Décidément, le Forum nous gâte en cette fin de saison avec Polyphia qui compte en son sein la fine fleur des musiciens Rock avec notamment deux guitaristes exceptionnels : Tim Henson et Scott Lepage. Avant de les voir au Hellfest, on aura eu droit à un concert un peu court mais intense dans une ambiance sombre et sobre.
GRAPHY-T
Avec Graphy-T place à l’inattendu. Proposant un Electro-Rock particulier (piochant également le Dub par exemple) Neve et Sasha vont développer tout un récit surpositif dans une ambiance très Queer. A deux sur des samples, elles vont défendre les valeurs LGBT avec poésie, énergie et savoir-faire. Le public plus jeune que d’habitude reçoit les messages avec enthousiasme et ouverture d’esprit. Voilà quelque chose de très rassurant dans ces temps extrêmement troublés en France.
POLYPHIA
La salle est pleine et au taquet lorsque Polyphia entre en scène. Dès les premières notes, le niveau technique est énorme et on aura pour jeu d’essayer de repérer s’il y a des pains. On lève tout de suite le suspense sur ce point, on n’en a pas entendu un seul ! Au pire du pire, on peut noter quelques imprécisions, mais en live sur des morceaux aussi touffus, un tel niveau tient du génie. Le spectacle repose entièrement sur les performances des musiciens et même si le bassiste est particulièrement mobile le reste du groupe se veut plutôt concentré. C’est Scott LePage qui utilise le seul micro sur scène pour parler avec le public. Il ne fait pas de grand discours, juste quelques mots pour asticoter la fosse et la faire bouger. De l’autre côté de la scène, Tim Henson ne dit pas un mot, il est le plus sobre du groupe, presque énigmatique, mais il dégage de lui un charisme assez troublant, pas viril basé sur la force de caractère ou physique mais plutôt basé sur sa vélocité, son attitude légèrement androgyne et son silence poli. Avec lui tout va passer par le sourire qu’il distribue régulièrement au public. Au centre, le bassiste Clay Gober reste l’élément le plus mobile du groupe, particulièrement en forme ce soir il assure le gras du son et la ventilation de la salle avec ses cheveux. Et dans la brume, on retrouve un second Clay (Aeschliman) qui ne manque pas d’occupation pour suivre les guitares alors qu’il est quasiment dans le noir.
Le public saute et se démène dans la fosse alors qu’au premier rang personne n’en perd une miette. Polyphia aura convaincu en live comme il l’a fait jusqu’ici sur album, on en reparle bientôt dans notre report sur le Hellfest où nous les avons également suivis !
Comme toujours un énorme merci à l’équipe du Forum Vauréal pour son accueil et sa bienveillance.