Quand le bassiste des Guns N’Roses fait un passage par Paris pour défendre sa carrière solo, forcément on vient écouter ça par curiosité. Car même si l’artiste n’a pas la reconnaissance de son pote Slash, son univers bien différent des Guns n’en est pas moins intéressant.
JAMES AND THE OLD GUN
C’est James And The Old Gun qui ouvre le bal avec son Rock burné. Totalement inconnu en France, le groupe arrive à convaincre le public grâce à son engagement. Le chanteur est plutôt à l’aise et va chercher le public qui n’a d’yeux pourtant que pour la bassiste. De l’autre côté de la scène, le guitariste soliste enchaîne les solos et les grands mouvements de cheveux. On ne va pas vous dire que ce groupe est d’une originalité renversante et on ne lui promettra pas forcément une énorme carrière chez nous (encore qu’on puisse se tromper), mais on ne s’est pas ennuyé en les découvrant, ce qui est tout de même bon signe.
DUFF MCKAGAN
Pour qui suit un peu la carrière du bassiste et ses dernières sorties, notamment une reprise de Heroes de David Bowie très réussie, on ne pouvait pas s’attendre à une simple prolongation des Guns N’Roses ce soir. Certains l’auront peut-être déplorés car attendus, mais nous on apprécie que les artistes en solo ne se contentent pas de refaire la même chose que dans leur groupe. C’est donc un show assez calme que nous propose Duff McKagan ce soir, guitare sèche en main et accompagné par ses musiciens (guitare, clavier, basse et batterie), nous aurons droit à un show naviguant entre le Folk de son dernier album et le Rock US « countrysant » sans oublier quelques clins d’yeux à la vague anglaise.
On notera beaucoup de covers dans ce set dont I Wanna Be Your Dog des Stooges, I Fought The Law des Crickets, You Can’t Put Your Arms Around a Memory de Johnny Thunder et forcément Heroes de Bowie. Un seul titre des Guns au tableau de chasse : You’re Crazy et un titre d’un de ses groupes Loaded : Wasted Heart. Le tout réinterprété a sa manière dans le style de son dernier album Lighthouse.
Duff nous emmène dans un monde musical plein de finesse et d’introspection et en le voyant ce soir sur scène, on ne peut s’empêcher de penser à ce même David Bowie qui manque au paysage musical actuel. La ressemblance est presque plus physique que musicale, mais la posture et le charisme sont assurément similaires à ceux de l’anglais. Le choix de cette reprise de Heroes qui sera jouée en fin de set n’est sûrement pas une coïncidence. On sent que Duff travaille son image dans ce sens.
Le Trianon aura été baigné d’une aura assez spéciale ce soir avec un public attentif venu se ressourcer auprès d’une légende vivante du Rock plein de retenu et de sobriété et même si on attendra toujours de lui de représenter les Guns, on est content de le voir s’épanouir dans ses projets personnels. A suivre en solo ou avec un de ses nombreux projets !