est bien écrit. On pourrait penser qu’Elton s’est surement fait aider par un nègre, mais il n’y a aucune mention d’un co-auteur. Peut être qu’il n’y a eu qu’une simple relecture de la part des éditeurs, on ne saura jamais. Le style est simple, il donne envie de tourner les pages. Elton se raconte sans fioriture, il tombe les déguisements et se livre à nu. Du coup on lit le livre en quelques jours à peine à raison d’une heure de lecture par jour. Quelques photos viennent illustrer le récit à deux ou trois endroits avec des commentaires et les dates.

Voilà donc un livre idéal pour finir l’été en entrant un peu plus dans l’intimité d’un artiste majeur de son temps. On vous le conseille.

Date de sortie : 2019
Livre broché – 427 pages

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