ZZ TOP c’est le groupe des années 80 qui a remis le Blues à l’honneur sous une forme actualisée. Le groupe, très visuel, fait l’objet d’un véritable culte pour les uns ou passe pour des imposteurs « bling bling » pour les autres. On les découvre sur scène un peu tardivement mais voyons ensemble ce qu’il reste du mythe.
GAELLE BUSWEL
Mais d’abord, on découvre une première partie Deluxe avec l’excellente Gaelle Buswel qui va nous livrer un set de Blues/Rock bien senti. Il faut dire que pour l’accompagner, la chanteuse a su s’entourer puisqu’on retrouve Michaal Benjelloun à la guitare. On l’a déjà croisé sur le projet United Guitars où il brillait déjà de mille feux et ce soir, il est clairement à l’aise ! Gaëlle aussi fait grave le show au chant mais elle n’hésite pas à prendre la guitare (une magnifique Epiphone que votre serviteur a chroniqué au showroom Gibson la semaine précédente de ce concert pour Guitare Xtreme) pour s’accompagner sur certains titres. Les photos parlent d’elles-mêmes, la chanteuse n’est pas là pour s’excuser et elle va ravir le public présent au départ pour ZZ Top.
ZZ TOP
On ne savait pas forcément trop à quoi s’attendre avec ZZ Top ce soir. On a forcément dans la tête les clips du groupe, très graphiques, très colorés et on était en droit de s’attendre à un show en rapport. Ça n’a pas été totalement le cas. On a bien retrouvé le côté coloré, les guitares extravagantes et les costumes qui brillent Mais niveau show, on est un peu resté sur notre faim. Déjà côté lumière, c’est bien simple, c’est du feu tout le temps. La seule chose qui varie un peu c’est la couleur des colonnes qui servent de pieds de micros. Alors pour la prise de vue c’est confort, mais visuellement, ça fait vite éclairage de supermarché avec une promo sur le Blues. Niveau décors on est soft aussi. Deux pyramides d’amplis avec deux skates à l’effigie de Playboy devant et un pédalier bizarre et original. On apprécie que tout soit pensé dans les détails malgré tout, c’est plutôt la bonne surprise du concert.
Niveau show, c’est un peu comme pour l’éclairage. L’extravagance ne passe pas vraiment par le mouvement. Bon à 80 balais on se doute bien que Gibbons ne va pas faire de sauts périlleux arrières (l’a-t-il jamais fait déjà ?), mais les deux frontmen ne se déplacent pas beaucoup sur la scène et se contentent d’occuper le centre pendant que le batteur garde la tête dans ses fûts pour la lever une fois tous les quarts d’heure une fraction de seconde. Quand en plus on additionne cette attitude du moustachu au son produit, on se dit qu’une boîte à rythme avec un batteur en carton en aurait fait presque autant.
Reste la musique et là en revanche ça ne rigole pas. Même s’ils ne sont plus tout jeunes, ça joue toujours très bien. Le set est grave en place, Gibbons ne flanche pas sur les solos et le basseux est une horloge synchronisée sur la grosse caisse. S’il y a bien un point que personne ne peut critiquer c’est sur le savoir-faire musical. Ce soir le groupe nous jouera ses classiques les plus connus comme La Grange, Gimme All Your Lovin’, Tube Snake Boogie et Brown Sugar mais aussi quelques reprises avec un Sam & Dave et un Merie Travis. Côté public, tout le monde semble apprécier le show. Beaucoup sont venus en famille car il n’est pas rare de croiser à côté du papa les enfants, voire les petits-enfants avec le papi. Alors qu’est-ce qui fait qu’on est quand même un peu déçu de notre côté ? Peut-être qu’on attendait trop de ce spectacle, peut-être que l’idée qu’on se faisait du groupe était un peu altérée par les artifices visuel des vidéos et des médias ? Ou simplement peut-être qu’on les découvre un peu tardivement et qu’il aurait fallu qu’on les voit il y a 10 ou 20 ans, voire simplement lorsque Dusty Hill étaient encore là et que la connivence de plus de 50 ans de collaboration faisait encore la magie du groupe ? En tout cas, on est content de les avoir vu car malgré tout, ZZ Top reste un monstre du genre qu’il faut savoir apprécier si on aime le genre et tant pis si tout n’est pas parfait.